Un ex-maire guatémaltèque accusé de l’expulsion d’une secte juive
Le responsable est accusé d’abus d’autorité et de discrimination après l’expulsion du village de 230 membres de Lev Tahor en 2014

Un tribunal du Guatemala a inculpé l’ancien maire d’une petite ville du pays d’Amérique centrale pour « participation à l’expulsion d’une communauté religieuse ».
Antonio Adolfo Perez y Perez, de San Juan La Laguna, a été accusé d’abus d’autorité et de discrimination, et condamné à une assignation à domicile, a annoncé le journal local Prensa Libre. Il avait perdu son immunité politique le 14 janvier après avoir perdu sa réélection.
En 2014, 230 membres de la secte juive controversée ultra-orthodoxe Lev Tahor avaient été expulsés du village suite à des disputes religieuses avec ses habitants mayas, qui sont catholiques romains.
Le conseil local des anciens avait voté contre le groupe juif, qui pratique une forme très austère du judaïsme. Par exemple, les membres de la secte refusent de saluer ou d’avoir des contacts physiques avec quiconque d’extérieur à la communauté.
« Nous nous sentions intimidés par eux dans les rues. Nous pensions qu’ils voulaient changer notre religion et nos coutumes », avait déclaré à l’AFP un membre du conseil des anciens, Miguel Vasquez Cholotio. « Nous devons conserver et préserver notre culture. »
Comunidad judía expulsada de San Juan Laguna buscan nuevo hogar en … – http://t.co/9o9rrAtcWO pic.twitter.com/1N2q23oZeI
— diariojudio.com (@diariojudio) September 8, 2014
Le rabbin Shalom Pelman, dirigeant de la petite communauté du Habad du Guatemala, avait condamné l’expulsion.
« Ce n’est pas habituel du monde dans lequel je vis. Même en Iran, les juifs ne sont pas expulsés », avait-t-il déclaré aux médias.
Lev Tahor a maintenu une faible présence à San Juan La Laguna, un village situé à environ 135 kilomètres de Guatemala Ville, pendant six ans, mais s’est considérablement étendu après l’arrivée d’un groupe se plaignant d’être persécuté par les autorités canadiennes. Des tensions semblent avoir surgies quand les nouveaux arrivants ont cherché à imposer leurs pratiques aux locaux.
Lev Tahor évite la technologie et ses membres féminins portent des robes noires de la tête aux orteils, ne laissant visible que leurs visages. Le groupe a été fondé par un Israélien, Shlomo Helbrans, dans les années 1980, et rejette l’Etat d’Israël, affirmant que la terre juive promise ne peut être établie que par Dieu, et pas par les hommes.
Environ 1 200 juifs vivent au Guatemala, sur une population de 15 millions d’habitants.