Un ex-otage parle de sa captivité avec Yossi Sharabi : « Il prenait soin de nous »
Dans une interview à la Douzième chaine, le jeune homme évoque notamment le sentiment d'abandon
L’ex-otage Amit Shani, 16 ans, a parlé de sa captivité à Gaza, aux mains du Hamas, pendant plus de 50 jours, avec Ofir Engel, 18 ans, et son voisin du kibboutz Beeri, Yossi Sharabi, dont la mort a été annoncée cette semaine.
Originaire de Jérusalem, Engel était venu voir sa petite amie Yuval Sharabi, en ce jour du 7 octobre, lorsqu’il a été pris en otage avec Yossi Sharabi et Eli Sharabi, le père de Yuval, lui toujours otage du Hamas, ainsi que Shani, dont la famille vit à côté des Sharabi.
Lors de cette interview donnée à la Douzième chaine et diffusée ce soir, Shani dit que Sharabi « ne méritait pas ce qui lui est arrivé – il a été enlevé, détenu pendant plus de 100 jours et finalement assassiné là-bas ».
« C’était un réconfort de l’avoir à nos côtés.. il prenait constamment soin de nous », dit Shani, en parlant de lui-même et d’Engel.
« Nous nous sentions plus en sécurité avec lui, là-bas », dit Shani, qui a eu 16 ans en captivité.
Les otages qui se trouvent encore à Gaza « ne méritent rien de tout ce qui leur arrive, ils avaient déjà été abandonnés une fois » lorsque leur enlèvement a eu lieu, « et ils sont de nouveau abandonnés, depuis plus de 100 jours. Certains sont même tués là-bas ».
« C’est la question la plus urgente à régler », dit-il.
Sur le temps passé en captivité avec Engel et Sharabi, Shani dit que les trois hommes sont restés ensemble, « faisant en sorte de s’encourager mutuellement » à tenir bon, « en se disant que tout irait bien ».
Réalisant qu’on ne les tuerait pas immédiatement, explique Shani, « je me suis un peu apaisé parce que je pensais qu’un accord ne prendrait que quelques jours ».
Mais les semaines sont passées. Au début, Sharabi a convaincu leurs ravisseurs de leur prêter une radio qui leur a été confisquée lorsqu’Israël a lancé son offensive terrestre à Gaza, fin octobre.
Les trois hommes étaient détenus dans un appartement, dit-il, jusqu’à la libération d’Engel et lui, fin novembre, à la faveur de la trêve négociée par le Qatar.
Ils n’ont même pas pu dire adieu à Sharabi, regrette-t-il.