Un habitant de Jérusalem a réalise le clip de Beyoncé et Jay-Z au Louvre
Natan Schottenfels a laconiquement révélé sur Facebook être le réalisateur de 'Apeshit - The Carters', une vidéo déroutante qui a enregistré 18 millions de vues en 3 jours
Un jeune hiérosolymitain a réalisé la nouvelle vidéo révolutionnaire et ultra-populaire du super-couple de la musique, Beyoncé et Jay-Z.
Natan Schottenfels, le producteur nominé aux Grammy Awards, est l’auteur de « Apeshit – The Carters », un clip étonnant tourné au Louvre, qui a été diffusé le 16 juin.
« J’ai réalisé cette vidéo musicale ICONOCLASTE pour Beyonce et Jay-Z. Mise en scène par Ricky Saiz », a écrit nonchalamment Schottenfels sur sa page Facebook dans la nuit de samedi à dimanche, au moment de la publication du clip. « Pourquoi pas ? »
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En effet, pourquoi pas. Au moment où ces lignes sont écrites, soit trois jours après la diffusion du clip, il a enregistré 18 millions de vues, et ce n’est pas fini.
Schottenfels a grandi dans le quartier d’Arnona, à Jérusalem, étudié à Hartman, un lycée religieux, et prenait part au mouvement scout orthodoxe.
Après son service militaire, il s’est associé avec un autre ancien élève de Hartman, Vania Heymann, connu pour ses vidéos primées pour Coldplay et Cee-Lo Green.
En 2017, tous deux faisaient partie des nominés aux Grammy pour le travail sur « Up & Up » de Coldplay.
Ils ont travaillé ensemble pour Iconoclast, une société de production internationale qui a réalisé le clip pour Beyonc » et Jay-Z – connus comme Les Carters.
La vidéo de 6 minutes et 5 secondes est un montage intense du couple iconoclaste dans le Louvre. Ils se positionnent devant certaines des pièces les plus célèbres de la collection permanente du musée parisien, et l’emportent sur les œuvres d’art avec leur dynamisme.

Les paroles de leurs chansons font référence au statut du célèbre couple, et les foules qui « se damnent » (apeshit) pour eux, tandis que le clip les confronte à des parties de la culture occidentale, majoritairement blanche, exposées au musée.
Comme le fait remarquer The Guardian, Apeshit lance des propos lapidaires, voire éparpillés sur le racisme, l’esclavage, et la domination des normes occidentales néo-classiques de beauté ».
La vidéo a été réalisée pour le nouvel album conjoint du couple, « Everything is Love », qui est sorti le même jour. Cet album vise à cimenter leur relation après les témoignages de Beyoncé sur des épisodes d’infidélités de Jay-Z, et les excuses qu’il a présentées dans son album « 4:44 »

Si la responsabilité de la confidentialité de cette vidéo incombe au réalisateur, alors tout le mérite revient à Schottenfels. Aucun avertissement sur la sortie de cette vidéo n’avait filtré, bien que le couple ait passé une journée au Louvre pour les besoins du tournage, entrant et sortant du palais de la culture européenne.
Superbement vêtus, Jay-Z et Beyoncé rétablissent l’équilibre en rappant devant divers oeuvres d’art, depuis le sphinx égyptien jusqu’à la Vénus de Milo, en passant par l’incomparable Mona Lisa, le tout, accompagnés de leur troupes de danseurs, des femmes noires simplement vêtues de débardeurs et de leggings, pour mieux montrer la souplesse et la puissance de leurs corps.
« Pourquoi Beyoncé et Jay-Z ont-ils souhaité réalisé leur album de réconciliation dans le musée le plus visité du monde ? », s’interroge le New York Times dans une critique du clip. « Pour l’arrogance. La première prise de vue du couple devant Mona Lisa, vêtus de costumes en soie aux couleurs complémentaires, vert marin pour lui et rose orchidée pour elle, est une démarche de puissance du premier ordre. »
Se définissant comme « à la fois des outsiders dans une institution élitiste et ses héritiers », le Times souligne qu’ils « n’ont pas été admis dans le musée, ils se le sont appropriés ».

Le clip met l’accent sur le caractère afro-américain de leur talent, éclipsant ce bastion de l’art et de la culture, ou du moins en en diminuant la présence.

Devant « Le Sacre de Napoléon », de Jacques-Louis David, un tableau représentant une scène de domination et de puissance blanche, Beyoncé et huit danseuses noires se donnent la main et dansent. Les danseuses dominent l’oeuvre d’art de 1807, avec une Beyoncé mise en avant, dans un haut Burberry et une paire de leggings.
Conformément aux paroles de la chanson, « We livin’ lavish, lavish / I got expensive fabrics / I got expensive habits » (« Nous vivons généreusement / J’ai des tissus chers / J’ai des habitudes chères »), Beyoncé parle du jet qu’elle a acheté à Jay-Z, et des montres Patek Philippe.
Ils se tiennent devant la Vénus de Milo, une statue en marbre blanc, caractéristique de l’art classique européen. Beyoncé est forte, agile et gracieuse, volant la vedette à la statue derrière elle.

Jay-Z n’est pas au centre de la vidéo, même s’il est omniprésent, beau et viril, ses cheveux un peu plus long qu’à son habitude, utilisant ses paroles pour marteler ce que Beyoncé et les danseuses disent visuellement.
Vers la fin de la vidéo « Apeshit », Beyoncé avance devant la « Victoire de Samothrace », attirant l’œil sur les ailes de sa robe blanche, et non pas sur la statue.

Les dernières images de Beyoncé et Jay-Z ont comme décor La Joconde, et réussissent à détourner l’attention du légendaire et inégalé regard de la muse de Léonard de Vinci.
« Je n’arrive pas à croire que nous y sommes arrivés », nous disent-ils. « C’est ce pour quoi nous sommes reconnaissants. »
Bien que l’annonce de Schottenfels sur son rôle de réalisateur fut laconique, on ne peut pas en dire autant des réactions sur sa page Facebook.
« Suuupeeeer !!! Ça a du être une folie de faire ça ! », a écrit un ami.
« Quoooiii la famille royale ? », s’est exalté un second. « Mazel Tov. »

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