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Un haut responsable de la sécurité accuse Netanyahu de chercher à saper la 2e phase de l’accord sur les otages

La source accuse le gouvernement de faire passer les objectifs politiques avant la vie des otages ; les pourparlers pour la deuxième phase dépendraient de l'approbation du cabinet de sécurité, comme l'exige Smotrich

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu assiste à une conférence rassemblant les présidents des principales organisations juives américaines à Jérusalem, le 16 février 2025. (Chaim Goldberg/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu assiste à une conférence rassemblant les présidents des principales organisations juives américaines à Jérusalem, le 16 février 2025. (Chaim Goldberg/Flash90)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’efforce d’empêcher la mise en œuvre de la deuxième phase de l’accord sur les otages, a déclaré dimanche au site d’information Ynet un haut responsable de la sécurité israélienne, qui est au courant des négociations.

« Chaque fois que vous pensez qu’il est impossible de tomber plus bas… il s’avère que c’est possible, et que ces gens sont encore prêts à tomber bien plus bas pour atteindre des objectifs politiques au détriment de la vie des otages », a déclaré le responsable, sous couvert d’anonymat, au site d’information, furieux d’une déclaration publiée par le porte-parole de Netanyahu la semaine dernière dans laquelle ce dernier insistait sur le fait qu’Israël ne menait pas actuellement de négociations concernant la deuxième phase de l’accord.

Le haut responsable de la sécurité a affirmé que cela constituait une violation de l’accord sur les otages, qui stipule que les parties devaient commencer à négocier la deuxième phase de l’accord au plus tard au 16e jour de la première phase, c’est-à-dire le 3 février dernier, il y a près de deux semaines.

L’accord de cessez-le-feu en trois phases, conclu le mois dernier, a mis fin à près de 15 mois de combats déclenchés par l’invasion du sud d’Israël par le Hamas le 7 octobre 2023, au cours de laquelle les terroristes ont tué près de 1 200 personnes et pris 251 otages.

L’application de l’ensemble du cessez-le-feu exige que le Hamas libère tous ses otages, qu’Israël libère des milliers de prisonniers de sécurité palestiniens – dont des centaines purgent actuellement des peines de prison à perpétuité – et que les combats cessent dans la bande de Gaza. Viendront ensuite des négociations en vue d’un « calme durable » et d’un retrait des troupes de Tsahal de l’enclave palestinienne.

Seuls 33 otages devraient être libérés au compte-goutte au cours des six semaines que dure la première phase.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich dirige une réunion du parti HaTzionout HaDatit à la Knesset à Jérusalem, le 3 février 2025. (Yonatan Sindel/Flash90)

Netanyahu subit des pressions de la part de l’aile d’extrême-droite de sa coalition en faveur de la reprise des combats contre le Hamas, et ce jusqu’à ce que le groupe terroriste soit détruit. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a menacé de quitter le gouvernement avec son parti HaTzionout HaDatit si les combats ne reprenaient pas à l’issue de la première phase de l’accord, ce qui priverait Netanyahu de sa majorité parlementaire.

Le haut responsable de la sécurité a affirmé que même si Israël changeait d’approche et s’engageait immédiatement et intensément dans les négociations concernant la deuxième phase de l’accord, il ne resterait pas assez de temps pour terminer ces négociations avant la fin de la première phase, le 2 mars.

Les termes de l’accord prévoient toutefois que la première phase pourra se poursuivre indéfiniment tant que les parties restent à la table des négociations en toute bonne foi.

« Netanyahu prend soin de démentir immédiatement que de telles négociations ont lieu. Mais il ne blâme pas le Hamas, car s’il le fait, cela laisserait entendre qu’Israël est intéressé par la tenue de négociations concernant la deuxième phase », a affirmé le haut responsable de la sécurité israélienne.

Netanyahu a promis à Smotrich que les négociations sur la deuxième phase du cessez-le-feu en cours ne commenceraient qu’après que le cabinet de sécurité a donné son feu vert, a rapporté lundi la chaîne publique Kan.

D’après cette information non sourcée, une clause stipulant cette approbation nécessaire a été convenue il y a plusieurs semaines, lors de la même réunion du cabinet qui avait approuvé l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas.

Smotrich a exigé cette mesure comme condition pour rester dans le gouvernement, selon l’information.

En conséquence, les négociateurs israéliens qui se rendront au Caire lundi pour des entretiens n’auraient aucun mandat pour discuter de la deuxième phase, à moins que le cabinet de sécurité ne l’approuve lors d’une réunion prévue lundi soir.

Des manifestants protestant pour la libération des otages et contre le gouvernement, devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 15 février 2025. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Le haut responsable de la sécurité qui a parlé à Ynet a cité cinq exemples qui, selon lui, démontrent la détermination de Netanyahu à ne pas conclure la deuxième phase de l’accord.

Le premier est le flot de fuites provenant du cabinet de Netanyahu, des fuites qui laissent entendre qu’Israël cherche à prolonger indéfiniment la première phase de l’accord et à obtenir la libération de plusieurs otages chaque week-end en échange d’un certain nombre de prisonniers de sécurité palestiniens, plutôt que de mettre en œuvre la deuxième phase, qui mettrait définitivement un terme à la guerre.

Le responsable a affirmé qu’un tel scénario était totalement irréaliste et que le cabinet de Netanyahu fait faussement croire au public qu’il s’agit là d’une option, car le Hamas n’acceptera pas de libérer des otages supplémentaires après la fin de la première phase de six semaines s’il n’obtient pas la fin de la guerre en échange.

Le responsable a ensuite mentionné l’équipe de négociation que Netanyahu a envoyée à Doha la semaine dernière et l’inclusion, au sein de l’équipe, de l’envoyé du Premier ministre pour les otages, Gal Hirsch, qui n’avait jusqu’alors pas participé à de telles négociations.

« La délégation a été envoyée uniquement pour qu’Israël puisse dire aux États-Unis qu’il l’a fait », a déclaré le responsable, ajoutant que l’équipe n’avait pas été mandatée pour discuter de quoi que ce soit de significatif. « Tout le monde a compris qu’il s’agissait d’un non-sens. Il est impossible de faire avancer les négociations si l’une des parties n’est pas intéressée. »

Le troisième exemple est la demande de Netanyahu que le Hamas libère immédiatement tous les otages, compte tenu de l’état de santé désastreux de ceux qui ont été libérés au début du mois.

Vue aérienne des destructions à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 février 2025. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

Le responsable a ensuite indiqué que le Hamas avait raison d’affirmer la semaine dernière qu’Israël violait le cessez-le-feu en refusant d’autoriser l’entrée à Gaza de caravanes et de matériel de déblaiement des décombres et qu’il fallait faire pression sur Jérusalem pour que l’acheminement de cet équipement soit permis. Gaza a subi des destructions massives au cours des combats et le Hamas affirme avoir besoin de logements temporaires et de matériel de construction pour réhabiliter la bande.

Le responsable a également affirmé que Netanyahu s’est contenté de croire – à tort – que les États-Unis régleraient toute rupture de l’accord sur les otages. Se référant aux menaces du président américain Donald Trump à l’encontre du Hamas pour qu’il libère tous les otages avant samedi dernier, alors que l’accord n’exigeait du groupe terroriste que la libération de trois otages ce jour-là, le responsable israélien a affirmé que Trump « a causé de sérieux dommages à l’accord qu’il a si fortement soutenu au moment de sa conclusion ».

Le cabinet de Netanyahu a réagi aux informations de Ynet, accusant le média d’avoir intentionnellement omis de mentionner qu’Israël avait choisi de suspendre sa participation aux négociations concernant la deuxième phase de l’accord parce que le Hamas avait menacé de ne pas libérer d’otages samedi dernier.

« Israël et les États-Unis se coordonnent pleinement et étroitement, y compris lors d’une conversation que le Premier ministre Netanyahu a eue aujourd’hui avec l’envoyé de Trump au Proche-Orient, Steve Witkoff, au cours de laquelle le Premier ministre l’a informé qu’il convoquerait le cabinet de sécurité demain pour discuter de la deuxième phase », a précisé le communiqué du cabinet du Premier ministre.

Citant des sources israéliennes anonymes, Kan a rapporté dimanche que des discussions sont en cours pour organiser des négociations sur la deuxième phase de l’accord au Qatar la semaine prochaine, bien que cela dépende de l’approbation de Netanyahu et d’un mandat suffisant donné à l’équipe des négociateurs israéliens.

La chaîne affirme également que le Hamas a averti les médiateurs du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis qu’il ne libérera pas les trois otages comme prévu samedi prochain, en invoquant des violations israéliennes présumées de l’accord, à savoir le retard dans l’entrée à Gaza de caravanes et de matériel de déblaiement des décombres en provenance d’Égypte.

Contrairement à la semaine dernière, selon la chaîne publique, le groupe terroriste palestinien envisage de reporter l’annonce de sa décision de ne pas libérer les trois prochains otages à la fin de la semaine, ce qui laisserait moins de temps pour résoudre la crise potentielle que cette annonce pourrait créer.

Des véhicules de la Croix-Rouge attendent à l’endroit où des agents du groupe terroriste Hamas devaient remettre des otages israéliens à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 février 2025, dans le cadre de l’échange d’otages et de prisonniers. (Bashar TALEB / AFP)

Soixante-dix des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre sont toujours à Gaza, y compris les corps d’au moins 35 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.

Le Hamas a jusqu’à présent libéré 24 otages – des civils, des femmes soldats et des ressortissants thaïlandais – au cours d’un cessez-le-feu qui a débuté en janvier. Le groupe terroriste a libéré 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre 2023, et quatre otages ont été libérés avant cela.

Huit otages ont été sauvés vivants par les troupes, et les corps de 40 otages ont également été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée israélienne alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.

Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que le corps d’un soldat de Tsahal tué en 2014. Le corps d’un autre soldat de Tsahal, également tué en 2014, a été récupéré à Gaza en janvier.

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