Un message « Free Palestine », caché, découvert sur une œuvre d’art dans un musée de New York
L'œuvre présentée à la Whitney Biennial, faite avant la guerre actuelle, parle de "génocide" et de "libération"
Les responsables d’un musée d’art contemporain ont fait savoir qu’ils n’avaient pas réalisé qu’un artiste avait utilisé une œuvre réalisée à l’aide de la lumière de différents néons pour écrire « Free Palestine » dans son travail, a fait savoir le New York Times dans la journée de jeudi.
L’artiste et activiste amérindien Demian DinéYazhi avait créé son installation pour la Whitney Biennial, une exposition organisée au Whitney Museum of Art qui doit commencer le 20 mars. Son œuvre indique les messages : « Nous ne devons pas cesser d’imaginer l’apocalypse/le génocide » et « Nous devons imaginer la libération » en lumière scintillante de néons. Elle a été conçue avant la guerre actuelle opposant Israël au Hamas dans la bande de Gaza.
Lorsque les lumières clignotent, celles qui restent éclairées énoncent lentement la phrase « Free Palestine » – un ajout qui n’avait pas été rendu public au préalable.
« Cela parle de résistance indigène et d’opposition à toutes les formes de colonialisme », a confié l’artiste au Times. « L’œuvre, sous sa forme finale et telle qu’elle existe aujourd’hui, est une réponse au fait qu’elle est installée au sein même des institutions du colonisateur. »
Initialement, le Whitney Museum of Art n’avait pas connaissance de ce message secret et pensait que les lumières scintillantes servaient à mettre en exergue les mots « génocide » et « libération ».
Des responsables avaient auparavant expliqué au Times qu’à leurs yeux, l’œuvre évoquait les mouvements indigènes de résistance.
An artwork at the Whitney Biennial has a subtle message even its curators didn’t see. Museum officials said they had been unaware that the artist Demian DinéYazhi’ included “Free Palestine” through the flickering lights of his neon installation. https://t.co/NpKpaG6Vkm
— New York Times Arts (@nytimesarts) March 14, 2024
« Le musée ignorait ce détail subtil lorsque l’œuvre a été installée », a commenté Angela Montefinise, qui travaille au musée, au Times. Elle a ajouté qu’il n’était pas prévu d’enlever l’œuvre ou de la modifier.
« Cela fait longtemps que la Biennial est un lieu où les artistes contemporains évoquent des sujets d’actualité et le Whitney a pour vocation d’être un lieu offrant un espace aux conversations des artistes », a-t-elle ajouté.
Cette exposition, dont la première édition a eu lieu en 1932, est, selon le musée, « un lieu où se rassemblent des artistes explorant la perméabilité des relations entre l’esprit et le corps, la fluidité de l’identité, et la précarité croissante des mondes naturels et construits qui nous entourent ».
« Que ce soit en utilisant l’humour subversif, l’abstraction expressive ou les formes de pensée cosmologiques non-occidentales, pour citer quelques-unes de ces méthodes, ces artistes démontrent qu’il y a des voies à trouver, des stratégies d’adaptation et de rétablissement qui sont à découvrir et des moyens de nous rapprocher les uns des autres, même à un moment marqué par les fractures. »