Un nouveau Musée de la Shoah en 2025 à Montréal
Le nouveau lieu disposera notamment de plus grands espaces d’exposition permanente et temporaire, d’un espace jeunesse et d’un jardin mémoriel
Un nouveau Musée de la Shoah plus grand, plus interactif et plus moderne que l’actuel ouvrira à l’automne 2025 dans le centre de Montréal, a rapporté le journal L’actualité.
« Certains (visiteurs) ne connaissent pas cette tragique partie de l’histoire, ce qui justifie encore plus la nécessité d’un musée à la fois pour les accueillir et pour pouvoir les sensibiliser à cette réalité », a déclaré Daniel Amar, directeur du musée.
Ouvert en 1979, l’actuel musée compte 13 500 objets dans sa collection. Néanmoins, l’espace dont il dispose ne lui permet pas d’en présenter plus de 350, et les expositions temporaires sont impossibles en raison de son manque d’espace. Il détient également la plus grande collection d’histoires orales de survivants de la Shoah au Canada.
Le nouveau lieu disposera de plus grands espaces d’exposition permanente et temporaire, d’un espace jeunesse, d’une salle consacrée aux témoignages interactifs par hologramme, de salles de classe à la pointe de la technologie, d’un auditorium de 150 places, d’un espace commémoratif et d’un jardin mémoriel.
« Le nombre de survivants s’amenuise malheureusement, et dans quelques années très peu pourront témoigner. Et à travers cette technologie [des hologrammes], on sera en mesure de conserver leur mémoire à perpétuité, de permettre à des jeunes de pouvoir les questionner, même s’ils ne sont plus là, et d’avoir des réponses », a déclaré M. Amar, qui met en avant aussi l’intérêt que peut susciter la technologie sur le jeune public et les groupes scolaires. Trois millions de dollars canadiens (plus de deux millions d’euros) seront consacrés au seul aspect technologique.
Sa présence en ligne sera aussi enrichie, cela afin de « faire en sorte que l’on soit capable d’aller capter l’intérêt de cette nouvelle clientèle ».
Le nouveau musée sera situé rue Saint-Laurent, qui marque la frontière entre l’Est francophone et l’Ouest anglophone de la ville, et où se trouvait jadis le foyer d’accueil de la communauté juive de Montréal.
« Il est évident que le fait d’être, disons, à la frontière entre le Montréal francophone et le Montréal anglophone ne faisait que nous conforter dans notre volonté d’être un trait d’union entre les communautés linguistiques et les communautés ethniques, les communautés culturelles », a déclaré le directeur.
« C’est notre ambition d’être à la fois un musée thématique, mais aussi un musée communautaire, un lieu d’échange et de rassemblement pour toutes les communautés et surtout pour toutes les communautés victimes de génocide. On veut que, symboliquement, elles le perçoivent comme leur musée également », a-t-il ajouté.
Le projet, d’un budget total de 80 millions de dollars, est en gestation depuis 2017. Il est financé par le ministère de la Culture et des Communications du Québec, la Fondation Azrieli et des dons privés.
Environ 35 000 survivants de la Shoah ont émigré au Canada après la guerre, dont 9 000 à Montréal.