Un nouveau test respiratoire de Scentech aussi précis que celui par prélèvement
Scentech Medical, à Tel Aviv, en est à la seconde phase des essais de son test au résultat instantané, qui présenterait 98 % d'efficacité, et attend l'approbation de la FDA
La start-up israélienne Scentech Medical a fait savoir que son test de dépistage respiratoire, dont le résultat est instantané, fonctionnait et que, sur la base des conclusions initiales d’essais récents, les tests présentaient un niveau d’exactitude à hauteur de 98 % – un pourcentage semblable au test par prélèvement standard de type PCR.
784 personnes ont pris part à ces essais au centre médical Assaf Harofeh, respirant dans le dispositif pendant dix secondes. Les résultats sont disponibles, pour leur part, en quelques secondes.
Selon la firme, le dispositif qui utilise la dite technologie respiratoire – un mélange d’informatique et d’équipements – parvient à faire la différence entre les personnes positives au coronavirus, les personnes négatives au test et celles présentant des anticorps avec une grande exactitude, a fait savoir le site Ynet.
Scentech se prépare à soumettre une demande d’approbation auprès de la FDA – qui exige une efficacité minimale de 91 % des produits présentés pour dépister la COVID-19.
Le test de dépistage actuel nécessite un prélèvement nasal qui permet de collecter du mucus et de la salive, qui sont alors testés pour confirmer l’infection, si elle est présente. Si ces prélèvements sont réalisés de manière inappropriée, par exemple par des employés insuffisamment formés, cela peut affecter le nombre de faux négatifs de manière significative.
Le processus non-invasif présenté par Scentech utilise la chromatographie en phase gazeuse, une technique en laboratoire pour séparer et analyser les composantes des gaz, la spectrométrie de masse – une technique utilisée pour déterminer les signatures élémentaires des particules et des molécules – et un dispositif de collecte du souffle ReCIVA.
Avant la COVID-19, Scentech avait développé cette technologie pour tenter d’identifier les cancers et les maladies infectieuses via l’analyse respiratoire – cherchant leurs biomarqueurs dans les milliers de gaz différents présents lors de l’exhalation, selon le docteur Cantor, chirurgien général et urologue qui occupe le poste de directeur médical dans l’étude spécifique menée sur le coronavirus.
Ces techniques sont capables d’analyser environ 8 000 composantes organiques présentes dans chaque souffle, des composantes qui jouent un rôle actif dans l’élimination des déchets du corps comme c’est aussi le cas de l’urine, de la sueur ou des selles, explique Cantor.
Un grand nombre de ces gaz ont une signature connue, continue-t-il, mais un grand nombre restent toutefois encore inconnus. L’idée est d’utiliser un processus analytique d’élimination pour séparer les composantes connues et inconnues, puis de resserrer petit à petit le processus pour retrouver le biomarqueur propre à la COVID-19.
« C’est un test respiratoire qui va véritablement changer le monde du diagnostic en général et le monde de la COVID-19 en particulier », avait commenté le docteur Rom Eliaz de Scentech devant les caméras de la Treizième chaîne au mois de juin 2020, alors que les premiers essais du test venaient de commencer.
« Dès que nous pourrons nous occuper d’un patient en dix secondes et vérifier s’il est – oui ou non – malade, alors toutes les frontières pourront être rouvertes », avait affirmé Eliaz. « Cela signifiera que le monde pourra revenir à la normale. Et avec ça, tout le reste pourra rouvrir – les stades, les salles de concert, les restaurants… C’est le monde entier qui pourra s’ouvrir », avait-il ajouté.
Cette technologie aidera à identifier les malades avant même l’apparition des symptômes, ce qui aidera à stopper la propagation de la maladie, espère la firme.
Alors que la pandémie de coronavirus est en recrudescence au sein de l’État juif, les dépistages ont augmenté et un nombre record de 126 292 tests ont été réalisés lundi.
La majorité des porteurs de la maladie sont asymptomatiques ou présentent peu de symptômes, et certains spécialistes précisent que, dans la mesure où les personnes affichant des formes asymptomatiques de la maladie peuvent contaminer leur entourage, les tests de masse sont déterminants pour appréhender la véritable propagation du virus – même en cas de levée des restrictions.
Shoshanna Solomon a contribué à cet article.