Un pair juif démissionne du Labour pour protester contre la réélection de Corbyn
Pour Lord Parry Mitchell, le dirigeant réélu est “peu enthousiaste” à l’idée de réprimer l’antisémitisme
Un pair juif a démissionné du Labour britannique pour protester contre la réélection du dirigeant du parti, Jeremy Corbyn, affirmant que le parti était devenu « peu enthousiaste » sur la lutte contre l’antisémitisme.
Lord Parry Mitchell a annoncé sa démission après l’annonce des résultats de l’élection samedi. Il avait déclaré au Jewish Chronicle de Londres en août qu’il ne représenterait plus le parti si Corbyn restait son dirigeant.
Corbyn a battu son adversaire, Owen Wilson, avec 313 209 voix contre 193 229.
Lord Mitchell, qui est devenu pair en 2000, a déclaré que le Labour était une « cause perdue », et a accusé Corbyn d’être « peu enthousiaste » sur la répression de l’antisémitisme. Il a également déclaré que Corbyn était entouré de personnes qui ont des « opinions anti-Israël violentes. »
« Je suis juif et je suis très fortement juif et je n’en fais pas mystère et il n’y a aucun doute dans mon esprit que Jeremy lui-même est très peu enthousiaste sur le sujet », a déclaré dimanche Lord Mitchell à la BBC.
« Mais encore plus qu’il ne s’entoure d’un entourage qui a des opinions anti-Israël violentes et des alliés qui sont très hostiles aux juifs donc, à mon avis, ce sont vraiment de mauvaises personnes », a-t-il déclaré.
Corbyn a fait face à des accusations selon lesquelles ses politiques pro-palestiniennes et son soutien à des antisémites radicaux a encouragé le discours de haine contre les juifs.
Il a été accusé d’en faire trop peu pour freiner l’antisémitisme généralisé parmi les membres et députés du parti, dont certains ont été suspendus pour des remarques racistes et antisémites faites en public ou sur les réseaux sociaux.
Dans un éditorial publié dans les Jewish News britanniques, Lord Mitchell a comparé la sortie de son parti politique à un divorce, déclarant que « nous ne sommes plus compatibles et il est temps d’avancer. »
Il a également écrit que « comment puis-je, moi, un juif et un sioniste, rester dans un parti où la direction est si clairement hostile à Israël (même à sa propre existence) et qui flirte aussi avec l’antisémitisme ? Au final, c’était une décision facile, mais cela ne la rend pas moins douloureuse. »