Un proche du chef présumé d’Al-Qaïda demande la libération des otages du Hamas
"En raison de l'attention intense portée à la restitution des corps des otages morts et celle de ceux encore en vie, le sort des prisonniers palestiniens est ignoré", aurait dit Mustafa Hamid
Un proche du chef présumé du groupe terroriste Al-Qaïda a demandé la libération des otages israéliens retenus à Gaza, jugeant que les garder captifs dessert la cause palestinienne, trop délaissée à son goût, selon SITE, une organisation américaine privée qui traque l’activité des jihadistes.
Le vétéran de la centrale jihadiste Mustafa Hamid (alias Abu al-Walid al-Masri), beau-père de Saïf El-Adel, considéré comme le probable chef d’Al-Qaïda et dont on ignore le lieu de résidence, fait valoir « qu’en raison de l’attention intense portée à la restitution des corps des otages morts et celle de ceux encore en vie […], le sort des prisonniers palestiniens [terroristes incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël] est ignoré », explique SITE.
Le groupe américain s’appuie sur un texte de l’intéressé daté de vendredi, dont il publie une traduction en anglais.
Le document a été mis en ligne au lendemain de l’annonce de la mort de Yahya Sinwar, chef du groupe terroriste palestinien du Hamas, et instigateur du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
Tué par Israël à Rafah, dans le sud de Gaza, ce dernier s’était montré largement inflexible dans les pourparlers pour faire libérer les otages emmenés de force ce jour-là à Gaza.
Le Hamas et d’autres groupes terroristes détiennent encore 97 otages, dont 34 ont été confirmés morts par l’armée israélienne. Au total, 251 personnes avaient été enlevées, dont une partie a été libérée lors d’une trêve d’une semaine fin novembre. Plusieurs otages ont ensuite été retrouvés morts.
« Quant au nouveau Sinwar qui dirigera les héros de Gaza, son premier devoir doit être de restituer les corps des prisonniers juifs ‘kidnappés’ à leurs familles », estime Hamid, considéré par des experts consultés par l’AFP comme proche de plusieurs cadres tutélaires de la centrale d’Al-Qaïda.
« Leurs corps doivent être restitués immédiatement à leurs familles en Israël, et ce dossier doit être clos et non rouvert », ajoute-t-il, pointant les « conséquences » du maintien de ces otages depuis plus d’un an et citant le bilan humain extrêmement lourd parmi les habitants de Gaza.
Des propos qui tranchent avec l’inflexibilité affichée côté Hamas, sur lequel Al-Qaïda n’a pour autant aucun levier majeur.
« De plus, la question palestinienne a disparu, et personne n’en parle sauf à travers la question des kidnappés », poursuit le vétéran. « Et personne ne se soucie des prisonniers palestiniens, ni dans les médias ni dans les négociations ni dans les manifestations, car il n’y a personne pour les pleurer. »
« Clôturons donc le dossier des Juifs ‘kidnappés' », exhorte-t-il, « pour qu’il ne reste plus que le dossier de la Palestine et de la mosquée al-Aqsa » de Jérusalem.
Le Hamas a déclaré vendredi que les otages ne seraient pas libérés avant « l’arrêt » de l’opération israélienne.