Un projet de résolution de l’ONU condamne l’annexion de la Cisjordanie
Le texte "souligne l'illégalité de l'annexion de toute partie" de la Cisjordanie ou de Jérusalem-Est et "condamne les récentes déclarations appelant à l'annexion par Israël"
Un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamne les appels en Israël à annexer rapidement des parties de la Cisjordanie et déclare que le plan de paix du président américain Donald Trump « viole le droit international ».
Une copie du texte « souligne l’illégalité de l’annexion de toute partie » de la Cisjordanie ou de Jérusalem-Est et « condamne les récentes déclarations appelant à l’annexion par Israël ».
Il appelle également la communauté internationale « à ne pas reconnaître les modifications apportées aux frontières du 4 juin 1967 » et affirme que des efforts devraient être faits pour « lancer des négociations crédibles sur toutes les questions relatives au statut final ».
Ce sont l’Indonésie et la Tunisie qui ont présenté la résolution aux membres du Conseil de sécurité, selon Reuters.
Elle fera très probablement l’objet d’un veto américain.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est posé mardi en « gardien » du droit international dans le conflit israélo-palestinien, trois jours avant une réunion à New York du conseiller américain Jared Kushner avec le Conseil de sécurité pour défendre le plan de paix de Donald Trump.
« Nous sommes les gardiens des résolutions de l’ONU et du droit international », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse. « Nous sommes totalement engagés dans une solution à deux Etats (…) basée sur le droit international, les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU, et les frontières de 1967 », a-t-il ajouté.
Mahmoud Abbas, de l’Autorité palestinienne, qui a rejeté d’emblée le plan Trump, devrait prendre la parole la semaine prochaine devant le Conseil de sécurité au sujet de ce plan.
« Arrêtez votre cinéma. Au lieu de venir à l’ONU, venez à la table des négociations », a déclaré l’émissaire d’Israël à l’ONU, Danny Danon, dans un communiqué condamnant le projet de résolution.
A l’occasion de cette visite, les Palestiniens ont indiqué avoir l’intention de soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité au risque de le voir rejeté par un veto des Etats-Unis, selon les mêmes sources. Les Palestiniens pourraient dans ce cas vouloir un vote de l’Assemblée générale de l’ONU où le veto n’existe pas.
Après avoir évoqué une réunion jeudi à huis clos du Conseil de sécurité avec Jared Kushner pour défendre ce plan, les Etats-Unis ne proposent plus à leurs partenaires qu’un « déjeuner informel à la mission américaine », ont indiqué mardi des diplomates.
En ouvrant ultérieurement les travaux d’une commission de l’ONU chargée des « droits inaliénables du peuple palestinien », Antonio Guterres a rappelé que l’ONU avait régulièrement dans le passé « mis en garde contre les actions qui éroderaient la possibilité d’un Etat palestinien viable et contigu ». Le projet américain prévoit de relier les entités palestiniennes via notamment un tunnel avec Gaza. « Nous avons souligné à plusieurs reprises que l’avenir de Jérusalem (…) ne pouvait être résolu que sur la base du droit international et via des négociations entre les parties », a-t-il rappelé.
Antonio Guterres a enfin fait valoir que « des élections générales palestiniennes, incluant Jérusalem-Est, représentaient une étape cruciale pour la légitimité des institutions nationales et la réunification du peuple palestinien sous un gouvernement unique et démocratique ».
« Nous espérons que le président palestinien va très bientôt prendre un décret pour fixer des élections législatives et présidentielle et qu’Israël permettra un vote aussi dans Jérusalem-Est », a précisé le chef de l’ONU.