Un protocole de traitements au cannabis pour les pathologies des seniors
Les chercheurs appellent à la mise en application de leur protocole "pour évaluer le bénéfice du traitement du cannabis" chez les seniors
Le cannabis devrait être utilisé pour aider les seniors qui souffrent de douleurs chroniques, de troubles du sommeil, de manque d’appétit, de nausée et d’autres troubles de stress post-traumatique, ont déclaré des chercheurs israéliens. Ils ont mis au point un nouveau protocole d’utilisation de la substance comme traitement.
Les chercheurs appellent à la mise en application de leur protocole de traitement dans la pratique clinique « pour évaluer le bénéfice du traitement du cannabis » et pour au final réduire la consommation d’autres drogues comme les opioïdes, les benzodiazépines et autres médicaments psychotropes et analgésiques.
Les seniors pourraient tirer profit du traitement du cannabis pour des pathologies qui ne sont pas convenablement traitées en utilisant les thérapies approuvées actuellement, ont fait savoir des chercheurs de l’Université Ben-Gurion du Negev (BGU) et de l’Institut de recherche clinique sur le cannabis au Centre médical Soroka.
Dans la nouvelle étude, intitulée « Cannabis médical pour les seniors : protocole de traitement de premiers résultats » et publiée dans le Journal of Clinical Medicine, les chercheurs ont présenté leurs suggestions, développées en collaboration avec le NiaMedic Healthcare & Research Services Ltd.
« Puisque des protocoles précis et évalués pour le traitement des seniors avec du cannabis médical n’existent pas, nous avons développé notre nouvelle approche basée sur un suivi précis des effets positifs ou négatifs, et de l’introduction progressive de l’huile de THC, de l’huile de CBD ou une combinaison », a déclaré le Dr Ran Abuhasira de la Faculté des sciences de la santé du BGU et l’Institut de Recherche clinique du cannabis de Soroka dans un communiqué. Le tétrahydrocannabinol (THC) et le Cannabiol (CBD) sont deux composants du cannabis.
Dans l’article, les chercheurs présentent le protocole d’évaluation des symptômes et des manières dont le cannabis pourrait potentiellement soulager les patients. Lors de la période d’étude, 184 patients avec un âge médian de 82 ans ont commencé un traitement au cannabis dans une clinique gériatrique spécialisée. Après six mois de traitement, 58,1 % des patients utilisaient encore du cannabis.
Parmi ces patients, 84,8 % ont rapporté une amélioration allant d’un degré modéré à significatif dans leur état général de santé; 33,6 % ont rapporté des effets négatifs, les plus courant étant des sensations de vertige
(12,1 %), de sommeil et de fatigue (11,2 %).
Les protocoles de traitement recommandent une prudence spécifique chez les seniors, en cas d’interactions multiples de médicaments, des modifications pharmacocinétiques, de troubles du système nerveux et de risque cardio-vasculaire augmenté, ont expliqué les chercheurs.
« Une fois que le traitement est initié et que la dose thérapeutique a été administrée, nous recommandons au moins un suivi mensuel au départ afin d’évaluer les effets négatifs et l’efficacité du traitement, a déclaré le Dr Abuhasira. « Si le traitement est efficace et bien toléré, on peut alors envisager de réévaluer les prescriptions d’autres médicaments, particulièrement en ce qui concerne la consommation et le dosage des opioïdes, des benzodiazépines et d’autres médicaments psychotropes et analgésiques ».
« Notre expérience montre que le cannabis peut potentiellement entraîner une réduction de l’usage de ces médicaments. Nous appelons donc à la mise en application de notre protocole dans une pratique clinique afin d’évaluer le bénéfice du traitement du cannabis ».
Cette recherche a été partiellement financée par NiaMedic, une entreprise spécialisée dans les données médicales qui propose des services de soin, de recherche et de consultation en se focalisant sur l’intégration de traitement du cannabis médical dans les soins traditionnels pour les seniors. NiaMedic n’a pas influencé la collecte de données, l’analyse ou la préparation de l’étude, ont précisé les chercheurs dans le communiqué.