Un rabbin de Berlin en rupture avec la communauté juive à cause de ‘Mein Kampf’
Contredisant le conseil central des Juifs en Allemagne, Yehuda Teichtal met en garde contre l'enseignement du pamphlet d'Hitler
BERLIN – Un rabbin de Berlin a rompu avec le chef de la communauté juive allemande en raison du débat qui agite la communauté juive allemande sur l’introduction de la nouvelle édition de « Mein Kampf » dans le programme scolaire.
« Il y a plus de risques que de bénéfices », a soutenu Rabbi Yehuda Teichtal samedi soir, selon un communiqué publié par son porte-parole.
Teichtal a affirmé qu’il y a un « risque que son introduction dans le programme scolaire soit utilisée par des éléments problématiques qui travaillent à répandre les idées qui y sont mentionnées ».
Les positions de Teichtal contredisent celles de Josef Schuster, le chef du conseil central des Juifs en Allemagne, qui a récemment déclaré qu’il trouvait que la nouvelle édition était un outil important « pour expliquer [les racines du] national-socialisme et de la Shoah ».
Charlotte Knobloch, qui a occupé le poste de chef du conseil, a déclaré en réaction à l’approbation de la Fédération des enseignants allemands d’enseigner la nouvelle édition dans les écoles, que tant que les élèves allemands associaient les Juifs seulement avec l’Holocauste, « cette diatribe profondément anti-juive – parmi tous les textes – n’a pas sa place dans une salle de classe ».
La nouvelle édition, préparée et publiée par l’Institut d’Histoire contemporaine de Munich, devrait être prête pour le mois prochain, car les droits d’auteur prennent fin 70 ans après la mort d’Adolf Hitler qui s’est suicidé en avril 1945.
Le Land de Bavière, qui a hérité des droits d’auteur, a subventionné la nouvelle publication afin de veiller à ce qu’une édition savante et responsable soit disponible immédiatement après l’expiration des droits d’auteur.
L’Etat a annoncé qu’il allait réprimer toute publication d’éditions non-annotées.
Les tribunaux allemands examineront également d’autres éditions annotées qui seront publiées pour s’assurer qu’elles ne cautionnent pas le message génocidaire d’Hitler. L’exonération, la glorification ou la négation des crimes nazis sont illégales en Allemagne, comme l’est la reprise aveugle et non critique de la propagande nazie.