Un rabbin de Budapest irrite après une interview avec un site d’extrême-droite
Un hebdomadaire juif accuse le rabbin de "donner un certificat de casheroute à Jobbik", le parti hongrois radicalement nationaliste
Un important rabbin de Budapest a déclenché une controverse au sein de sa communauté après avoir accordé un entretien à un site d’information largement associé au parti d’extrême-droite Jobbik.
Zoltan Radnoti, président du Conseil rabbinique de Maezihisz, organisation regroupant les communautés juives hongroises, a parlé avec un journaliste du site d’information Alfahir pour un entretien qui a été publié vendredi, sur la signification de l’identité juive hongroise.
L’entretien a eu lieu après deux gestes inhabituels du président de Jobbik, Gabor Vona, qui tente de donner une image plus respectable à son parti au sein de la société hongroise, après avoir été fustigé par les Juifs hongrois et considéré comme un parti néo-nazi par Moshe Kantor, le président du Congrès juif européen.
En décembre, Vona avait souhaité de bonnes fêtes à Maezihisz et à d’autres associations juives, et le mois suivant, il avait déclaré que son pays devait cesser de critiquer Israël. Les dirigeants de Jobbik ont souvent été virulents contre les Juifs, Israël, et le sionisme.
Ben qu’Alfahir n’appartienne pas officiellement à l’appareil du parti, il présente un contenu compatible avec le point de vue radicalement nationaliste de Jobbik.
Radnoti a déclaré lundi à JTA qu’il avait décidé d’accorder cet entretien après les gestes de Vona à l’égard de la communauté juive.
« Je ne suis pas fan de Jobbik, mais vous ne pouvez pas ignorer les millions d’électeurs et de partisans que ce parti compte, a-t-il déclaré. Nous devons surmonter nos propres réserves et expliquer qui nous sommes plutôt que de prétendre qu’ils n’existent pas. »
L’hebdomadaire judéo-hongrois Szombat a cependant publié dimanche un article accusant Radnoti de « donner un certificat de casheroute à Jobbik » avec l’entretien accordé à Alfahir.