Un rapport accablant réclame la fermeture du ministère de la Diaspora
Dans son rapport, le Centre pour le judaïsme de la TAU note que le ministère "manque de vision et de substance", qu'il est superflu, sa gestion "paresseuse" et devrait être scindé
L’un des centres d’étude de l’antisémitisme les plus importants au monde demande à Jérusalem de se débarrasser du ministère des Affaires de la Diaspora et de la Lutte contre l’antisémitisme, affirmant que celui-ci est superflu et ne contribue guère à la lutte contre la haine des juifs.
Dans un rapport publié jeudi, le Centre d’étude du judaïsme européen contemporain de l’université de Tel Aviv affirme que le ministère a été créé pour des « raisons politiques mesquines », qu’il « manque de vision et de substance » et qu’il n’a « promu que peu d’initiatives ».
« Des ministères plus importants et déjà en place auraient aussi bien pu promouvoir ces initiatives », indique l’article. Le rapport note que les efforts du ministère pour recenser les incidents antisémites se résument à un lien brisé sur son site web – « une manière extrêmement paresseuse de cibler le problème ».
Le ministère devrait être scindé et ses fonctions réparties entre le ministère des Affaires étrangères et le bureau du Premier ministre – qui devraient s’occuper respectivement des relations avec les communautés juives et des questions de sécurité, précise le rapport, qui sort chaque année avant la journée de commémoration de la Shoah.
« Pour faire une réelle différence dans la lutte contre l’antisémitisme, le gouvernement israélien devrait fixer des objectifs et des plans à long terme, de préférence de manière non partisane et avec les conseils d’un groupe indépendant d’experts compétents », continue le rapport.
Les conclusions du rapport rejoignent les convictions de plusieurs diplomates israéliens, qui estiment qu’il faut du personnel « sur le terrain » pour lutter contre l’antisémitisme à l’étranger, un aspect qui fait défaut au ministère de la Diaspora, considéré depuis longtemps comme une officine gouvernementale sans but précis.
Se refusant à tout commentaire sur les performances de la direction actuelle, l’ancien ministre de la Diaspora Nachman Shai a déclaré au Times of Israel qu’en dépit des plaintes formulées, il était « important qu’il y ait un poste de haut niveau au sein du gouvernement » chargé de représenter les intérêts de la Diaspora.
Le ministère de la Diaspora n’a pas répondu à une demande de commentaire.