Un résident de Bat Yam condamné pour le lynchage d’un Arabe israélien en 2021
Netanel Binyamin a été reconnu coupable de tous les chefs d'accusation, dont une tentative de meurtre "terroriste", pour avoir participé à l'agression brutale de Saeed Mousa
Un résident de Bat Yam a été condamné mercredi pour son implication dans l’agression brutale d’un automobiliste arabe qui traversait la ville côtière lors des violences inter-communautaires qui ont éclaté il y a plus de deux ans.
Netanel Binyamin, 27 ans, est l’une des nombreuses personnes reconnues coupables de l’agression, le 20 mai 2021, de Saeed Mousa, qui a été violemment extrait de sa voiture par une foule qui l’a roué de coups, le laissant gravement blessé.
Les procureurs ont accusé Binyamin de faire partie des dizaines d’émeutiers qui ont attaqué Mousa, le frappant 10 fois à la tête et lui donnant des coups de pied dans le cou alors qu’il gisait au sol.
Il a brièvement quitté les lieux après que des passants ont défendu Mousa, puis est revenu pour lui assener des coups de pied au visage et lui jeter une bouteille à la tête dans l’intention de le tuer, selon l’acte d’accusation. Binyamin et d’autres émeutiers ont également vandalisé le véhicule de la victime.
Binyamin a également été accusé d’avoir encouragé des attaques contre des commerces appartenant à des Arabes à Bat Yam, ville située au sud de Tel Aviv, et, avec d’autres, d’avoir brisé des vitrines et saccagé un restaurant avant d’attaquer Mousa, qui se rendait à la plage de Bat Yam à ce moment-là pour prendre l’air après la tombée de la nuit.
Les juges ont déclaré Binyamin coupable de tous les chefs d’accusation : acte terroriste de tentative de meurtre, détérioration intentionnelle d’une voiture, vol et émeute ayant entraîné des dégâts matériels. Pour les trois derniers chefs d’accusation, il a été établi qu’il avait agi pour des motifs racistes.
Lors de l’audience de mercredi, la première juge du groupe chargé de l’affaire a qualifié l’agression de 2021 d’acte de « haine violente » dans lequel Saeed Mousa a été pris pour cible uniquement en raison de son identité arabe, et a rejeté les allégations selon lesquelles les agresseurs l’auraient pris pour un terroriste.
« Il était clair [pour les témoins] que, sous leurs yeux, un acte violent était perpétré par une foule qui voulait frapper l’accusé, jusqu’à le tuer », a écrit la juge Gilia Ravid du tribunal de Tel Aviv dans son jugement.
Le tribunal décidera de la sentence à une date ultérieure.
Le passage à tabac non provoqué de Mousa, qui a choqué le public après avoir été filmé en direct à la télévision, s’est produit alors qu’Israël était en guerre contre le groupe terroriste Hamas dans la bande de Gaza. Cette guerre de 11 jours a déclenché une vague sans précédent de violences judéo-arabes intestines dans les villes du pays.