Un rôle pour les Etats arabes dans le cadre d’un processus de paix ?
S’exprimant devant la communauté juive à New York, Netanyahu a évoqué cette idée tout en mentionnant les dangers créés par l’Iran et l’EI
NEW YORK – Le Premier ministre Benjamin Netanyahu va s’entretenir avec le président américain Barack Obama des possibilités d’associer les pays arabes pour tenter de relancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens, a fait savoir le Premier ministre auprès d’un groupe de dirigeants juifs américains mardi matin.
Dans un discours donné devant quelque 300 participants, Netanyahu a réitéré ses principaux messages délivrés lundi dans son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, sur les dangers de l’Iran et de l’État islamique.
Netanyahu affirme qu’il parlera avec Obama de la « possibilité d’associer les pays arabes dans le processus de paix » un jour après avoir proposé à l’ONU que la voie de la paix avec les Palestiniens puisse d’abord passer par l’amélioration des relations avec les régimes arabes modérés. Netanyahu a réaffirmé mardi que laisser les pays arabes participer à l’élaboration d’une solution serait une façon de « promouvoir la paix » avec les Palestiniens.
Bien que les Etats arabes aient offert leurs services dans le passé – notamment à travers « l’Initiative de paix arabe », une première proposition ébruitée en 2002 par l’Arabie saoudite – le plus récent round de négociations de paix ayant échoué entre Israël et les Palestiniens étaient des entretiens bilatéraux modérés par la États-Unis.
Dans son discours de mardi, Netanyahu a répété – quoique plus fortement – de nombreux autres messages qu’il avait diffusés lors de son discours à l’Assemblée générale. Lundi, il a brandi l’image d’une jeune fille en chemise rouge jouant à côté de lanceurs de roquettes à Gaza pour mettre en évidence la manière dont le Hamas embrigade la population civile de manière intentionnelle. Mardi, Netanyahu a montré la photo d’une exécution menée par le Hamas à Gaza.

La photographie, qui montrait un homme avec un fusil sur un genou face à un autre homme menotté qui portait une chemise orange, rappelait fortement les vidéos réalisées par l’Etat islamique.
« L’Etat islamique et le Hamas sont différents parce que l’Etat islamique décapite les gens et le Hamas leur met une balle dans la tête, » a-t-il lancé avec ironie. Netanyahu a averti que le fait de mettre fin aux activités de l’EI était important, mais que cela ne devait pas se faire au détriment de l’Iran et de sa volonté nucléaire.
Netanyahu va sans doute marteler ce message lors de sa rencontre avec Obama mercredi matin.
Une source du bureau du Premier ministre a déclaré que Netanyahu devrait également exhorter Obama à ne pas laisser l’Iran continuer d’enrichir l’uranium, un autre élément central de son discours à l’ONU, a rapporté la radio israélienne.
On ne sait pas si son message recevra un accueil chaleureux. Lundi, la porte-parole du département d’Etat Jen Psaki a déclaré que Washington n’avait pas la même vision que Netanyahu selon laquelle le Hamas, l’Etat islamique et l’Iran feraient partie du même cercle islamiste militant.
« Nous pensons évidemment que l’EI constitue une menace différente aux États-Unis, sur la base, bien sûr, de l’action militaire et d’autres efforts qui sont en cours. Nous ne croyons pas que le Premier ministre Netanyahu ni quiconque en Israël suggère que les États-Unis lancent une campagne militaire contre le Hamas, ce sont toutes deux des organisations terroristes désignées comme telles par les États-Unis, mais certainement, nous voyons des différences en termes de menace, » a-t-elle expliqué. « Nous ne sommes pas d’accord avec cette façon de voir, non. »
Parmi les personnes présentes mardi lors du discours de Netanyahu au Palace Hotel se trouvait le gouverneur de New York Andrew Cuomo, que Netanyahu a salué pour son soutien à Israël.