Une école d’art nazie ouvre au Chili
La promotion de l'école, qui ouvre vendredi, passe par des affiches de croix gammées. Le directeur de l'école se dit ouvertement partisan de l'idéologie d'Hitler
Des politiciens chiliens ainsi que des dirigeants de la communauté juive se sont plaints et ont demandé l’ouverture d’une enquête à propos d’une école d’art qui soutient l’idéologie nazie et qui devrait ouvrir vendredi sur l’île de Chiloé.
« Les ressources et l’infrastructure laissent penser qu’il ne s’agit pas que d’un homme s’adressant aux médias, mais plutôt d’une machination plus importante, et c’est pourquoi nous demandons à ce qu’une enquête soit menée, » a indiqué le député Gabriel Silber, du parti chrétien démocrate, dans un communiqué.
L’ « École d’art, Président Général Augusto Pinochet Ugarte, » tient son nom de l’ancien dictateur chilien d’extrême droite.
Son fondateur, Godofredo Rodríguez Pacheco, se décrit comme un partisan de l’idéologie d’Hitler.
Pacheco a fait la promotion de l’ouverture de l’école dans la ville de Ancúd, avec des affiches de croix gammées. Être associé aux nazis ne le dérange pas, affirme-t-il.
« Mon but à long terme serait de former un parti politique, une proposition nationaliste de Chiloé, et ça ne me dérange pas quand on me dit que je suis un nazi, » a indiqué Pacheco à la presse locale, selon l’Organisation latino-américaine de défense de la démocratie.
Pacheco soutient que les affiches reflètent le but de l’école, qui vise à « renforcer la droite politique dans la région de Chiloé. »
Le député du parti Renouveau national de centre-droite de Chiloé, Alejandro Santana, a cependent souligné que son parti n’est aucunement affilié à l’école controversée, son fondateur ou des extrémistes.
« Nous n’avons aucune idée de qui ils sont, ou de qui est derrière ce lien avec une école nazie, » a-t-il affirmé à la presse.
Pacheco a décidé d’ouvrir l’école, car il pense que le système éducatif chilien est déficient.
« Les francs-maçons manipulent l’éducation, » explique-t-il. Ils n’enseignent pas selon le Troisième Reich. Je ne les défends pas mais l’histoire devrait être enseignée d’une autre manière, car il y a beaucoup de corruption. Si j’en parlais en Europe ils m’enfermeraient en prison, mais je n’ai pas peur. »
Marcelo Isaacson, le directeur de la Communauté juive du Chili, a déclaré que le pays devait adopter des lois plus strictes contre la promotion des idées nazies pour empêcher l’ouverture d’institutions similaires à l’école de Pacheco.
« La différence avec l’Europe, c’est que le Chili traîne avec la législation qui condamne ce genre d’activités. Ces nazis se cachent derrière le droit à la liberté d’expression, » indique-t-il.