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Une étude israélienne révèle un lien moléculaire entre anxiété et testostérone – BGU

Des chercheurs ont recouru à un séquençage génétique de pointe pour établir un lien entre une protéine du cerveau, un faible taux d'hormones mâles et les troubles mentaux

Illustration : Un homme anxieux et déprimé. (Crédit : OcusFocus/iStock)
Illustration : Un homme anxieux et déprimé. (Crédit : OcusFocus/iStock)

Une étude récente menée par des chercheurs de l’université Ben Gurion du Néguev et évaluée par des pairs révèle le mécanisme moléculaire qui relie l’anxiété et la testostérone.

Il existe depuis un certain temps des preuves cliniques d’un lien entre l’anxiété et la dépression d’une part et de faibles niveaux de testostérone chez les hommes d’autre part, en particulier ceux qui souffrent d’hypogonadisme, un trouble caractérisé par l’incapacité d’atteindre la puberté, ou une fonction sexuelle réduite. Cependant, jusqu’à cette nouvelle recherche, la nature exacte de ce lien n’était pas claire. La pièce manquante du puzzle semble être un récepteur dans le cerveau.

Publiée en décembre dans la revue Molecular Psychiatry, l’étude, dirigée par Pr. Shira Knafo, cheffe du laboratoire de cognition moléculaire de l’université, a commencé par l’observation de centaines de rats de laboratoire.

« J’essayais de comprendre pourquoi des rats, qui provenaient tous de la même portée, se comportaient différemment. Certains montraient un niveau d’anxiété très élevé, d’autres un niveau d’anxiété très bas, et la majorité se situait au milieu, avec un niveau d’anxiété normal », a expliqué Knafo au Times of Israel.

« Environ 5 à 10 % des rats se comportaient en dehors de la norme et je voulais savoir pourquoi », a-t-elle ajouté.

Pr. Knafo et son équipe ont pris des rats mâles des deux groupes et ont utilisé un test standard de labyrinthe en croix surélevé pour les classer en fonction de leur comportement en mesurant les niveaux d’anxiété. Les chercheurs ont ensuite isolé l’hippocampe ventral du cerveau des rats et procédé à une analyse de l’expression génétique afin d’identifier les gènes présentant des variations entre les rongeurs extrêmement peu anxieux et ceux très anxieux.

Illustration : Des rats utilisés pour étudier le mécanisme liant l’anxiété à la testostérone par la Pr. Shira Knafo, responsable du laboratoire de cognition moléculaire de l’université Ben Gurion, à Beer Sheva. (Crédit : Jason Snyder via Wikimedia Commons)

« Nous avons examiné les données et trouvé plusieurs gènes qui s’expriment différemment chez les rats anxieux. L’un d’entre eux était TACR3 [qui code pour la protéine TACR3] », a déclaré Knafo.

Knafo a expliqué qu’elle ne connaissait pas très bien le gène et la protéine TACR3 et que sa recherche dans la littérature scientifique n’a pas été très fructueuse. Entre-temps, elle a effectué un test supplémentaire en laboratoire pour confirmer que l’expression du TACR3 était effectivement beaucoup plus faible chez les rats anxieux.

Fascinée par ces résultats, Knafo a décidé d’approfondir ses recherches. Elle est tombée sur un article montrant que les enfants de sexe masculin présentant une mutation de la protéine TACR3 souffrent d’hypogonadisme congénital et ne produisent pas suffisamment de testostérone pour passer à la puberté.

« À ce stade, nous avions donc établi un lien entre la protéine TACR3 et la puberté. Mais quel était le lien avec l’anxiété ? J’ai alors découvert que les personnes souffrant d’hypogonadisme avaient des problèmes d’anxiété et de dépression », a expliqué Knafo.

Des étudiants se promenant sur le campus de l’université Ben Gurion du Néguev, à Beer Sheva, le 8 mai 2013. (Crédit : Dudu Greenspan/Flash90)

« Je pouvais alors commencer à mener une étude et à comprendre ce qui se passait, quel était le lien entre TACR3, l’anxiété et la testostérone. C’était un triangle [de facteurs éventuellement liés] et une bonne façon d’entrer dans un sujet qui n’est pas bien compris », a-t-elle déclaré.

À ce stade, l’équipe a adopté une approche pharmacologique. Leur première étape a été d’étudier le lien entre la testostérone et l’anxiété, sachant que les rats (et les hommes) ont moins de testostérone plus ils sont jeunes.

Ils ont placé des rats âgés de 44 jours et de 90 jours dans le même type de labyrinthe que précédemment. Les jeunes rats se sont montrés plus anxieux en choisissant d’aller plus souvent dans les bras fermés du labyrinthe que dans les bras ouverts.

Les analyses de sang des rats ont montré une corrélation entre la quantité de testostérone dans le sang et le temps passé dans les bras ouverts du labyrinthe.

Professeure Shira Knafo, cheffe du laboratoire de cognition moléculaire de l’université Ben Gurion, à Beer Sheva. (Crédit : Dani Machlis/BGU)

« Plus ils ont de testostérone, moins ils sont anxieux. Il s’agissait d’une corrélation linéaire directe », a affirmé Knafo.

Les chercheurs ont ensuite injecté de la testostérone à certains des rats et ont découvert que cela augmentait le niveau de l’hormone dans le sang, ce qui entraînait une augmentation des niveaux de TACR3 dans leur cerveau. Par la suite, l’injection d’un médicament qui bloque le TACR3 a réduit le niveau de testostérone dans le sang des rats.

« Il s’agit donc d’une régulation mutuelle. Le TACR3 affecte la quantité de testostérone et la testostérone affecte la quantité de TACR3 », a expliqué Knafo.

Ayant établi ce lien entre l’anxiété et la dépression, le TACR3 et le faible taux de testostérone au niveau moléculaire, Knafo a déclaré qu’elle serait ravie de voir des essais cliniques faire avancer la recherche pour voir si l’administration de testostérone aux personnes souffrant d’anxiété pourrait les aider.

« Mais je tiens à souligner qu’il ne s’agit pas de quelque chose que les personnes souffrant d’anxiété ou de dépression peuvent faire par elles-mêmes. »

« Il est certain que les hommes souffrant d’hypogonadisme doivent demander conseil à leur médecin pour le dépistage génétique des mutations du gène TACR3 et le traitement à la testostérone. Mais tout cela doit se faire sous contrôle médical et avec une attention particulière, car la prise de testostérone a des effets secondaires, notamment un risque de cancer », a-t-elle ajouté.

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