Une eurodéputée espagnole refoulée à la frontière israélienne
Les responsables israéliens ont indiqué qu'Ana Miranda avait participé à une flottille en 2015 qui avait tenté de briser le blocus israélien sur la bande de Gaza

Une eurodéputée espagnole arrivée pour un voyage officiel dans les territoires palestiniens l’aéroport de Tel Aviv mardi s’est vue refuser l’entrée par la police aux frontières israélienne. Elle a été renvoyée dans la foulée en Espagne.
Les responsables israéliens ont indiqué que la politicienne Ana Miranda, qui représente la région de Galice, avait participé à une flottille en 2015 qui avait tenté de briser le blocus israélien sur la bande de Gaza. La loi israélienne interdit aux partisans du mouvement « Boycott, désinvestissement, sanctions » d’entrer dans le pays, et les représentantes américaines Rashida Tlaib et Ilhan Omar ont été interdites de visite en 2019.
Néanmoins, le magazine Politico a rapporté avoir obtenu des e-mails envoyés plus tôt ce mois-ci par le ministère israélien des Affaires étrangères qui accordaient à Miranda l’autorisation d’entrer dans le pays.
« C’est un conflit diplomatique, [et] il est intolérable qu’Israël exerce un contrôle sur les membres d’une délégation qui se rend en Palestine, et non en Israël », a déclaré Miranda à Politico.
Elle a aussi dénoncé son expulsion comme un « affront diplomatique » et un « manque de respect » envers le Parlement européen, dans un message sur son compte Twitter.
‼️Israel me expulsa como eurodiputada en misión oficial como miembro de la Delegación de relaciones con Palestina del #ParlamentoEuropeo. Una afrenta diplomática, falta de respeto a la Eurocámara y penalización por haber participado en la Flotilla Internacional de 2015⤵️ pic.twitter.com/DrtagjgnjX
— Ana Miranda (@anamirandapaz) February 21, 2023
Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, a écrit sur Twitter qu’elle était « profondément déçue » par l’incident et qu’elle « contactera les autorités israéliennes pour clarifier ce qui s’est passé ».
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a également exprimé son indignation et demandé « des explications aux autorités israéliennes ».
Miranda, membre du groupe Verts/Alliance libre européenne, faisait partie d’une délégation de huit députés européens. Certains avaient prévu de se rendre en Israël, tandis que d’autres prévoyaient de se rendre en Cisjordanie. Politico a rapporté que les mails du ministère israélien des Affaires étrangères montraient qu’un autre membre proposé de la délégation, Manu Pineda, s’était vu interdire l’entrée en raison de son soutien présumé au Hamas, groupe qui dirige Gaza et qui est considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’UE. Pineda a nié soutenir le Hamas, mais n’a pas tenté d’entrer dans le pays après que sa demande ait été rejetée.
« Le respect de tous les députés européens élus et du Parlement européen est essentiel pour de bonnes relations UE-Israël », a déclaré Nabila Massrali, porte-parole de la Commission européenne pour les affaires étrangères, à Politico. « Cette décision est profondément décevante. Elle est aussi surprenante, car son entrée avait été expressément autorisée par les autorités israéliennes. »
L’UE et Israël ont relancé l’année dernière leur conseil conjoint, mis en pause pendant dix ans par Israël en réaction aux critiques européennes contre l’expansion des implantations en Cisjordanie, considérées comme illégales au regard du droit international par certains membres de la communauté internationales.
Mais le retour de Benjamin Netanyahu en tant que Premier ministre à la tête du gouvernement le plus à droite du pays a assombri les espoirs d’améliorer les relations avec l’Europe.