Israël en guerre - Jour 497

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Une « French Connection » made in Israël s’attaque à des groupes français

Depuis 2011, ces escroqueries ont coûté 300 millions d'euros ; elles ont même touché de grandes entreprises françaises

Des billets de 50 shekels, monnaie nationale israélienne (Crédit : CC BY Amos Ron/Wikimedia Commons)
Des billets de 50 shekels, monnaie nationale israélienne (Crédit : CC BY Amos Ron/Wikimedia Commons)

La plupart avaient déjà fait leur classe dans les fraudes à la TVA et plus particulièrement sur le marché des quotas d’émission de CO2 en 2008 et 2009. Le mécanisme mis en place permet un détournement des trop-perçus de TVA par le biais de créations de sociétés fictives qui disparaissent sans laisser de traces.

Concrètement, des sociétés fictives achetaient des droits d’émission de CO2 hors taxe dans un pays étranger, avant de les revendre en France à un prix incluant la TVA, puis d’investir les fonds dans une nouvelle opération. La TVA, elle, n’était jamais reversée à l’Etat.

La Cour des Comptes avait alors estimé à 1,6 milliards d’euros le montant du préjudice pour l’État français. Des mécanismes de protection ayant depuis été mis en place (les transferts de quotas de CO2 ont été exonérés de TVA en juin 2009 en France), les fraudeurs se sont efforcés de renouveler leurs stratégies.

Aujourd’hui les escrocs se font passer pour des PDG de grandes entreprises. Ils contactent par ce biais le comptable de la société et le pressent d’effectuer un virement bancaire prétextant par exemple le financement de projets confidentiels.

Des sociétés telles que Michelin, Vallourec, Baker & McKenzie, Naf Naf ou Porsche ont déjà été trompées révèle l’hebdomadaire Challenges.

Selon Jean-Marc Souvira, patron de l’Office cen­tral pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), « le phénomène a pris autant d’ampleur, car nous avons affaire à des grands professionnels de l’escroquerie. C’est leur métier, ils font ça toute la journée ».

Basés en Israël, ces délinquants en col blanc profitent de l’absence de traité d’extradition entre la France et Israël pour continuer leurs activités en toute impunité.

Cependant l’État d’Israël, afin d’endiguer la montée de cette nouvelle criminalité, a commencé à s’attaquer au patrimoine de ces escrocs franco-israéliens. Le ministère de la Justice a gelé 60 millions d’euros et confisqué définitivement 20 millions d’euros lors d’opérations antiblanchiment menées en 2013, des chiffres en progression.

La douane et la police israéliennes ont également mené différentes opérations majeures visant des Franco-israéliens, notamment à Herzliya Pituach, ville cossue au nord de Tel-Aviv, où sont soupçonnés d’être installés nombre d’escrocs.

Résultat : une quarantaine d’interpellations et une quinzaine de perquisitions. Début 2014, l’un des cerveaux présumés de l’arnaque au carbone, Cyril Astruc était arrêté à Roissy.

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