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Une refonte judiciaire nuirait à la sécurité d’Israël, selon 240 académiciens

La pétition a été rédigée par Eyal Winter de l'Université hébraïque ; un prix Nobel français a demandé à Macron de protester auprès de Netanyahu

Des dizaines de milliers d'Israéliens protestent contre la réforme judiciaire prévue par le gouvernement, à Tel Aviv, le 21 janvier 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Des dizaines de milliers d'Israéliens protestent contre la réforme judiciaire prévue par le gouvernement, à Tel Aviv, le 21 janvier 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Plus de 240 académiciens réputés d’Israël et de l’étranger ont signé une pétition avertissant que les projets de refonte radicale du système judiciaire envisagés par le gouvernement auront – aussi – un impact négatif sur la sécurité du pays.

Ces universitaires, qui comptaient parmi eux les économistes américains Vernon Smith et Roger Myerson, lauréats du prix Nobel, selon le site d’information Ynet mardi, affirment que si d’autres requêtes contre ces projets ont souligné les atteintes qu’ils devraient porter aux droits civils et à la démocratie, eux y décèlent également une menace pour la sécurité d’Israël.

« Nous appuyant sur nos domaines d’expertise, notre requête vient ajouter un problème supplémentaire : l’initiative menace la sécurité nationale d’Israël et affaiblira sa capacité à se défendre », peut-on lire dans la pétition, qui a été publiée en ligne la semaine dernière.

Il y est expliqué que la démocratie fait la force d’Israël, car les démocraties sont plus riches et consacrent davantage de fonds à la défense, et que leurs citoyens sont plus enclins à la défendre et à se sacrifier pour elle.

« Les menaces proférées par une démocratie dans une situation de conflit qui dégénère sont prises plus au sérieux par leurs adversaires que celles proférées par des autocrates, car elles sont soutenues par les électeurs et les institutions démocratiques », indique le texte, qui note également que les alliances entre démocraties sont plus solides.

« Malgré l’amélioration de ses relations avec certains pays arabes, Israël se trouve dans un environnement très hostile. Ses relations avec les Palestiniens, la Syrie, le Liban et l’Iran, qui soutient les factions extrémistes, restent tendues. L’affaiblissement des institutions démocratiques fera directement le jeu des ennemis d’Israël et sapera le soutien des démocraties du reste du monde, » lit-on dans la pétition.

« Sans ce soutien, poursuit le communiqué, l’existence même d’Israël sera menacée. »

« Nous demandons au gouvernement israélien de maintenir la force de son système judiciaire et des autres institutions qui sont essentielles pour qu’une démocratie forte puisse prospérer, en particulier dans le contexte international actuel. »

La requête a été rédigée par Eyal Winter, professeur d’économie à l’Université hébraïque de Jérusalem. Selon Ynet, il a été assisté par Steven Brams de l’université de New York, Etel Solingen de l’université de Californie à Irvine, James Fearon de l’université de Stanford et un autre professeur de l’université hébraïque, Piki Ish Shalom.

L’auteur psychologue Eyal Winter (Crédit : Smadar Bergman)

Eyal Winter a déclaré que Jean Tirole, un économiste français lauréat du prix Nobel, n’a pas pu signer la lettre mais a demandé au président français Emmanuel Macron de soulever la question lors de son entretien avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Paris la semaine dernière.

Macron aurait dit à Netanyahu vendredi qu’en l’absence de changements dans les projets de son gouvernement visant à remanier radicalement le système judiciaire, « Paris devrait conclure qu’Israël est sorti des standards admis de la démocratie », a confirmé au Times of Israel un responsable au fait de la conversation.

La coalition de Netanyahu fait pression pour une restructuration judiciaire radicale qui renforcerait le contrôle du gouvernement sur le système judiciaire. Selon ses détracteurs, ces réformes radicales, ainsi que d’autres projets de loi, auront un impact sur le caractère démocratique d’Israël car elles bouleverseront son système d’équilibre des pouvoirs, accorderont presque tous les pouvoirs à l’exécutif et priveront les individus de toute protection et les minorités de toute défense.

Le plan a suscité de vives critiques et des mises en garde de la part d’éminents experts financiers et juridiques, ainsi que d’importantes manifestations hebdomadaires et des lettres publiques de la part de divers responsables, professionnels et entreprises privées.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) et le président français Emmanuel Macron (à droite) avant un dîner de travail à l’Élysée, le 2 février 2023. (Crédit : Ludovic Marin/AFP)

Netanyahu a rejeté toute critique et a déclaré que les propositions renforceraient la démocratie au lieu de hâter sa fin, et que son gouvernement respectait la volonté du peuple.

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