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Une start-up élabore un test sanguin capable d’évaluer la résilience des tumeurs

ONCOHOST, fondée par Yuval Shaked du Technion, mène des essais cliniques pour tenter de prédire l'efficacité des traitements et la manière de les améliorer

Image d'un patient atteint de cancer et sa perfusion goutte à goutte. (CIPhotos, iStock par Getty Images)
Image d'un patient atteint de cancer et sa perfusion goutte à goutte. (CIPhotos, iStock par Getty Images)

La start-up israélienne ONCOHOST travaille sur un test sanguin capable de prédire à quels traitements répondront les patients atteints de cancer, et donc de déterminer comment ajuster les traitements prescrits pour prévenir la récurrence tumorale.

La société mène des essais cliniques pour mesurer le succès de l’analyse sanguine dans la prédiction de l’efficacité d’un traitement donné sur un patient donné. Elle espère également que les informations révélées par l’analyse sanguine aideront les médecins à déterminer quels médicaments devraient être intégrés au traitement pour en accroître l’efficacité.

Ce travail repose sur une décennie de recherches menées par le professeur Yuval Shaked du Technion, l’Institut israélien de technologie. Fondateur de l’ONCOHOST, il en est le principal conseiller scientifique. Il est également à la tête du Centre intégré de cancérologie du Technion, créé en 2016 pour conjuguer les connaissances en oncologie accumulées par l’école et ses centres médicaux affiliés.

Les travaux de Yuval Shaked ont donné naissance à un nouveau domaine de recherche sur le cancer qui étudie non seulement la manière dont les cellules tumorales des patients réagissent au traitement du cancer, mais aussi la manière dont les patients eux-mêmes répondent à une grande variété de traitements, démontrant ainsi la « contribution » de l’organisme à la résilience possible des tumeurs.

Le professeur Yuval Shaked du Technion. (Austorisation)

Cette orientation de la recherche a créé ce que le Technion considère comme un « changement de paradigme » dans la compréhension de la récidive du cancer, et a encouragé d’autres membres de la communauté scientifique et médicale à étudier davantage la façon dont l’organisme protège le cancer contre le traitement et peut réellement soutenir sa résurgence et sa progression.

L’objectif des recherches de Shaked est de trouver de nouvelles façons de freiner le développement de la résistance d’un patient au traitement du cancer, un phénomène qui nuit à l’efficacité des médicaments anticancéreux existants et qui constitue un grand défi pour ces patients et pour les chercheurs du monde entier.

En effet, bien que le traitement du cancer soit souvent couronné de succès au départ, de nombreux patients développent une certaine résistance, caractérisée par une rechute de la tumeur et/ou sa propagation.

Jusqu’à présent, la recherche sur le cancer se contentait d’étudier cette résistance via les cellules et les changements liés à la tumeur, a expliqué Yuval Shaked lors d’un entretien téléphonique.

« Au cours des 50 dernières années, la plupart des recherches se sont concentrées sur le mécanisme interne des cellules cancéreuses qui développent cette résistance », a-t-il indiqué. Parfois, les cellules tumorales sont capables d’échapper au médicament ou d’interférer avec son activité.

Photo d’illustration d’une femme atteinte d’un cancer recevant un traitement par chimiothérapie. (Crédit : via Shutterstock)

Avec les travaux de son laboratoire, Yuval Shaked a déclaré : « nous avons montré que ce n’est que le côté pile. Le côté face, étonnamment je dirais, c’est notre corps », qui aide en fait la tumeur à « se remettre » de l’impact initial du médicament qui est censé la détruire.

En effet, lorsqu’une personne saine est blessée, le corps se prépare à contribuer à la réparation des tissus endommagés. Ainsi, lorsque les cellules tumorales sont ciblées par un traitement anticancéreux – qui endommage le tissu tumoral – la réaction de l’organisme est d’aller réparer les dommages, ne pouvant pas faire la différence entre les cellules saines et les tumeurs.

« Notre corps aide la tumeur à se remettre des dommages que nous avons causés » avec le médicament, a-t-il indiqué. « Le corps ne reconnaît pas la tumeur comme ne faisant pas partie de lui ».

Cartographie des réactions

Ce que l’équipe de Shaked a identifié dans ses recherches, ce sont les différentes réactions biologiques des patients aux différents traitements du cancer.

Le scientifique a récemment publié un résumé de ses recherches et de celles d’autres chercheurs qui ont suivi cette voie d’étude dans Nature Reviews Cancer, énumérant les différentes réactions qui se produisent dans le cadre du mécanisme de réparation du corps. Par exemple, le patient pourrait favoriser la formation de vaisseaux sanguins dans les tumeurs, qui aident les cellules tumorales à se développer, leur fournissant de l’oxygène et des nutriments ; favoriser la régénération rapide des cellules pour reconstituer celles qui ont été détruites ; développer des croissances métastatiques, car la motilité est un mécanisme de réparation important. Tous ces éléments peuvent être identifiés dans le sang après le premier traitement anti-cancer.

Le test que la société est en train de développer prélève le sang du patient avant le traitement et après le premier traitement contre le cancer, quel qu’il soit, et mesure environ 1 000 signatures de différentes protéines plasmatiques. Ces protéines révèlent les voies de réactions qui deviennent dominantes chez le patient face au traitement, d’après Yuval Shaked.

Si l’analyse sanguine montre que « le mécanisme de réparation du patient est très puissant », cela signifie que la réaction au traitement ne sera pas bonne. Mais si le mécanisme de réparation est lent et faible, le résultat sera bien meilleur, a expliqué le chercheur.

Ces indicateurs biologiques peuvent révéler si l’activité est puissante ou faible, ce qui peut alors suggérer si le patient tirera profit ou non du traitement, a-t-il dit.

Cela signifie que les chercheurs et les médecins doivent non seulement étudier la façon dont la tumeur réagit aux médicaments, mais aussi la réaction de l’hôte au traitement, qui devrait devenir un facteur important du traitement choisi, a ajouté Yuval Shaked.

« Les gens réalisent maintenant que c’est une question importante que personne ne s’est posée », a-t-il déclaré.

De plus, une fois que l’on sait qu’un patient ne réagira pas bien à un traitement spécifique, on peut chercher des moyens de l’améliorer en l’associant à d’autres médicaments qui pourraient contribuer à son succès.

Par exemple, si un patient réagit en développant des vaisseaux sanguins, des médicaments supplémentaires pourraient être administrés pour inhiber la formation de ces vaisseaux, ce qui aiderait le patient à tirer profit du traitement.

« D’une part, nous déterminons si le patient tirera profit ou non du traitement », a-t-il expliqué. « D’autre part, nous savons ce qui pourrait venir en complément du traitement afin d’en améliorer les résultats ».

« Pour que la thérapie soit efficace au niveau de l’hôte spécifique », il est important de prévoir la contre-réaction et d’essayer de la bloquer, précise-t-il. « C’est ainsi que nous obtiendrons une thérapie beaucoup plus efficace », a-t-il déclaré.

ONCOHOST mène actuellement des essais cliniques qui mesurent la réaction de l’hôte aux médicaments et prédisent leur efficacité. L’entreprise cherche également à intégrer différentes thérapies afin d’accroître l’efficacité du traitement.

« Nous sommes déjà arrivés à des essais cliniques en Israël, et nous sommes à un stade avancé de négociation pour mettre en place un tel test dans d’autres pays d’Europe et aux États-Unis, en vue de transformer ces dites découvertes en diagnostics corrects et en soins médicaux innovants », a détaillé le chercheur. « Selon les essais cliniques, nous estimons que sur la base d’un simple test sanguin, nous serons en mesure de fournir au patient des informations actualisées sur l’efficacité attendue de la thérapie reçue et les possibilités de la modifier pour en améliorer les résultats ».

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