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Une tête de Toutankhamon vendue à Londres malgré la colère de l’Egypte

L'ex-ministre égyptien des Antiquités affirme que la sculpture a "quitté l'Egypte dans les années 1970", en même temps que d'autres objets de même nature volés au temple de Karnak

Image diffusée par la maison d'enchères Christie's le 11 juin 2019, montrant un portrait sculpté de Toutankhamon. (Crédit : Christie's via AP)
Image diffusée par la maison d'enchères Christie's le 11 juin 2019, montrant un portrait sculpté de Toutankhamon. (Crédit : Christie's via AP)

Un portrait sculpté du pharaon Toutankhamon a été vendu près de cinq millions de livres jeudi aux enchères à Londres malgré la colère du Caire qui considère l’oeuvre volée et avait exigé l’annulation de la vente.

Cette tête en quartzite brun de 28,5 cm de haut, vieille de plus de 3 000 ans, a été vendue plus de 4,7 millions de livres (5,3 millions d’euros) jeudi soir par Christie’s. Le nom de son acquéreur reste inconnu.

Cette oeuvre datant de la période amarnienne représente le dieu Amon sous les traits de « l’enfant pharaon », qui a accédé au trône à neuf ans. On reconnaît sa bouche charnue, ses yeux en amande et ses pommettes hautes.

L’annonce de sa vente avait déclenché la fureur de l’Egypte, qui a réclamé en vain à la maison d’enchères londonienne d’y renoncer. Jeudi soir, une dizaine de personnes, agitant des drapeaux égyptiens, ont manifesté à proximité de la salle des ventes, avec de petites pancartes proclamant « L’histoire égyptienne n’est pas à vendre » et « Arrêtez le trafic d’antiquités ».

« Je suis très en colère, bouleversée », a déclaré à l’AFP l’une des manifestantes, Magda Sakr, une Egyptienne de 50 ans installée au Royaume-Uni.

« J’espérais que la vente soit annulée », a-t-elle confié, estimant que l’oeuvre « devrait être dans un musée, pas au domicile de quelqu’un ».

« Cela fait partie de notre histoire, c’est l’un de nos rois les plus connus », a-t-elle souligné.

Le ministère égyptien des Antiquités a annoncé qu’il allait tenir une réunion spéciale au début de la semaine prochaine.

« Le gouvernement égyptien prendra toutes les mesures nécessaires pour récupérer les antiquités égyptiennes qui ont quitté l’Egypte illégalement », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Mercredi, le ministère avait regretté que Christie’s organise une vente « avec des artéfacts égyptiens, dont la tête de Toutankhamon, sans s’assurer de (l’obtention) des papiers » nécessaires à la vente.

Christie’s a assuré avoir « effectué des contrôles approfondis afin de vérifier la provenance et le statut légal de l’objet » : celui-ci « n’est pas et n’a pas été l’objet d’une enquête et aucune préoccupation n’a jamais été soulevée à son sujet, bien que son existence soit largement connue et qu’il ait été exposé publiquement ».

« Fausses informations » ?

Zahi Hawass, égyptologue et ancien ministre égyptien des Antiquités, en 2009. (Crédit : domaine public)

L’ancien ministre égyptien des Antiquités, Zahi Hawass, a quant à lui dit à l’AFP que la sculpture avait « quitté l’Egypte dans les années 1970 parce qu’à cette époque, d’autres objets anciens de même nature ont été volés au temple de Karnak », à Louxor. « Les propriétaires ont fourni de fausses informations », a avancé ce célèbre archéologue égyptien.

Le buste de Toutankhamon avait été acheté en 1985 à Heinz Herzer, un marchand d’art de Munich (Allemagne). Il était auparavant aux mains de Joseph Messina, un Autrichien qui l’avait acquis vers 1973-1974 auprès du prince Wilhelm von Thurn und Taxis, lequel l’aurait eu en sa possession depuis les années 1960, a assuré Christie’s.

Toutefois, le fils et la nièce de Wilhelm von Thurn und Taxis, Viktor et Daria, ont déclaré au site internet Live Science ne pas se rappeler de l’existence de cette pièce. Wilhelm von Thurn und Taxis n' »était pas une personne très intéressée par l’art », a ajouté sa nièce.

Des déclarations qui ont ajouté de l’eau au moulin de l’Egypte qui se bat depuis des années pour obtenir la restitution d’œuvres d’art.

Riche en trésors archéologiques, ce pays récupère régulièrement de l’étranger des objets anciens volés. Parallèlement, Le Caire fait campagne pour le rapatriement d’objets actuellement exposés dans les musées européens, comme le célèbre buste de Néfertiti à Berlin et la pierre de Rosette exposée au British Museum de Londres.

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