Une ville de l’état de New York accusée de s’opposer à l’installation de Haredim
La procureur générale de l'Etat affirme que la démarche des officiels de Chester était ouvertement antisémite
La procureur générale de l’Etat de New York a accusé une ville de discrimination pour sa tentative visant à bloquer le développement d’un projet immobilier en partie possédé par des Juifs ultra-orthodoxes.
Dans les documents déposés jeudi devant le Tribunal du district sud de New York, Letitia James a accusé des officiels de la ville de Chester et de l’Orange Comty d’un « effort concerté et systématique » pour empêcher des familles haredi d’emménager dans la ville.
« Bloquer la construction de maisons pour empêcher un groupe religieux de vivre dans la communauté est clairement discriminatoire, a déclaré James. Cette campagne visant à refuser des logements aux membres de la communauté juive ne constitue pas seulement une violation évidente de nos droits, c’est aussi totalement contraire à nos valeurs communes et ouvertement antisémite. New York est engagé depuis longtemps à offrir des opportunités égales de logements à tous les résidents – peu importe leur race, leur genre, ou l’identité religieuse – et nous voulons assurer que cet engagement est défendu ».
En déposant plainte, James implique l’Etat dans un procès qui a commencé en juillet quand les promoteurs immobiliers ont accusé la ville de faire entrave au projet parce qu’ils ne voulaient pas voir de Juifs y emménager.
Selon la plainte, une parcelle de 47 hectares à Chester avait été approuvée pour construire des résidences sous l’ancien propriétaire. Mais en 2017, quand la propriété a été vendue à The Greens à Chester, qui est en partie possédée par des Juifs haredi, la ville a commencé à imposer des restrictions visant à limiter ou même à faire échouer le projet. La plainte affirme que cette pratique viole la loi fédérale sur le Logement équitable.
« Nous sommes extrêmement préoccupés par la montée de l’antisémitisme dans l’Orange Comty, a déclaré jeudi Evan Bernstein, le directeur régional de l’Anti-Defamation League (ADL), selon l’Associated Press.
Des responsables locaux ont démenti que leurs actions étaient motivées par des sentiments antisémites. « Nous ne sommes pas intolérants, nous ne sommes pas antisémites », a déclaré au New York Times Alexander Jamieson, un ancien responsable de la ville qui est cité dans le procès. Il est seulement question de la taille des maisons. Tout autre élément est un écran de fumée. C’est simplement pour détourner l’attention ».