US: Une loi bipartisane prône la normalisation entre Israël et les pays arabes
Une législation présentée par les sénateurs Portman et Booker exigerait du département d'Etat la publication d'un rapport annuel sur les pratiques anti-normalisation des pays
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
WASHINGTON — Deux sénateurs américains ont présenté, la semaine dernière, un projet de loi bipartisan dont l’objectif est de promouvoir la normalisation des liens entre Israël et les pays arabes.
Cory Booker, sénateur Démocrate du New Jersey, et Rob Portman, sénateur Républicain de l’Ohio, ont dévoilé jeudi ce projet de législation qui exigerait du département d’Etat la publication d’un rapport annuel sur les mauvais traitements infligés aux citoyens arabes qui contreviennent aux lois anti-normalisation concernant Israël.
Cette mesure – appelée la Loi de renforcement du retour d’informations sur les actions prises contre la normalisation des relations avec Israël de 2020 – vient suivre une série de recommandations émises par le Conseil arabe d’intégration régionale. Cette instance panarabe, qui a été établie en 2019, s’oppose aux boycotts d’Israël par les pays arabes, affirmant que de telles tactiques desservent les intérêts arabes bien plus qu’elles ne les défendent.
« Les lois anti-normalisation mises en oeuvre dans la région continuent à être une barrière entre les communautés, entre les peuples, entre les ONG et les entreprises, qui les empêchent de se rassembler », a déclaré Portman.
« Ce projet de loi découragera ces Etats de la Ligue arabe qui continuent à faire appliquer des lois anti-normalisation et il soutiendra des efforts tels que ceux qui ont été proposés par la Conseil arabe, qui encouragent et qui défendent le dialogue communautaire entre les Arabes et les Israéliens ».
Un certain nombre de pays arabes, comme la Syrie, le Liban et le Koweït, ont des législations en place qui sanctionnent leurs citoyens qui coopèrent avec des entreprises ou de simples ressortissants israéliens.
« Tandis que certains gouvernements de la Ligue arabe signalent une coopération renforcée avec l’Etat d’Israël au niveau gouvernemental, la majorité continue à persécuter les citoyens qui établissent des relations individuelles et personnelles avec des Israéliens dans l’arène non-gouvernementale à travers un mélange de représailles judiciaires et extra-judiciaires », dit le projet de loi.
« Malgré ce risque d’actions de représailles, une tendance croissante d’acteurs civiques, dans ces Etats arabes, prônent l’engagement direct avec les citoyens et les résidents d’Israël », continue-t-il.
Le texte donne pour instruction au secrétaire d’Etat américain d’inclure un bilan, pays par pays, des activités anti-normalisation dans le rapport publié tous les ans par le département sur les pratiques en termes de droits de l’Homme. Ce bilan comprendra les poursuites ou les persécutions subies par les Arabes qui rencontrent ou qui ont des relations commerciales avec des citoyens israéliens.
Cette législation a été saluée par les organisations qui prônent la normalisation des relations entre Israël et ses voisins arabes.
« La société civile a toujours été la ‘pierre manquante’ dans les efforts visant à créer les conditions nécessaires à une paix équitable et durable dans notre région », a commenté Mostafa El-Dessouki, cofondateur et directeur du Conseil arabe. « Ce texte va permettre à un grand nombre d’entre nous, qui construisent des passerelles entre Israéliens et arabes, d’avancer vers le ‘paix entre les peuples’. »
Maintenant que le projet de loi a été présenté au sénat, il sera soumis à la commission des Affaires étrangères du sénat qui votera son éventuelle avancée devant la chambre toute entière.