USA : Formation du conseil consultatif du Partnership for Peace Fund
C'est l'Américano-palestinien George Salem qui présidera ce conseil consultatif chargé de distribuer 250 millions de dollars à des projets israélo-palestiniens promouvant la paix
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’Agence américaine pour le développement international a annoncé, vendredi, la nomination d’un conseil consultatif qui aura pour mission de recommander les meilleures manières de distribuer les 250 millions de dollars alloués par les États-Unis à des programmes de dialogue israélo-palestinien et au développement commercial palestinien.
Les membres de ce conseil permettront à l’administration Biden de concrétiser sur le terrain son soutien à des projets basés sur les échanges interpersonnels après allocation de ce budget par le biais de la loi MEPPA (Middle East Partnership for Peace Act) Nita M. Lowey, qui avait été adoptée par le Congrès au mois de décembre 2020.
Ce conseil consultatif regroupe des experts aux points de vue politiques très différents dans des domaines qui sont tous liés au conflit israélo-palestinien et il sera présidé par George Salem, un avocat américano-palestinien qui, dans le passé, a travaillé pour les administrations Reagan et Bush avant de devenir conseiller en politique étrangère auprès du candidat à la présidence républicain Mitt Romney pendant sa campagne. Il a aussi siégé au conseil d’administration du groupe American Task Force on Palestine aujourd’hui disparu – qui avait été le groupe pro-palestinien le plus important aux États-Unis et qui, à l’époque, exerçait des pressions en faveur de la solution à deux États.
Le conseil est actuellement composé de douze membres qui ont été nommés par les responsables des deux chambres du Congrès. La présidente de la chambre Nancy Pelosi a choisi, de son côté, Robert Wexler, ancien membre du Congrès et qui avait été candidat au poste d’ambassadeur en Israël du président américain Joe Biden. Il dirige aujourd’hui le centre S. Daniel Abraham pour la paix au Moyen-Orient.
Pour sa part, Chuck Schumer, leader de la majorité au sénat, a nommé Angela Buchdahl, rabbin à la Central Synagogue à New York. Le leader de la minorité au sénat Mitch McConnell a désigné Elliot Abrams, qui a occupé des fonctions élevées dans les administrations Bush et Trump en matière de politique étrangère.
Le président de la commission des crédits du sénat, Patrick Leahy, a choisi Michael Cohen, de l’institut Arava. Le sénateur Richard Shelby, qui appartient à la même commission, a sélectionné Heather Johnston, fondatrice et dirigeante de l’US Israel Education Association, un groupe chrétien pro-israélien.
Bob Menendez, de la commission des relations étrangères au sénat, a nommé Harley Lippman, ancien membre du conseil d’administration de l’AIPAC. Un autre membre de la commission, Jim Risch, a sélectionné Sander Gerber, avec qui il travaille au sein du JINSA (Jewish Institute for National Security of America) et qui a aidé à mettre au point le Taylor Force Act, qui avait suspendu l’aide apportée à l’Autorité palestinienne en raison des versements par Ramallah de fonds aux individus reconnus coupables de terrorisme et aux familles de terroristes tués pendant qu’ils commettaient un attentat.
Le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre, le représentant Greg Meeks, a choisi Hiba Husseini, une avocate palestinienne qui est intervenue comme conseillère juridique dans les négociations de paix israélo-palestiniennes depuis 1994. Le représentant Michael McCaul, de la même commission, a choisi Mark Green, qui était l’administrateur de l’USAID sous l’administration Trump.
La représentante Rosa DeLauro, présidente de la commission des crédits à la Chambre, a choisi l’ancienne membre du Congrès Nita Lowey, qui avait introduit la loi MEPPA. Dans la même commission, Kay Granger a désigné Jen Stewart, ancienne cheffe de cabinet de Mark Esper, qui était secrétaire à la Défense sous Trump.
Le leader de la minorité à la chambre, Kevin McCarthy, n’a pas encore fait part du choix de la personnalité qui intègrera le conseil consultatif. Deux places peuvent encore être prises par des représentants de gouvernements étrangers ou d’organisations internationales.
L’ambassadeur en Israël Tom Nides, qui a promis de promouvoir la MEPPA depuis Jérusalem, a salué l’annonce faite vendredi : « Félicitations à George Salem pour sa sélection [par l’administratrice de l’USAID Samantha Power] au poste de président du Partnership for Peace Fund. Une avancée importante pour pouvoir mettre en œuvre la loi MEPPA, pilotée par mon amie Nita Lowey. Je suis impatient de voir les résultats de l’initiative de l’USAID ! »
Le conseil consultatif devra se regrouper deux fois par an, en public, pour décider quels sont les programmes qui, en Israël et dans les Territoires palestiniens, méritent d’obtenir l’aide des États-Unis, avec un montant de 250 millions de dollars alloués tous les cinq ans. Chaque membre du conseil y restera pour un mandat de trois ans.
Le financement transitera via l’USAID et via la DFC (International Development Financial Corporation) américaine pour « renforcer les engagements interpersonnels entre Palestiniens et Israéliens, améliorer la compréhension et construire les fondations nécessaires à la coexistence pacifique et à une solution durable à deux États », selon un communiqué qui a été émis par le bureau de Power.
Joel Braunold, qui a été à la tête des pressions visant à faire adopter la MEPPA et qui, à l’époque, était directeur exécutif de l’Alliance pour la paix au Moyen-Orient, a déclaré au Times of Israel que Salem « est l’un des responsables laïcs américano-palestiniens les plus importants aux États-Unis aujourd’hui ».
« Je me réjouis véritablement de ce que ce tournant déterminant dans la mise en vigueur de la MEPPA ait été abordé avec la mise en place d’un conseil consultatif qui représente les points de vue diversifiés des dirigeants du Congrès », a-t-il ajouté.
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