USA : La nomination de Sarah Margon bloquée en raison de ses propos sur Israël
Pressentie au poste de Secrétaire d'Etat adjointe aux droits de l'homme, la jeune femme s'était dite favorable au retrait de Cisjordanie. Un sénateur Républicain bloque sa nomination

WASHINGTON (JTA) — Pressentie à un poste à responsabilités au sein du Département d’État, sur la question des droits de l’homme, la candidate juive Sarah Margon a dû se retirer de la course en raison de l’opposition d’un sénateur Républicain à sa nomination du fait de précédents propos sur Israël.
« La confirmation de ma nomination est totalement bloquée. Cela fait maintenant un an et demi, je pense qu’il est temps de passer à autre chose », a déclaré Sarah Margon dans un communiqué évoqué pour la première fois par Politico.
Le président américain Joe Biden avait nommé Margon Secrétaire d’État adjointe aux droits de l’homme.
James Risch, sénateur de l’Idaho et Républicain le plus influent de la Commission des affaires étrangères du Sénat, s’oppose à la nomination de Margon en raison de déclarations passées sur Israël.
Par le passé, Margon avait en effet exprimé sur Twitter son soutien au retrait des implantations juives de Cisjordanie.
Les groupes pro-israéliens bellicistes, parmi lesquels l’Organisation sioniste d’Amérique (ZOA), avaient estimé que cela équivalait à approuver le mouvement de boycott d’Israël (BDS), alors même que Margon avait déclaré ne pas soutenir le boycott d’Israël.
Des groupes pro-israéliens de droite reprochent également à Margon ses précédentes fonctions au sein de l’ONG Human Rights Watch, qui s’est à maintes reprises opposée au gouvernement israélien.
De nombreux responsables, au sein de la communauté des droits de l’homme, sont pourtant favorables à la nomination de Margon, dont Elliott Abrams, voix pro-israélienne belliciste qui a occupé des postes à haut niveau dans le domaine des droits de l’homme et en politique étrangère, dans les administrations républicaines, administration Trump comprise.
Margon avait manifestement suffisamment de voix pour être approuvée par la Commission des Affaires Étrangères du Sénat – les Démocrates sont majoritaires – et elle avait le soutien de son président, le Démocrate Robert Menendez du New Jersey, l’un des sénateurs les plus fermement pro-israéliens.
Mais la Commission a une tradition de « courtoisie » en vertu de laquelle aucun candidat ne peut être nommé sans l’accord des principaux Républicains et Démocrates de la Commission.
Menendez a choisi de ne pas rompre avec cette tradition.