USA: Le dos d’un jeune lacéré d’une croix gammée ; après 6 semaines, pas de coupable
Le garçon de 17 ans atteint d'autisme est le seul à porter la kippa ; sa mère l'a retiré de l'école et ne croit pas à la version des faits du personnel chargé de l'aider

Le mois dernier, dans un lycée de Las Vegas, des élèves auraient tracé une croix gammée dans le dos d’un jeune juif américain présentant des besoins particuliers, selon plusieurs médias.
Six semaines plus tard, les coupables n’ont pas été retrouvés. L’école ne dispose pas de caméras de vidéosurveillance dans la plupart de ses locaux.
Le lycéen, âgé de 17 ans, est autiste et ne parle pas. Il est accompagné d’un chien d’assistance et est suivi par une employée à plein temps, selon des médias américains et étrangers.
Il portait une kippa lors de l’attaque. Sa mère, qui a rapidement alerté les autorités, a déclaré qu’il était le seul élève juif identifiable de l’établissement Clark.
Elle a retiré depuis son fils de l’école, estimant qu’il s’agissait d’un « environnement dangereux ».
La mère, qui a demandé à ne pas être identifiée, a déclaré la semaine dernière au site d’information Jewish Press qu’en plus de la blessure en forme de croix gammée, elle avait découvert que le sac d’équipement porté par le chien d’assistance du garçon avait été déchiré et recousu.
Elle a parlé de sa méfiance apparente à l’égard de l’employée qui accompagnait son fils et qui avait nié catégoriquement que quelque chose d’inhabituel s’était produit ce jour-là, le 9 mars.

La mère a aussi déclaré au média avoir demandé à l’assistante si elle avait perdu le garçon de vue ce jour-là : « A-t-il été aux toilettes ? A-t-il eu des crises de colère hier ? J’aurais pensé que cela l’aurait poussé à faire une crise ou à s’agiter. »
Mais l’assistante a répondu dans un SMS que le jeune garçon avait passé une « bonne journée », et a ajouté : « Pas de crise ou quoi que ce soit d’autre. Il était avec moi toute la journée [et] il n’a pas été aux toilettes. »
Cependant, le garçon a refusé d’aller aux toilettes le lendemain, a déclaré la mère à Jewish Press.
Elle a déclaré que l’assistante travaillait toujours au Clark County School District, à sa connaissance, ajoutant que « son travail était d’être avec mon fils. Si elle n’a rien fait, je pense qu’elle sait qui l’a fait ».
Elle a ajouté qu’elle avait déjà, par le passé, déposé son fils à l’école avec l’assistante, mais que son professeur et son ergothérapeute l’avaient prévenu plus tard qu’il avait été absent.
Le FBI a déclaré dimanche qu’il était prêt à se joindre à l’enquête si des preuves d’un crime fédéral étaient établies. Toutefois, selon une déclaration faite la semaine dernière par la section du Nevada de l’Anti-Defamation League (ADL), le bureau est déjà impliqué dans l’enquête.
« L’ADL condamne cet acte violent et antisémite », a déclaré Jolie Brislin, directrice de l’ADL pour le Nevada. « Non seulement cet étudiant a été pris pour cible en raison de sa foi identifiable, mais il était aussi particulièrement vulnérable en raison de son handicap. Cet incident illustre les points de croisement dans la manière dont la haine peut se manifester au sein des communautés marginalisées ».
Le district scolaire du comté de Clark a déclaré la semaine dernière que ses forces de police avaient mené une « enquête approfondie, y compris des entretiens avec le personnel et un examen des images des caméras disponibles », mais qu’elles n’avaient trouvé « aucune preuve indiquant l’origine des blessures ». Il a ajouté que « d’autres organismes chargés de l’application de la loi » avaient examiné les résultats de l’enquête.
L’Israeli-American Council (IAC) a également réagi à ces informations.
« L’Israeli-American Council a été consterné d’apprendre qu’un adolescent juif avait pu être la cible d’une attaque antisémite aussi inhumaine », a déclaré Shoham Nicolet, cofondateur et président-directeur général de l’IAC.
« Nous demandons instamment aux autorités de mener une enquête approfondie sur cet incident et à toute personne de la communauté disposant d’informations complémentaires de bien vouloir les communiquer au FBI et au service School Watch de l’IAC à l’adresse suivante : www.schoolwatch.me. »