Variant Omicron : Les ressortissants étrangers interdits d’entrée en Israël
Le cabinet Corona a aussi remis en vigueur les règles de quarantaine et le suivi par le Shin Bet des porteurs de la maladie pour tenter de contenir la nouvelle souche
Le cabinet du coronavirus de haut-rang a approuvé, samedi soir, de nouvelles restrictions visant à empêcher la propagation du variant Omicron. Les ministres ont décidé, par un vote, d’interdire l’entrée des ressortissants étrangers dans le pays pendant deux semaines.
Ces nouvelles directives, effectives dès dimanche soir, interdisent donc l’accès au sol israélien des étrangers pendant une période de quatorze jours, sauf dérogation obtenue auprès d’un panel gouvernemental. Israël avait rouvert ses frontières au tourisme international début novembre pour la toute première fois depuis le début de la pandémie.
Les ministres, samedi soir, ont aussi prolongé la période obligatoire de mise à l’isolement pour les Israéliens vaccinés arrivant de l’étranger et ils ont donné à l’agence de sécurité du Shin Bet le feu vert pour reprendre le suivi des porteurs de la maladie, selon des informations parues dans les médias israéliens.
Les Israéliens vaccinés – qui, selon les règles actuellement mises en place, doivent se soumettre à un test de dépistage à la COVID-19 à l’atterrissage et qui doivent se placer en quarantaine jusqu’à réception d’un test négatif – devront dorénavant se mettre à l’isolement pendant 72 heures et effectuer un test de dépistage au troisième jour de leur arrivée. Les voyageurs non-vaccinés devront rester au moins une semaine en quarantaine et ils pourront quitter l’isolement après avoir fait un test de dépistage le septième jour – si le résultat du test est négatif. .
Les Israéliens en provenance des pays « rouges » à haut-risque devront se mettre en quarantaine dans un hôtel mis en place par l’État à cet effet jusqu’à réception d’un résultat négatif de test.
Les ministres se sont opposés sur les restrictions pendant la rencontre du cabinet Corona, le ministre de la Justice, Gideon Saar, et la ministre de l’Éducation, Yifat Shasha-Biton faisant part de leur désaccord concernant des limitations trop strictes pour contenir le variant Omicron.
Feu vert a aussi été donné au programme de suivi controversé du Shin Bet qui avait été utilisé au début de la pandémie, après que le directeur de l’agence de sécurité intérieure a fait savoir aux ministres qu’il ne serait utilisé que pour une courte période et de manière restreinte et qu’il ne concernerait que les porteurs du variant Omicron, a fait savoir le site Walla.
Au cours de la réunion, le Premier ministre Naftali Bennett a fait savoir que l’État juif devait faire preuve de prudence et minimiser les risques et l’incertitude entraînés par la nouvelle souche.
« Nous nous trouvons actuellement dans un moment d’incertitude. Ce n’est ni simple, ni confortable », a dit Bennett.
« Ce qui est déterminant ici, c’est la prudence et la politique du risque minimal jusqu’à ce que nous en sachions plus. Nous voulons conserver les réussites énormes acquises pendant la vague Delta – un Israël ouvert, un Israël qui travaille, avec une économie qui fonctionne, avec un système d’éducation en marche où les enfants vont à l’école. C’est la priorité absolue », a-t-il commenté.
« A cette fin, nous devons continuer à contrôler de manière étroite les frontières du pays », a poursuivi Bennett. « Chaque jour, nous en apprendrons davantage et nous en saurons davantage. »
Le Premier ministre a précisé s’être entretenu avec les directeurs-généraux de Pfizer et de Moderna, samedi soir, ainsi qu’avec d’éminents responsables du ministère de la Santé et avec des experts.
Il a appelé tous les Israéliens à aller se faire vacciner et à aller se faire injecter une piqûre de rappel, même s’ils se sont rétablis du virus, et il a ajouté que les enfants devaient se faire immuniser avant Hanoukka, qui commence ce dimanche soir.
« C’est en particulier maintenant, avant que le variant ne se propage, que c’est le moment parfait pour aller se faire vacciner. C’est une chance offerte de protéger votre famille, de protéger vos enfants et de vous protéger, vous. Celles et ceux qui ne se sont pas allés se faire injecter une troisième dose renoncent à un outil de défense vital en cette période critique », a affirmé Bennett.
Le cabinet Corona s’est réuni après des informations inquiétantes sur le nouveau variant Omicron. Les responsables du monde entier ont tiré la sonnette d’alarme et un cas au moins a été identifié au sein de l’État juif.
Le ministère de la Santé a confirmé ce cas de nouveau variant samedi, disant que sept personnes pourraient l’avoir contracté au total et notamment trois qui ne se sont pas rendues à l’étranger récemment, laissant craindre la possibilité d’une transmission communautaire au sein de l’État juif.
Le cas d’ores et déjà confirmé est celui d’une personne qui était récemment revenue d’un voyage au Malawi, et quatre autres individus qui seraient atteints par la nouvelle mutation sont revenus de l’étranger, ces derniers jours.
Trois des cas présumés concernent des personnes vaccinées et quatre ne sont pas immunisées. Tous attendent actuellement les résultats de leur test de dépistage.
La personne atteinte par le variant Omicron s’était déplacée en bus avant d’être diagnostiquée, exposant ainsi les autres passagers au variant. La moitié des voyageurs concernés avait été retrouvée samedi soir grâce au suivi des contacts.
Le Commandement intérieur tente actuellement de retrouver 800 autres cas potentiels de manière à rompre toute chaîne d’infection éventuelle du variant dans le pays qui serait plus contagieux que les précédents, a noté le vice-ministre de la Défense Alon Schuster.
Les personnes concernées devront immédiatement se placer à l’isolement et les soldats du Commandement intérieur viendront effectuer des dépistages à domicile, a précisé Bennett.
L’armée a multiplié par deux le nombre de soldats chargés de recevoir les voyageurs en provenance de l’étranger et de les accompagner dans les hôtels de quarantaine à leur arrivée.
Le ministère de la Santé a annoncé, samedi, avoir placé 50 pays d’Afrique sur la liste des pays « rouges » en raison du risque élevé qu’ils présentent en termes de transmission de la souche Omicron – soit tous les pays du continent moins quatre.
L’Égypte et le Maroc, qui ont tous les deux des relations diplomatiques importantes avec l’État juif, ne figurent pas sur cette liste. Le Maroc a signé un accord de défense historique avec Israël, la semaine dernière, un tournant majeur dans les liens entretenus par les deux pays.
Israël a interdit aux Israéliens de se rendre dans les pays placés sur liste « rouge » – avec certaines exceptions qui pourront être décidées par le ministère de l’Intérieur au cas par cas. Tous les nouveaux-arrivants en provenance de ces nations devront se placer en quarantaine, même ceux qui ont été vaccinés ou qui se sont rétablis de la COVID-19, a précisé le ministère de la Santé.
Les non-citoyens des pays rouges ne pourront plus accéder au sol israélien, sauf dérogation.
Les ressortissants en provenance d’Afrique du sud, d’Éthiopie, du Botswana et du Malawi devront se placer à l’isolement dans un hôtel de quarantaine jusqu’à réception d’un résultat négatif de test PCR. Les autres pays africains seront ajoutés à la liste de quarantaine obligatoire lundi.
Les voyageurs quittant Israël pour se rendre dans un autre pays devront officiellement déclarer qu’ils ne se rendent pas dans les pays rouges.
Aller dans les pays « rouges » – ou tenter de le faire – sans autorisation spéciale entraînera une amende de 5 000 shekels.
Cet nouvelles restrictions devraient durer plusieurs semaines – jusqu’à ce que les autorités comprennent mieux la menace posée par le variant Omicron.
Au-delà des déplacements internationaux, le système d’éducation inquiète. Les autorités craignent que l’épidémie y soit la plus forte.
Les officiels du gouvernement – notamment la ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked, et les responsables de la santé – ont vivement recommandé aux Israéliens d’aller se faire vacciner pour contrer ce nouveau variant. Ils ont aussi appelé les parents à faire vacciner leurs enfants.
L’État juif a approuvé la vaccination des enfants âgés de 5 à 11 ans la semaine dernière – mais seulement 6,5 % des enfants cette catégorie d’âge, soit 65 000 sur un million, ont reçu une première dose de vaccin ou ont pris rendez-vous pour le faire.
Eran Segal, épidémiologiste, explique que 600 000 adultes éligibles n’ont pas été vaccinés du tout et que 1,1 million d’Israéliens qui peuvent prétendre à une injection de rappel ne se sont pas présentés pour la recevoir.
De son côté, le ministère de la Santé a expliqué samedi que le taux de reproduction de base du coronavirus au sein de l’État juif avait augmenté, passant à 1,07. Connu aussi sous le nom de « R-0 », ce chiffre représente le nombre de personnes contaminées par un seul porteur de la maladie en moyenne. Quand il dépasse le 1, cela signifie que l’épidémie est en essor.
Les nouvelles données montrent que 508 personnes ont été diagnostiquées, vendredi – ce chiffre représente 0,66 % des 79 000 tests de dépistage effectués. 167 personnes sont hospitalisées dont 125 sont dans un état critique.