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Violences à Hébron : Ben Gvir insinue que les activistes ont provoqué les soldats

Le chef d'Otzma Yehudit dit qu'il exigera des réponses sur la suspension des deux militaires qui ont agressé les activistes d'une ONG ; pour Kohavi, ces incidents salissent l'armée

Le député et chef d'Otzma Yehudit Itamar Ben Gvir parle à la presse après une rencontre avec le président Isaac Herzog à la résidence du président, à Jérusalem, le 10 novembre 2022. (Crédit :  Yonatan Sindel/Flash90)
Le député et chef d'Otzma Yehudit Itamar Ben Gvir parle à la presse après une rencontre avec le président Isaac Herzog à la résidence du président, à Jérusalem, le 10 novembre 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le chef d’Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, qui devrait être nommé ministre de la Sécurité nationale dans le prochain gouvernement, a laissé entendre samedi que les activistes d’extrême-gauche étaient responsables de l’agression physique et des insultes essuyées de la part de soldats alors qu’ils se trouvaient à Hébron, en Cisjordanie.

Ben Gvir, qui devrait devenir le prochain ministre de la Sécurité nationale – un poste qui vient d’être créé sous la forme d’une version élargie de la fonction de ministre de la Sécurité intérieure – au sein du prochain gouvernement a appelé la police à déterminer si les activistes avaient provoqué les soldats.

Des propos tenus après la suspension, vendredi, de deux soldats par l’armée qui ont été mis en cause pour leur comportement. C’est le dernier incident en date lié à la brigade d’infanterie Givati qui est déployée à Hébron, une ville où les tensions sont accrues.

« Je connais très bien ces gauchistes extrémistes qui viennent à Hébron. Ils violentent les soldats, ils les insultent, ils les maudissent et ils les agressent à de nombreuses occasions », a affirmé Ben Gvir dans un communiqué. « J’appelle la police à enquêter pour déterminer si, dans le cas qui nous occupe, ces gauchistes extrémistes n’ont pas provoqué les soldats et s’ils ne les ont pas blessés les premiers, les photos prises de l’incident pouvant être falsifiées ».

S’il a déclaré qu’il n’y avait pas lieu « de s’en prendre à ces gauchistes extrémistes sur la base de leurs convictions », Ben Gvir a accusé les activistes d’avoir peut-être présenté les images de seulement une partie de leurs affrontements avec les soldats. « Et s’il s’avère que ces gauchistes extrémistes ont blessé les soldats, qu’ils les ont attaqués, alors il devront être immédiatement arrêtés et traduits devant les juges », a-t-il poursuivi.

S’exprimant devant les caméras de l’émission « Meet The Press », sur la Douzième chaîne, samedi soir, le législateur d’extrême-droite a aussi annoncé qu’il demanderait à l’armée des clarifications sur la suspension des soldats une fois que le gouvernement sera formé.

Sur des images partagées par Breaking the Silence, une ONG d’extrême-gauche qui recueille des témoignages majoritairement anonymes d’anciens soldats sur des violations présumées faites aux droits de l’Homme contre les Palestiniens et qui médiatise ensuite ces témoignages, un soldat jette un activiste au sol et le frappe au visage – sans provocation apparente de la part de l’individu.

Dans une autre vidéo, un militaire de la même unité fait face à un activiste et vante les qualités du député extrémiste de droite Itamar Ben Gvir – « Ben Gvir va enfin régler les choses ici », explique le militaire. « C’est comme ça, vous avez perdu… fini la rigolade », raille-t-il.

Samedi, le chef d’état-major Aviv Kohavi a émis un communiqué déplorant le comportement des soldats pendant cet incident et au cours d’autres incidents récents où les soldats ont fait un mauvais usage de la force contre des Israéliens et contre des Palestiniens, insistant sur l’interdiction qui pèse sur les militaires d’utiliser la force sans raison.

« Des incidents tels que celui-là salissent l’unité à laquelle le soldat appartient, ils salissent Tsahal et l’État d’Israël », a-t-il écrit dans un courrier adressé aux troupes.

« J’ai parfaitement conscience de la réalité compliquée sur le terrain et je comprends les défis que vous êtes amenés à relever », a-t-il ajouté, tout en soulignant que le rôle des soldats était de trouver l’équilibre entre l’usage de la force et la retenue.

Il a indiqué que l’utilisation de la force et les propos de nature politique violaient le code de conduite des militaires.

« L’armée israélienne tire sa force du fait qu’elle est une armée professionnelle, consciente de sa mission, une armée morale et responsable au niveau national. Les tâches qui nous attendent sont nombreuses et les unités de l’armée travaillent de façon professionnelle, éthique, et elles doivent exclure toute manifestation de comportement non-éthique ou instable ».

Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a indiqué samedi que le code de conduite et les valeurs strictes de l’armée étaient le « pilier » de sa mission et qu’ils étaient déterminants pour la sécurité du pays.

« Je suis convaincu que les commandants sauront se saisir du problème représenté par ces comportements anormaux et qu’ils empêcheront la politique de s’introduire dans l’armée et dans les considérations d’ordre opérationnel. Nous ne devons permettre ni aux divisions, ni aux disputes intérieures à la nation de pénétrer au sein de l’armée », a-t-il expliqué.

Les activistes ont expliqué s’être rendus à Hébron pour y rencontrer des Palestiniens en signe de solidarité, après des affrontements violents qui ont eu lieu dans la ville, la semaine dernière. Au moins deux Palestiniens et un soldat ont été blessés au cours de ces heurts, samedi dernier. Ils avaient été entraînés par la présence de milliers de Juifs israéliens venus pour un pèlerinage annuel dans la ville, le week-end dernier.

Sur les images, les soldats tentent de placer en détention un activiste avant qu’un soldat ne cloue ce dernier au sol, lui donnant des coups de poing au visage. Un autre militaire hurle : « Foutez le camp d’ici » au groupe de militants.

Le guide à la tête du groupe – l’homme attaqué avec violence par le soldat – a ensuite été interrogé par la police israélienne pour agression présumée contre un policier et pour avoir empêché ce dernier de mener sa mission, a confié son avocat au site d’information Ynet, qui a ajouté que son client était actuellement placé en détention malgré ses blessures. Deux autres activistes ont été aussi brièvement emprisonnés pour des raisons indéterminées, a continué l’avocat. Les images ne montrent aucune violence de la part des activistes.

Le soldat porte une pièce de tissu accrochée au velcro au dos de sa veste militaire sur laquelle est écrit : « Un tir. Un mort. Aucun remords. C’est moi qui décide ». Ce type de pièce va à l’encontre des règles militaires – seuls le logo de l’unité à laquelle le soldat appartient ou le drapeau israélien sont autorisés sur l’uniforme.

L’armée israélienne a indiqué dans un communiqué que l’incident ferait l’objet d’une enquête de Yehuda Fuchs, commandant du Commandement central.

L’incident survenu vendredi est le troisième incident violent impliquant des soldats de la brigade Givati à Hébron, ces dernières semaines.

La semaine dernière, l’armée avait suspendu un soldat qui avait insulté un activiste de Breaking The Silence. « Tu es un traître au pays et tu es un fils de p…e. Je voudrais que tu crèves d’un cancer généralisé », avait dit le militaire.

Trois autres soldats de la brigade avaient été suspendus le mois dernier suite à une agression contre un Palestinien. Une affaire qui fait l’objet d’une enquête de la police militaire et qui avait été aussi condamnée par le chef d’état-major Aviv Kohavi.

Emanuel Fabian a contribué à la rédaction de cet article.

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