Violents heurts à Jénine ; Tsahal poursuit sa vaste opération en Cisjordanie
Les habitants disent ne pas avoir accès à l'eau et à l'électricité ; selon Israël, au moins 26 terroristes ont été éliminés, dont 13 revendiqués par les groupes terroristes palestiniens
De violents affrontements ont été signalés samedi dans la ville de Jénine, en Cisjordanie, entre l’armée israélienne et des locaux armés, alors que Tsahal poursuivait ses opérations antiterroristes dans la région.
L’armée mène un raid d’ampleur dans le nord de la Cisjordanie depuis mercredi matin. L’opération se concentre maintenant sur la région de Jénine, après que les raids à Tulkarem et Fara se sont terminés.
Lors d’un raid dans le camp de réfugiés de Jénine samedi, Tsahal a indiqué que les troupes ont neutralisé des dizaines d’engins explosifs qui avaient été plantés le long des routes. Jénine est largement connu pour être un bastion du terrorisme palestinien.
« Nous sommes coupés du monde », a déclaré à l’AFP Taher al-Saadi, un habitant de Jénine.
« L’eau est coupée. L’électricité est coupée, les égouts ne fonctionnent plus. Toutes les infrastructures sont détruites, nous n’avons plus aucun service qui fonctionne. »
« Les boulangeries sont à l’arrêt. Nous ne trouvons pas de lait pour les enfants. »
« Je pense que c’est la pire journée depuis le début du raid », a déclaré à l’AFP Wisam Bakr, directeur de l’hôpital gouvernemental de Jénine, à propos des opérations de Tsahal samedi. « Nous entendons de temps en temps des affrontements et parfois il y a de gros bombardements. »
« C’est très dur, pour les enfants et pour tout le monde. Nous avons peur, nous sommes terrifiés, regardez tous les dégâts », a déclaré à l’AFP Faiza Abu Jaafar, une habitante de Jénine, qui se tenait au milieu de piles de décombres. « Nous vivons des jours sombres. »
Le gouverneur de Jénine, Kamal Abu al-Rub, a déclaré à l’AFP qu’il ne savait pas exactement ce qui se passait à l’intérieur du camp, où les derniers combats semblaient s’être concentrés.
« Les Israéliens assiègent les hôpitaux et coupent la ville du camp de réfugiés, qui est devenu une zone militaire sans accès », a-t-il assuré.
« Ni la défense civile, ni les ambulances, ni les journalistes ne peuvent aller voir ce qui s’y passe. »
Le camp est un foyer d’activités terroriste et Israël s’y est déplacé pour procéder à des arrestations et démanteler des infrastructures terroristes.
Tsahal a nié avoir coupé l’accès aux hôpitaux, affirmant avoir positionné ses troupes pour empêcher les terroristes de s’y rassembler tout en permettant aux ambulances d’aller et venir.
Jusqu’à présent, dans le cadre de la grande opération lancée en début de semaine, Tsahal affirme que les troupes ont tué au moins 26 terroristes et arrêté 30 autres Palestiniens recherchés. Les groupes terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien ont revendiqué treize des personnes tuées, selon l’AFP.
La situation en Cisjordanie s’est encore aggravée vendredi soir lorsque deux voitures piégées ont explosé dans la région du Gush Etzion, au sud de Jérusalem. Trois Israéliens ont été blessés.
Tsahal a déclaré avoir tué deux terroristes lors de ces attaques. Le Hamas et le Jihad islamique palestinien ont salué les attentats mais n’en ont pas revendiqué la responsabilité directe. La police a déclaré que les attentats semblaient avoir été coordonnés.
Deux terroristes palestiniens – Muhammad Marqa et Zahdi Afifa, de Hébron – ont été éliminés sur les lieux de l’explosion par les soldats israéliens, et six autres Palestiniens, soupçonnés de les avoir aidés, ont été arrêtés.
Les tensions en Israël et en Cisjordanie sont montées en flèche depuis le 7 octobre, date à laquelle des terroristes ont fait irruption en Israël par la frontière de Gaza dans le cadre d’un pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas, tuant près de 1 200 personnes et prenant 251 otages.
Depuis le 7 octobre, les troupes ont arrêté quelque 5 000 Palestiniens recherchés en Cisjordanie, dont plus de 2 000 affiliés au Hamas.
Selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne (AP), plus de 670 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués au cours de cette période. Tsahal affirme que la grande majorité d’entre eux étaient des terroristes armés tués lors d’échanges de tirs, des émeutiers qui se sont heurtés aux troupes ou des terroristes qui menaient des attaques.
Au cours de la même période, vingt-sept Israéliens, dont des membres des forces de sécurité, ont été tués dans des attaques terroristes palestiniennes en Israël et en Cisjordanie. Cinq autres membres des forces de sécurité ont été tués lors d’affrontements avec des terroristes en Cisjordanie.