Virus: Un responsable arabe israélien réagit aux critiques sur sa communauté
Après que Ronni Gamzu a dit que le taux d'infection chez les Arabes israéliens s'apparentait à un "attentat terroriste", Ayman Sayyaf a reconnu un manque de respect des directives

Un haut-responsable de la campagne visant à entraver la propagation du coronavirus dans la communauté arabe israélienne a pris la défense du chef de la réponse gouvernementale à la pandémie qui avait suscité l’indignation en disant que les taux d’infection, dans la communauté arabe israélienne, s’apparentaient à un attentat terroriste.
Ayman Sayyaf, chef de l’administration du coronavirus pour la population arabe, un bureau placé sous l’autorité du ministère de l’Intérieur, a estimé lundi que les propos tenus par Ronni Gamzu, qui est à la tête des initiatives nationales de lutte contre le virus, partaient d’une bonne intention et qu’ils étaient justifiés.
Gamzu avait présenté ultérieurement ses excuses pour les propos tenus.
Sayyaf a été nommé au début du mois à son poste par Gamzu.
« Ce qu’a dit Gamzu n’était pas approprié mais je pense que ce n’est pas ça qui est important », a commenté Sayyaf, des paroles reprises par le site Ynet. « Son intention était réellement de mettre en garde la société arabe contre la situation et de souligner qu’il faut se comporter différemment et adhérer aux directives ».
« A mon grand regret, dans la société arabe, il y a vraiment une grande indifférence aux mesures adoptées par le ministère de la Santé », a ajouté Sayyaf, qui a vivement recommandé l’organisation d’une campagne de sensibilisation et une augmentation du nombre de tests de dépistage.
Sayyaf a dit qu’il acceptait « assurément » les excuses présentées par Gamzu et qu’il était en contact quotidien avec ce dernier, les deux hommes travaillant de concert pour améliorer la situation dans les communautés arabes.
« La situation est grave, c’est certain », a insisté Sayyaf. Il a supposé que parce que la communauté arabe israélienne s’en était relativement bien sortie pendant la première vague de l’épidémie, certains relâchaient dorénavant leurs efforts au cours de la seconde vague et « ne craignent pas le virus, et ne respectent pas les règles ».
Les événements familiaux et les mariages – des vecteurs de propagation de premier plan pour la COVID-19 – peuvent rassembler dans des propriétés privées jusqu’à
1 000 ou 1 500 personnes, a-t-il noté. Les mesures du ministère de la Santé limitent les cérémonies de mariage à 100 participants actuellement, et ce uniquement lorsqu’elles se déroulent en plein air.
Le problème, selon Sayyaf, est qu’après qu’Israël a levé un confinement initial qui avait permis de réduire le taux d’infection pendant la première phase de l’épidémie, c’est que « les gens ont le sentiment que le virus n’est pas si dangereux que ça. Ils ne craignent pas le virus, tout simplement ».