Visite de Noël en Galilée, sur les traces de Jésus
Quand le Nouveau Testament s’anime sur les rives du lac de Tibériade
La mission de trois années de Jésus de Nazareth a commencé quand il a gagné Tabha, sur les rives du lac de Tibériade.
C’est là qu’il aurait attiré ses quatre premiers disciples, livré la plupart de ses sermons et accompli ses miracles près du lac scintillant connu dans le Nouveau Testament comme la mer de Galilée.
Une jolie promenade (accessible aux fauteuils roulants) s’étend sur 3,5 km de Tabha à Capharnaüm avec des chemins descendant vers les rives du lac et plusieurs sites intéressants. La promenade longe l’autoroute 87, afin que les visiteurs venus avec deux véhicules puissent en laisser un à chaque extrémité.
Le nom arabe Tabha vient du grec hepta, ou sept sources. Vu qu’il n’y a que trois grandes sources à Tabha, le nombre sept doit avoir une autre explication. Selon l’évangile de Matthieu, Jésus a guéri un homme de la lèpre immédiatement après le Sermon sur la montagne – à proximité. Ainsi, l’immersion de l’homme qui a suivi aurait probablement eu lieu dans l’une des sources de Tabha.
Plus tard, les pèlerins qui visitaient le site se rinçaient sept fois au lieu d’une. Cette coutume fait référence à un miracle raconté dans l’Ancien Testament : la guérison du général syrien Naaman, qui souffrait également de la lèpre et fut guéri lorsque le prophète Elisée le fit plonger dans le Jourdain sept fois.
Les Evangiles rapportent que Jésus a prêché toute la journée devant 5 000 hommes (et, selon certaines interprétations, des femmes et enfants) à un « endroit isolé », Tabha pour certains. Le soir venu, les disciples ont suggéré que les gens soient renvoyés chez eux, car il était tard et ils avaient faim.
Au lieu de cela, Jésus a demandé à ses élèves de ramasser toute la nourriture qu’ils pouvaient trouver – cinq pains et deux poissons au total – et de les distribuer à la foule. Assis sur l’herbe en groupe de cent cinquante, les gens ont mangé à leur faim et, non seulement tout le monde fut rassasié, mais ils laissèrent des restes : douze grands paniers de poissons et de chapelure.
En l’an 350, les résidents locaux, dirigés par Joseph de Tibériade, y ont construit une église modeste pour commémorer le miracle. Des vestiges de l’abside d’origine ont été retrouvés à plusieurs endroits. Une maison de prière beaucoup plus moderne a été construite sur la première chapelle, cent ans plus tard. Les Byzantins qui l’ont bâtie ont érigé un autel au-dessus du rocher sur lequel Jésus aurait placé la nourriture pour les masses.
Les décombres ont complètement recouvert les deux églises jusqu’à ce qu’elles soient exhumées en 1932 ; la structure actuelle est apparue en 1982. Des sols en mosaïque appartenant à l’église byzantine, extraordinairement bien conservés, sont visibles. Des mosaïques ont été ajoutées de manière à compléter le design précis de l’original. Douze lampes sur le mur au-dessus de l’autel symbolisent les douze paniers.
Vers le nord de Tabha, vous atteignez immédiatement l’église de la Primauté de Saint-Pierre. Vous pouvez descendre la route pour gagner les rives du lac. En hiver, les poissons de Saint-Pierre se rassemblent à proximité, dans des sources chaudes, car ils ont besoin de chaleur pour survivre.
Les eaux chaudes des sources de Tabha se jettent dans le lac à quelques mètres au sud. Les pêcheurs viennent ici depuis un nombre incalculable de générations pour attraper le poisson de Saint-Pierre (amnun en hébreu) dans leurs filets.
L’église de la primauté de Saint-Pierre est située sur la plage où Jésus aurait déjeuné avec quelques disciples après la résurrection et où Pierre aurait été chargé de prendre le relais de sa mission.
A l’intérieur de l’église se trouve un rocher sur lequel les hommes auraient dîné. Les pèlerins marchent souvent dans l’eau, qu’ils recueillent dans des bouteilles et emportaient chez eux.
Non loin de la primauté de Saint-Pierre, à travers la route, un chemin de terre grimpe jusqu’au sommet d’une colline.
Ce site est considéré par certains chrétiens comme le véritable emplacement du Sermon sur la montagne (d’autres le situent sur le site de l’Eglise italienne des Béatitudes à proximité). Plus haut sur la route, se trouve une grotte qui offre une vue sur la mer de Galilée. Beaucoup de chrétiens croient que Jésus se rendait souvent dans cette grotte, notamment quand il voulait méditer.
Le prochain site de la promenade est l’Ancien Capharnaüm – Kfar Nahum, en hébreu, ou village de Nahum. Capharnaüm était un village prospère de pêcheurs juifs au cours de la période du Second Temple. S’il n’est pas mentionné dans l’Ancien Testament, on en trouve un certain nombre de références dans les Evangiles.
Après s’être marié, Pierre a rejoint la famille de sa femme à Capharnaüm. Jésus s’y rendait souvent, et le village est devenu le centre de sa mission galiléenne. Après la mort de Jésus, la maison de Pierre fut le lieu de rencontre naturel des adeptes.
Pendant les deux prochains siècles, les pèlerins ont afflué sur le site, avides de visualiser et de toucher les pierres de la maison où séjournait Jésus en Galilée. Il fut finalement transformé en église et bien préservé. Les chercheurs ont trouvé des inscriptions datant de cette ère antique : des prières destinées à Jésus et quelques écrits faisant référence à Pierre.
En l’an 300 environ, une chapelle a été construite au-dessus. Et en 450, les Byzantins ont bâti une église octogonale sur l’ancienne maison de prière, respectant le design original de la demeure.
Près de l’église se trouvent des vestiges de la ville antique, y compris une synagogue construite en pierre blanche étincelante qui forme un contraste saisissant avec le noir basalte de la région. Des pièces découvertes dans les fondations indiquent que la synagogue a été construite à partir de rien vers l’an 390 ; une structure adjacente était probablement une maison d’étude juive.
De fabuleuses gravures de pierre issues des ruines de la synagogue sont exposées à l’entrée du site, dont une étoile de David. En ce temps, les six branches ne revêtaient aucune signification religieuse ; l’étoile de David est devenue un symbole juif seulement autour de 1 600 de l’ère chrétienne.
Sur une pierre est gravée une représentation de l’Arche sainte portée dans une charrette avec des roues, reflétant peut-être son retour des mains des Philistins ; d’autres sculptures comprennent une menorah à sept branches couronnant un chapiteau corinthien, une corne de bélier, des raisins et des grenades. L’on peut également contempler un palmier sculpté dans un linteau de la synagogue.
A côté, une église grecque orthodoxe saisissante, coiffée de dômes rose vif, se dresse sur les rives du lac. Construite en 1931 à proximité des fouilles de Capharnaüm et sur la partie orientale de ce vieux village, l’église est dédiée aux 12 apôtres.
Deux plafonds arrondis à l’intérieur de l’église renferment des images colorées symboliques. Les murs sont couverts d’icônes. Le plus intéressant est l’iconostase, cette partie de l’église qui sépare le sanctuaire de la partie principale du bâtiment.
L’iconostase est composée d’un magnifique marbre rouge extrait du quartier de Guilo à Jérusalem, près de Bethléem. La pierre n’est plus accessible, le site ayant été acheté par des entrepreneurs.
En l’an 2000, un site de pèlerinage a été construit près de l’église. Outre un quai flottant pour les pèlerins qui naviguent depuis l’autre côté du lac, de longues salles sont disponibles pour dîner et prier. Une belle promenade longe la rive.
Cet article est adapté d’un chapitre du livre d’Aviva Bar-Am : Israel’s Northern Landscapes: Guide to the Golan Heights, Eastern Galilee and Lake Kinneret (en anglais).
Shmuel Bar-Am est un guide agréé, qui propose des visites privées et personnalisées en Israël pour les individus, les familles et les petits groupes.
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