“Vous n’aurez pas ma haine” dit le mari d’une victime de Paris à l’EI
Dans un post Facebook déjà partagé 90 000 fois, Antoine Leiris promet de continuer à vivre dans le "paradis des âmes libres auquel vous n'avez pas accès"

Le mari de l’une des 129 victimes des attentats terroristes de Paris de vendredi dernier a écrit sur Facebook un message de défi adressé à l’État islamique, déplorant la perte de sa femme dans le massacre à la salle de concerts du Bataclan, qui est devenu viral depuis.
Le théâtre du Bataclan, où 89 personnes ont été tuées par un escadron de terreur de trois membres, était l’une des sept cibles touchées vendredi soir à travers Paris, avec le Stade de France, des bars et des restaurants.
Quelque 1 500 personnes étaient au Bataclan, pour assister à un concert du groupe américain Eagles of Death Metal, lorsque les terroristes ont fait irruption et ont commencé à faucher les personnes utilisant des fusils Kalachnikov et des grenades.
Un siège de la police a suivi pendant lequel les personnes piégées à l’intérieur ont été retenues en otage, certaines d’entre elles abattues une par une par les terroristes.
La police a pris d’assaut la salle plusieurs heures du lieu après que l’événement ait commencé, incitant deux des terroristes à faire exploser leurs ceinture d’explosifs, et tuant le troisième.
Helene Muyal-Leiris, maquilleuse professionnelle parisienne de 35 ans, était l’une des victimes.
Elle a laissé derrière elle un mari et un bébé de 17 mois.
Son mari Antoine Leiris a posté sur Facebook trois jours après l’attaque, tirant à boulets rouges sur le groupe terroriste Etat islamique qui a revendiqué la responsabilité la série sophistiquéee d’attentats, mais promettant qu’ils ne leur ferait pas le cadeau de « [sa] haine. »
“Vous n’aurez pas ma haine” Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de…
Posted by Antoine Leiris on Monday, November 16, 2015
Dans le post, intitulé « Vous n’aurez pas ma haine » – déjà partagé plus de 90 000 fois sur le site de médias sociaux – Leiris parle de sa défunte épouse, de son amour pour elle pendant plus de 12 ans et de leur petit garçon qui « toute sa vie … vous fera l’affront d’être heureux et libre ».
« Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son coeur. », écrit-il.
« Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu, » poursuivit-il.
Leiris a déclaré que, bien que sa femme n’était plus en vie et qu’il était dévasté par le chagrin, il affirme « qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.
« Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus », conclut-il.