Washington a financé l’achat du logiciel espion Pegasus pour la Colombie
La police colombienne s'est procuré le logiciel espion israélien pour lutte contre le narcotrafic grâce au financement américain sans en informer l'exécutif
Les États-Unis ont financé en 2020 l’achat du logiciel d’espionnage israélien Pegasus pour les forces de sécurité colombiennes, sans en informer le président de l’époque Ivan Duque (2018-2022), a indiqué vendredi un haut responsable américain.
Confirmant une information du quotidien colombien El Tiempo, le responsable, qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat, a assuré que le logiciel a été utilisé uniquement dans le cadre de la lutte contre les narcotrafiquants et a démenti tout autre usage ou financement illicite.
Il a dit que Washington ne disposait « d’aucune information » suggérant que le logiciel avait été utilisé pour surveiller des personnalités politiques colombiennes et a souligné que les États-Unis avaient mis en place de « stricts protocoles » sur l’utilisation de ce logiciel acheté par les Colombiens à son fabricant israélien NSO Group avec des fonds américains.
Le président colombien Gustavo Petro a dénoncé, en septembre, l’achat illégal par la police de son pays de ce logiciel qui, une fois installé dans un téléphone mobile, permet d’accéder aux messageries et données de l’utilisateur, mais également d’activer l’appareil à distance pour capter le son ou l’image.
En 2021, 17 médias internationaux avaient révélé que ce logiciel avait été utilisé à travers le monde pour espionner les téléphones de centaines de femmes et d’hommes politiques, de journalistes, de militants des droits humains ou de chefs d’entreprise.
Selon le renseignement colombien, le logiciel espion a été acheté avec des fonds provenant du blanchiment d’argent, ce que le responsable américain a catégoriquement rejeté.
Après les révélations sur Pegasus, les États-Unis ont mis fin au programme en 2022 avant l’arrivée au pouvoir du président Petro mais sans l’en informer, a indiqué le responsable américain.