Washington aurait transféré des blindés et des armes à l’Autorité palestinienne
Ces livraisons permettront à l'AP de mieux lutter contre le terrorisme en Cisjordanie ; facilitées par Ramallah, elles ont obtenu l'aval du gouvernement Netanyahu
L’Autorité palestinienne (AP) aurait reçu une livraison de véhicules blindés et d’armements des États-Unis alors que l’administration Biden et Israël cherchent à aider Ramallah à reprendre le contrôle de secteurs, en Cisjordanie, qui sont devenus des bastions du terrorisme.
Citant des sources palestiniennes informées, Al-Quds, le quotidien palestinien dont le siège est à Jérusalem, a indiqué lundi que ces livraisons avaient été facilitées par la Jordanie et que les équipements seront utilisés par plusieurs branches des forces de sécurité de l’AP.
Ces livraisons ont été approuvées par le gouvernement de la ligne dure du Premier ministre Benjamin Netanyahu – un fait notable dans la mesure où certains de ses représentants critiquent depuis longtemps le transfert d’armements à l’AP.
L’approche est différente pour Netanyahu et pour l’establishment de la sécurité, qui considèrent le président de l’AP, Mahmoud Abbas, et ses forces de sécurité comme des alliés importants dans la lutte contre le terrorisme en Cisjordanie.
Néanmoins, alors que l’AP traverse une crise de légitimité en raison de son échec à obtenir l’établissement d’un État palestinien et de son incapacité à organiser des élections, sa popularité s’est significativement amoindrie, en particulier dans le nord de la Cisjordanie où ses rivaux ont pris les armes pour défier son autorité.
Des groupes armés, à Jénine et à Naplouse, ont pris pour cible les soldats et les civils israéliens dans le cadre d’attaques répétées. Israël explique que l’affaiblissement de l’AP ne lui laisse pas d’autre choix que d’envoyer ses propres soldats sur le terrain, dans les villes du nord de la Cisjordanie, pour procéder à l’arrestation des responsables des attaques et pour saisir la quantité toujours croissante d’armes qui sont entreposées là-bas.
L’AP, de son côté, affirme que de telles opérations ne font que porter atteinte à sa popularité déjà déclinante et insiste sur la nécessité, pour Israël, de la laisser agir.
Après un raid de deux jours qui avait eu lieu à Jénine, au mois de juillet, Israël a semblé souscrire à ce point de vue, diminuant nettement la fréquence de ces raids pour laisser à l’AP la latitude d’intervention nécessaire.
Un officier des forces de sécurité de l’AP avait confié, fin juillet, que Ramallah rencontrait des difficultés énormes dans sa lutte contre le terrorisme en Cisjordanie, où le Hamas et le Jihad islamique palestinien recrutent des jeunes issus de foyers très défavorisés pour mener des attaques, avait confié une source proche de la question au Times of Israel.
Toutefois, Abbas a ordonné à ses chefs de la sécurité, lors de réunions récentes, de frapper « d’une main de fer » les cellules terroristes qui bourgeonnent dans le nord de la Cisjordanie, a annoncé al-Quds.
Alors que l’animosité à l’égard des groupes armés peut être liée à l’opposition publique d’Abbas à la violence contre Israël, l’AP a aussi beaucoup à gagner de l’affaiblissement des groupes armés rivaux qui défient son autorité.
Des dizaines, sinon des centaines de membres de groupes armés de Jénine, de Naplouse et de Tulkarem auraient été arrêtés par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne, cette année.
Israël, de son côté, a appréhendé un plus grand nombre encore de terroristes palestiniens présumés.
Le département d’État et le bureau du Premier ministre n’avaient pas encore répondu à une demande de commentaire sur l’article publié par Al-Quds au moment de la rédaction de cet article.