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Washington sanctionne deux avant-postes et trois résidents d’implantations – Trésor

Les trois Israéliens seraient à l'origine d'attaques répétées contre des Palestiniens ; Le Conseil de Yesha et Bezalel Smotrich ont jugé cette décision "scandaleuse" ; La Paix maintenant s'est réjouie

Une vue de l'avant-poste illégal de Havat Tzon Kedar/Mitzpe Yehuda en Cisjordanie, datant de 2020, qui a été légalisé par le gouvernement en février 2023. (Crédit : Capture d'écran Facebook ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Une vue de l'avant-poste illégal de Havat Tzon Kedar/Mitzpe Yehuda en Cisjordanie, datant de 2020, qui a été légalisé par le gouvernement en février 2023. (Crédit : Capture d'écran Facebook ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Les États-Unis ont imposé des sanctions à trois résidents d’implantations israéliens et à deux avant-postes illégaux impliqués dans des actes de violence en Cisjordanie, a indiqué jeudi le site web du département du Trésor américain.

Il s’agit de la deuxième série de sanctions, après que quatre extrémistes israéliens ont été sanctionnés le mois dernier.

Les deux avant-postes sanctionnés sont Havat Moshe, également connue sous le nom d’avant-poste de la vallée de Tirza, qui a été établie en janvier 2021, et Havat Zvi, près de l’implantation de Halamish.

Les trois résidents d’implantations sanctionnés sont Moshe Sharvit, qui dirige le premier avant-poste, Zvi Bar Yosef, qui dirige le second avant-poste, et Neriya Ben Pazi, de Havat Rimonim en Cisjordanie.

Illustration : Des résidents d’implantations israéliens lançant des pierres sur des Palestiniens près de l’implantation israélienne d’Yitzhar, en Cisjordanie, le 7 octobre 2020. (Crédit : Nasser Ishtayeh/Flash90)

L’inclusion d’avant-postes entiers dans la liste des sanctions marque une escalade de la part de l’administration Biden dans sa répression de la violence dans les implantations, après des années de pressions sur Israël pour qu’il fasse davantage pour lutter contre ce phénomène largement incontrôlé.

Si le département du Trésor n’a pas fourni d’informations sur les violences dans lesquelles les personnes et les avant-postes sanctionnés avaient été impliqués, le département d’État américain a fourni des informations peu après.

Bar Yosef « s’est livré à des violences répétées et à des tentatives de violence contre des Palestiniens en Cisjordanie », a indiqué le département d’État. Bar Yosef « utilise l’avant-poste comme une base à partir de laquelle il commet des violences contre les Palestiniens et empêche les agriculteurs palestiniens locaux d’accéder à leurs terres et de les utiliser ».

Bar Yosef a été accusé par des militants israéliens des droits humains d’avoir menacé des familles palestiniennes lors d’un pique-nique, sous la menace d’une arme à feu, à deux reprises, dont l’une a été documentée par l’organisme de surveillance de la Cisjordanie, Kerem Navot, en 2021.

S’adressant au journal The Guardian au début du mois, Mousa Qatash, un résident de 43 ans du camp de réfugiés de Jalazone en Cisjordanie, s’est souvenu d’avoir été attaqué par Bar Yosef alors qu’il pique-niquait seul en avril 2020.

 

Selon The Guardian, Qatash s’est retrouvé avec une hernie discale, des ligaments déchirés, des dents cassées et un traumatisme permanent après avoir été battu par Bar Yosef à l’aide d’un gourdin.

« Aujourd’hui encore, lorsque je pense à cette attaque, je suis traumatisé », a-t-il déclaré à The Guardian, ajoutant que quatre ans après l’attaque, la peur l’empêche de retourner sur son terrain privé.

Sharvit « a harcelé, menacé et attaqué à plusieurs reprises des civils palestiniens et des défenseurs israéliens des droits de l’Homme dans les environs de Havat Moshe », selon le département d’État.

« En octobre 2023, Sharvit a menacé les habitants du village palestinien d’Ein Shibli et, armé, il leur a ordonné de quitter leurs maisons. Cette menace a poussé une centaine de civils palestiniens à fuir leur village, craignant pour leur vie. »

Les résidents de Havant Moshe utilisent l’avant-poste « comme base à partir de laquelle il commet des actes de violence à l’encontre des Palestiniens », selon le département d’Etat

Alors que Sharvit et Bar Yosef ont été initialement épargnés par la première série de sanctions américaines le mois dernier, ils ont été ciblés par le Royaume-Uni, qui a suivi l’exemple des États-Unis et a imposé ses propres sanctions à quatre résidents d’implantations – les deux susmentionnés, ainsi que Yinon Levy et Ely Federman.

 

Parmi les quatre hommes mis en cause par le Royaume-Uni, seul Federman n’a pas encore été sanctionné par les États-Unis.

Ben Pazi « a expulsé des bergers palestiniens de centaines d’hectares de terres. En août 2023, lui et d’autres résidents d’implantations ont attaqué des Palestiniens près du village de Wadi as-Seeq », selon le département d’État.

En décembre 2023, l’armée israélienne a imposé à Ben Pazi une interdiction de séjour en Cisjordanie pendant trois mois à la suite d’une série d’incidents violents survenus autour de Wadi as-Seeq, à côté duquel Ben Pazi a établi la ferme Rimonim.

Des objets éparpillés dans le village de Wadi as-Seeq en Cisjordanie, plus d’une semaine après son attaque par des extrémistes juifs, le 24 octobre 2023. (Crédit : Thomas Coex/AFP)

L’ordonnance a été contestée par les principaux dirigeants du mouvement sioniste religieux israélien, dont beaucoup ont rendu visite à Ben Pazi dans sa ferme. Le grand rabbin de Safed, Shmuel Eliyahu, et son fils, le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu, ont notamment exprimé leur soutien à cet extrémiste désormais sanctionné.

Cette série de sanctions vise à faire comprendre que les États-Unis ne ciblent pas seulement les individus, mais aussi les entités impliquées dans la fourniture d’un soutien logistique et financier aux attaques contre les Palestiniens, a rapporté Axios mercredi soir avant l’annonce.

 

Plus encore, elles sont une nouvelle preuve du manque de confiance des États-Unis dans les forces de l’ordre israéliennes, qui parviennent rarement à traduire en justice les suspects israéliens, alors que les Palestiniens sont beaucoup plus souvent condamnés pour des attaques contre des Israéliens.

Si les militants pacifistes israéliens ont applaudi la nouvelle de la nouvelle série de sanctions, la dernière tentative des États-Unis de maîtriser la violence à l’encontre des Palestiniens a été accueillie avec dérision par les groupes sionistes religieux.

Le Conseil de Yesha, qui chapeaute les autorités des implantations de Cisjordanie, a qualifié de « scandaleuse » la décision des États-Unis de sanctionner deux avant-postes et trois résidents d’implantations israéliens, et a affirmé que cette mesure faisait partie de la campagne électorale du président américain Joe Biden.

« Au lieu de lutter contre les racines du terrorisme palestinien, les États-Unis choisissent de soutenir les terroristes et les anarchistes pour qu’ils continuent à venir attaquer les implantations en Judée et en Samarie », a déclaré Shlomo Neeman, président du Conseil de Yesha, en référence aux militants des droits civiques et aux activistes pro-palestiniens qui documentent la violence des résidents d’implantations en Cisjordanie.

Illustration : Des résidents d’implantations tirant sur le village d’Umm Safa, en Cisjordanie, le 24 juin 2023. (Crédit : Capture d’écran Twitter ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

La Paix maintenant, qui fait campagne contre le mouvement pro-implantations, s’est félicitée de ces sanctions. « Le moment est venu pour les criminels des avant-postes illégaux de payer pour leur violence et leurs activités criminelles systématiques. »

« La violence contre les Palestiniens et leur déplacement émane depuis des années des avant-postes illégaux de Cisjordanie », a ajouté La Paix maintenant précisant que le gouvernement israélien devait maintenant prendre des mesures et commencer à démanteler les douzaines d’avant-postes illégaux qui se trouvent sur le territoire.

L’organisation Combattants pour la paix, qui fait campagne contre le contrôle israélien en Cisjordanie, a déclaré que le gouvernement israélien et ses citoyens devaient bientôt choisir « entre le maintien du contrôle d’un autre peuple par la répression en échange d’un désastre diplomatique et économique, ou l’abandon de ce contrôle en échange de la paix et de la croissance », ajoutant que « seul un accord politique apportera une solution ».

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, chef du parti ultra-nationaliste HaTzionout HaDatit, a vivement critiqué les nouvelles sanctions américaines, affirmant que le gouvernement continuerait à soutenir le projet d’expansion de la présence juive.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich tenant une conférence de presse, à la Knesset, à Jérusalem, le 13 mars 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Ces décisions sont une capitulation de l’administration Biden face à la campagne [anti-Israël Boycott, désinvestissement et sanctions] BDS qui vise à ternir l’ensemble de l’État d’Israël et à entraîner l’élimination du mouvement pro-implantation et la création d’un État palestinien terroriste », a déclaré le ministre d’extrême-droite.

« Le gouvernement d’Israël se tient aux côtés des implantations. Ces mesures sont totalement inacceptables et nous nous battrons pour qu’elles soient abrogées. »

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, affilié à l’extrême droite, a déclaré que la dernière série de sanctions américaines contre des résidents d’implantations et les avant-postes israéliens « est une nouvelle preuve que l’administration [Biden] ne comprend pas la différence entre l’ennemi et [son ami] ».

« Les [résidents d’implantations] sont les meilleurs de nos fils qui construisent, s’installent et apportent la sécurité au pays, ils méritent un salut et non un couteau dans le dos », a tweeté Ben Gvir.

La violence antipalestinienne s’est intensifiée après le massacre du 7 octobre perpétré par le groupe terroriste Hamas dans le sud d’Israël, au cours duquel quelque 1 200 personnes ont été massacrées et 253 ont été prises en otage, mais la violence était déjà en hausse avant cette date, selon les organismes de surveillance.

La Cisjordanie est sous contrôle militaire israélienne depuis la guerre des Six Jours de 1967, tandis que l’Autorité palestinienne contrôle certaines parties du territoire depuis 1994. Environ 490 000 Israéliens  vivent parmi quelque trois millions de Palestiniens en Cisjordanie dans des implantations qui sont considérées comme illégales au regard du droit international.

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