Washington s’engage à maintenir son aide militaire à Israël en cas de conflit avec le Hezbollah
Israël dit avoir obtenu un programme d'aide de 8,7 milliards de dollars de la part des États-Unis, qui continuent de privilégier la diplomatie aux opérations militaires
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a assuré jeudi que les États-Unis continueraient à fournir une aide militaire à Israël et a rejeté la notion de « lignes rouges », tout en avertissant qu’une guerre totale entre Israël et le Hezbollah aurait des effets dévastateurs.
Israël a rejeté jeudi les appels internationaux à un cessez-le-feu avec le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran, défiant ainsi son principal allié, les États-Unis. Il a également décidé de poursuivre ses frappes qui ont fait des centaines de morts au Liban et qui ont ravivé les craintes d’une guerre régionale.
Interrogé sur les « lignes rouges » du soutien américain à Israël, Austin a répondu aux journalistes que les États-Unis ne modifieraient pas leur engagement à aider Israël à se protéger. Il s’est fait l’écho des appels américains en faveur d’un cessez-le-feu et d’une solution diplomatique à la crise.
« Nous nous sommes engagés dès le début à aider Israël, à lui fournir les moyens nécessaires pour protéger son territoire souverain, et cela n’a pas changé et cela ne changera pas à l’avenir », a affirmé Austin à l’issue d’une réunion à Londres avec ses homologues britannique et australien.
Israël a indiqué jeudi qu’il avait obtenu des États-Unis un programme d’aide de 8,7 milliards de dollars afin de soutenir ses efforts militaires actuels et de conserver un avantage militaire dans la région.
Austin a souligné le risque d’une guerre totale entre le Hezbollah et Israël, mais a ajouté qu’une solution diplomatique restait envisageable.
« Nous sommes aujourd’hui confrontés au risque d’une guerre totale. Une autre guerre de grande ampleur [pourrait] être dévastatrice à la fois pour Israël et pour le Liban », a déclaré Austin.
« Je tiens à préciser qu’Israël et le Liban peuvent choisir une autre voie. Malgré l’escalade brutale de ces derniers jours, une solution diplomatique reste envisageable », a-t-il ajouté.
Il a ajouté que la diplomatie était le moyen le plus rapide pour Israël à atteindre son objectif de ramener les citoyens du nord d’Israël chez eux.
Le gouvernement israélien s’est fixé comme priorité de sécuriser sa frontière nord afin de permettre le retour des quelque 70 000 résidents déplacés par les tirs quasi quotidiens du Hezbollah, qui a commencé à attaquer Israël un jour après le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas du 7 octobre 2023, en signe de solidarité avec le groupe de Gaza.
Les tensions entre Israël et le Hezbollah se sont aggravées la semaine dernière à la suite de deux vagues d’explosions d’appareils de communication appartenant à des membres du groupe terroriste. Le Hezbollah a imputé l’attaque à Israël, qui n’a pas assumé la responsabilité des explosions, mais a depuis intensifié ses frappes contre des cibles du Hezbollah dans tout le Liban, y compris contre plusieurs dirigeants du groupe terroriste.
Selon les autorités libanaises, environ 600 personnes auraient été tuées par les frappes aériennes israéliennes de ces derniers jours, sans distinction entre civils et terroristes. Le ministre des Affaires étrangères libanais a indiqué que le nombre de Libanais déplacés avait atteint près de 500 000 depuis l’intensification de la campagne militaire israélienne.
Jusqu’à présent, les affrontements ont causé la mort de 26 civils du côté israélien, ainsi que de 22 soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.