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Yaalon : Israël ne peut pas compter sur une Amérique faible

Téhéran a trompé l’Occident « dans le bazar persan », affirme le ministre de la Défense

Le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, s'adresse à des étudiants israéliens lors de sa visite dans la ville d'Ofakim, le 14 janvier 2014 (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense/FLASH90)
Le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, s'adresse à des étudiants israéliens lors de sa visite dans la ville d'Ofakim, le 14 janvier 2014 (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense/FLASH90)

Le ministre de la Défense Moshe Yaalon a émis une critique au vitriol de l’administration Obama, affirmant qu’Israël ne pouvait se fier aux Etats-Unis pour stopper le programme nucléaire iranien.

Il a accusé l’administration de faire preuve de faiblesse dans le monde entier en prévenant que la perception de cette faiblesse incitait à davantage d’actions terroristes contre des cibles américaines.

Lors d’un discours à l’université de Tel Aviv dimanche, Yaalon aurait affirmé, selon le quotidien Haaretz, qu’Israël ne peut se permettre de compter sur l’administration Obama pour mener une action contre le programme nucléaire iranien et qu’il ne peut reposer que sur lui-même.

À une époque, Israël a cru que « ceux qui devaient mener campagne contre l’Iran étaient les Etats-Unis », mais à la place « les Etats-Unis se sont mis, à un certain moment, à négocier avec eux, et malheureusement, les Iraniens sont les meilleurs dans le bazar persan », a affirmé le ministre. « Nous [les Israéliens] devons nous protéger nous-mêmes. »

Le cabinet de Yaalon a confirmé ses remarques sur l’Iran, mais a refusé de dire si le ministre de la Défense était ou non en faveur d’une frappe israélienne contre Téhéran.

Selon plusieurs sources, Yaalon se serait opposé à une telle option dans le passé, mais l’article de Haaretz sur ses propos de dimanche indique qu’il a changé d’avis et penche désormais pour une intervention militaire.

Yaalon a également maintenu que l’ « Iran trompait le monde » au sujet de son programme nucléaire, ajoutant que l’Occident préférait repousser toute confrontation « à l’année prochaine, ou au prochain mandat ; mais à la fin, ça explosera. »

Les Iraniens avaient « un genou à terre » grâce aux sanctions et à l’isolation diplomatique, mais ils ont été autorisés à se remettre sur pied, a regretté Yaalon.

L’accord intérimaire, signé en novembre dernier à Genève, est « très confortable pour les Iraniens », précise-t-il, car il leur permet de devenir un État sur le point d’avoir l’arme nucléaire « et de faire exploser la bombe au moment qu’ils jugent opportun. »

Les remarques de Yaalon interviennent au moment où Téhéran et les puissances mondiales engagent une nouvelle série de négociations à Vienne sur le programme nucléaire controversé de l’Iran. Téhéran nie vouloir développer des armes nucléaires.

Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a prédit que les pourparlers, qui doivent se dérouler mardi et mercredi, ne permettraient pas de conclure un accord final.

Dans le cadre du texte signé en novembre, valable six mois, l’Iran limite l’enrichissement de son uranium en échange d’un allègement des sanctions occidentales non essentielles.

Élargissant sa critique de l’administration Obama, Yaalon aurait insisté plusieurs fois sur le fait que les Etats-Unis répandent un sentiment de vulnérabilité dans chaque région du monde.

« Le camp sunnite [au Moyen Orient] s’attendait à un soutien américain, aussi déterminé que celui des Russes en faveur de l’axe chiite », aurait affirmé Yaalon.

« J’entends les voix de la déception dans la région. J’étais à Singapour, et j’ai entendu de la déception quant au renforcement de la Chine et l’affaiblissement des Etats-Unis. Regardez ce qui se passe en Ukraine : là-bas aussi, et à mon grand regret, les Etats-Unis font preuve de faiblesse. »

Yaalon, ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, a prévenu que si les Etats-Unis continuaient à donner un sentiment de faiblesse sur la scène internationale, leur sécurité nationale serait sérieusement mise en danger.

« Si vous attendez chez vous, le terrorisme viendra frapper à votre porte », a-t-il averti. « C’est une guerre de civilisations. Si vous apparaissez comme faible, ça n’est sûrement pas une stratégie payante. J’espère que les Etats-Unis sauront se réaffirmer. »

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