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Yom HaShoah 2020 : L’histoire des 6 survivants qui allument les torches

La cérémonie, qui a été préenregistrée sans public sur la place du ghetto de Varsovie à Yad Vashem, est diffusée ce lundi 20 avril 2020 à 20 heures à la télévision israélienne

De gauche à droite, en haut : Haim Arbiv, Zohar Arnon, Yehuda Beilis. En bas : Aviva Blum-Wachs, Avraham Carmi et Lea Meream Reuveni, les survivants de la Shoah qui allumeront une torche à l'occasion de Yom HaShoah, le 20 avril 2020. (Crédit : Yad Vashem)
De gauche à droite, en haut : Haim Arbiv, Zohar Arnon, Yehuda Beilis. En bas : Aviva Blum-Wachs, Avraham Carmi et Lea Meream Reuveni, les survivants de la Shoah qui allumeront une torche à l'occasion de Yom HaShoah, le 20 avril 2020. (Crédit : Yad Vashem)

A la veille de Yom HaShoah, le ministère des Finances a fait savoir qu’Israël abrite 189 500 survivants de la Shoah. Quelque 31 000 d’entre eux sont âgés de plus de 90 ans, et plus de 800 ont plus de 100 ans.

L’âge moyen des survivants est de 83,9 ans.

15 170 survivants de la Shoah sont morts depuis l’an dernier.

Les survivants honorés cette année sont, dans l’ordre : Zohar Arnon, Aviva Blum-Wachs, Haim Arbiv, Lea Meream Reuveni, Avraham Carmi et Yehuda Beilis.

Zohar Arnon

Zohar Arnon, survivant de la Shoah. (Crédit ; Yad Vashem)

Zohar Arnon est né à Kisvárda, en Hongrie, en 1928. Il est le cadet des cinq enfants de Bina et Aaron. Il a fréquenté un ‘heder, mais à l’âge de dix ans, il rejoint l’organisation Hashomer Hatzair et devient sioniste. À 15 ans, il part pour Budapest pour apprendre un métier.

Le 19 mars 1944, les nazis occupaient la capitale hongroise. En juin, Zohar est allé vivre avec un ami dans une maison destinée aux Juifs. Il se fie alors à son apparence « aryenne » et se promène sans porter l’insigne obligatoire de l’étoile de David.

Zohar s’est rendu dans les bureaux de la communauté juive de Budapest pour savoir ce qu’il était advenu des membres de sa famille qui étaient restés à Kisvárda. Il y rencontra Efra Agmon, son chef de groupe de Hashomer Hatzair. Il lui dit qu’il avait été à Kisvárda et appelé les jeunes à s’enfuir, mais qu’ils avaient refusé parce qu’ils croyaient qu’en s’enfuyant, leur famille restée derrière eux serait tuée. Efra Agmon demanda à Zohar : « Es-tu prêt à faire un voyage qui se terminera en Eretz Israël ? Il répondit par l’affirmative, et Efra Agmon lui donna des billets d’un dollar et l’instruction d’attendre en face de la gare le lendemain soir. Zohar y arriva à l’heure indiquée, mais pas de signe d’Efra Agmon. Soudain, un homme portant l’uniforme d’un agent de la police des trains hongrois s’approcha de lui. Zohar recule, mais l’officier l’attrapa et lui demanda : « Tu ne me reconnais pas ? C’est moi, Efra ».

Agmon était membre du mouvement sioniste clandestin de Budapest, lequel a fourni des faux papiers à des milliers de jeunes Juifs et les a fait entrer clandestinement en Roumanie. Il donna à Zohar des faux papiers et des instructions pour acheter un billet pour Nagyvárad, près de la frontière roumaine. Pendant le trajet, deux gendarmes sont montés à bord du train. Zohar feignit un mal de ventre et se rendit aux toilettes. Lorsqu’il en sortit, il portait les vêtements d’un groupe de jeunes hongrois. Les gendarmes l’interrogèrent, avant de le libérer.

Zohar voyagea à travers la Roumanie, la Bulgarie, la Grèce, la Turquie, la Syrie et le Liban. En janvier 1945, il arrive finalement en Israël. Ses parents et deux de ses sœurs furent assassinés pendant la Shoah.

Zohar a combattu pendant la guerre d’Indépendance et est devenu garde-forestier, producteur et réalisateur. Zohar et sa femme Ahuva ont deux filles.

Aviva Blum-Wachs

Aviva Blum-Wachs, survivante de la Shoah. (Crédit ; Yad Vashem)

Aviva Blum-Wachs est née à Varsovie en 1932. Son père, Abraham (Abrasha) Wachs était un dirigeant du Bund, le parti des travailleurs socialistes juifs, et sa mère Luba Blum était directrice adjointe d’une école d’infirmières. Aviva et son petit frère Olek ont été éduqués par leur femme de ménage chrétienne, parlaient couramment le polonais et connaissaient les rites chrétiens. Cela les a aidés à survivre à la guerre.

Pendant la Grande Déportation de l’été 1942, les habitants de l’école d’infirmières du ghetto sont conduits à l’Umschlagplatz, le point de départ des déportations vers les camps de la mort. Luba réussit à convaincre les Allemands que les infirmières étaient indispensables pour faire face aux épidémies du ghetto. Les Allemands laissent alors partir les infirmières, et Luba fait sortir clandestinement Aviva et Olek dans un véhicule utilisé pour transporter les cadavres loin de l’Umschlagplatz.

Lors de l’Aktion de janvier 1943, les Allemands font irruption dans l’hôpital du 33 rue Gęsia et abattent des centaines de patients, de médecins et d’infirmières. Luba avait été avertie quelques minutes auparavant par la résistance souterraine et réussi à cacher plusieurs infirmières et patients, ainsi que ses enfants, dans le sous-sol. Luba décide alors de faire sortir clandestinement ses enfants du ghetto ; d’abord Olek, puis quelques semaines plus tard Aviva, qui s’est cachée parmi un groupe de Juifs qui travaillaient hors du ghetto. Elle se rend chez Aurelia Borkowska, une blanchisseuse pauvre et isolée, qui trouve une famille qui aura caché Aviva pendant deux mois. Après qu’un informateur a révélé son lieu de refuge, Aviva passe de cachettes en cachettes pendant plusieurs mois.

Luba s’échappe du ghetto en se faisant passer pour une Polonaise. Elle se rend dans la cachette d’Aviva et lui dit que son père, qui avait participé au soulèvement du ghetto de Varsovie, a été arrêté par la Gestapo et assassiné. Luba et Aviva quittent Varsovie. À l’aide de faux papiers prétendant qu’elle est la veuve d’un officier polonais, Luba trouve du travail dans une propriété polonaise. Au printemps 1944, les partisans polonais attaquent le domaine, tuent les propriétaires et le brûlent. Luba et Aviva se réfugient ensuite à Varsovie, où elles vivront jusqu’à la libération sous des identités polonaises. Olek survivra également sous une fausse identité, grâce à la famille élargie de Borkowska.

Au cours de l’été 1944, Luba et Aviva sont libérés par l’Armée rouge. Aviva immigre en Israël en 1950, où elle devient une artiste dont les peintures sont exposées. Elle a une fille, quatre petits-enfants et dix arrière-petits-enfants.

Haim Arbiv

Haim Arbiv est né en 1934 à Benghazi, en Libye, alors sous domination italienne. Sa famille traditionaliste, composée de neuf personnes, vivait dans un quartier mixte regroupant Arabes, Juifs et Italiens. À la fin de l’année 1940, les Britanniques ont lancé une attaque sur la Cyrénaïque, la région comprenant Benghazi, et l’ont assiégée pendant plusieurs mois jusqu’à ce que les Allemands les repoussent et réintègrent les Italiens. Pendant les batailles, Haim et sa mère ont fui la ville pour se mettre à l’abri des bombardements.

Haim Arbiv, survivant de la Shoah. (Crédit ; Yad Vashem)

Après que les Italiens ont repris le pouvoir, le traitement des Juifs s’est dégradé car les autorités et les résidents italiens locaux considéraient les Juifs comme des collaborateurs de l’ennemi. Les Juifs de Benghazi ont été arrêtés et se sont vu interdire de faire du commerce, et de nombreux biens leur ont été confisqués.

En 1942, la famille de Haim fut déportée au camp de concentration de Giado, à 1 200 kilomètres de la ville libyenne. Avant cet horrible voyage, ses parents ont réussi à cacher des pièces d’or dans des miches de pain, des valises et des ceintures, en espérant que cela les aiderait à survivre. À Giado, chaque famille disposait d’un petit espace de vie à l’intérieur d’une cabane, avec pour seule séparation des draps de lit. La nourriture du camp consistait principalement en un pain maigre et moisi. Des centaines de Juifs y sont morts de faim, de fatigue et de maladie, parmi lesquels la nièce de Haim, qui n’était qu’un bébé. Sa famille a évité la famine grâce à son frère aîné et à sa sœur, qui ont acheté du pain aux Bédouins locaux en échange des pièces d’or qu’ils avaient fait passer en contrebande. Ce commerce était très risqué, car les gardes tiraient sur quiconque s’approchait des clôtures du camp.

Après leur libération par l’armée britannique en 1943, la famille est retournée à Benghazi. Ils reconstruisirent leur maison détruite, et Haim fréquenta une école de langue hébraïque mise en place par des soldats de la Brigade juive. Ses liens avec Israël s’en sont retrouvés renforcés.

À la fin de l’année 1947, alors que les combats entre Juifs et Arabes en Israël s’intensifiaient, les Juifs commençaient à être harcelés en Libye. Le grand-père de Haim fut assassiné par des émeutiers. La maison de la famille fut attaquée, mais un voisin arabe tira un coup de pistolet pour disperser les émeutiers et emmena la famille à l’abri dans sa maison jusqu’à ce que les tensions s’apaisent.

En 1949, Haim et sa famille se rendirent à Tripoli et montèrent à bord d’un navire à destination d’Israël.

Haim est professeur d’échecs bénévole dans des jardins d’enfants et des clubs de personnes âgées. Il a un fils, une fille et cinq petits-enfants.

Lea Meream Reuveni

Lea Reuveni, survivante de la Shoah. (Crédit ; Yad Vashem)

Lea Meream Reuveni est née à Iršava, en Tchécoslovaquie, en 1926. Elle est la fille aînée d’Elias et Halana, qui ont élevé une famille traditionaliste de neuf personnes. En 1929, sa famille déménage à Anvers, en Belgique.

Lorsque la ville est attaquée par les airs en mai 1940, la famille fuit la ville, et Lea perd le contact avec sa mère et deux de ses frères et sœurs. Pendant huit mois, Lea s’occupe de ses jeunes frères et sœurs et du ménage.

Lorsqu’elle apprend que sa mère et ses frères et sœurs disparus se trouvaient dans le sud de la France, Lea se rend au centre de commandement allemand et demande un permis de voyage. Les nazis autorisent Lea et ses frères et sœurs à se rendre à Paris, mais interdit au père de partir. Faute d’alternative, ils font leurs adieux à leur père et prennent seuls le train, tout en fuyant les soldats allemands et en évitant les postes de contrôle.

Lorsque les troupes allemandes montent à bord du train à la gare de Lyon, ils consultent le permis et les menacent de les jeter hors du train. Grâce aux arguments courageux de Lea, les nazis les autorisent à continuer leur chemin, et ils finissent par retrouver leur mère dans la ville de Quarante (département de l’Hérault). Leur père les rejoint quelques semaines plus tard.

Lorsque la police de Vichy commence à embarquer des réfugiés juifs dans la ville au cours de l’été 1942, Lea part à la recherche d’un nouvel endroit où vivre pour sa famille. Elle se rend à pied et en train, passant des nuits dans les salles d’attente de la gare jusqu’à ce qu’elle arrive dans la ville de Chirac. Là, elle rencontre le maire, qui est prêt à leur donner une maison abandonnée sans salle de bain. Son frère cadet naîtra à Chirac.

En novembre 1942, l’Allemagne occupe le sud de la France, à l’exception de la zone occupée par les Italiens, et le père de Lea est arrêté. Lea se rend au centre de commandement local et demande qu’il soit libéré pour une journée, expliquant que sa mère se remettait de l’accouchement. Impressionné par son audace, le commandant français approuve la demande. Léa et son père s’enfuient à Nice, alors sous occupation italienne. Par la suite, Léa réussit à faire entrer clandestinement sa mère et ses frères et sœurs dans la ville également.

En 1943, les Allemands occupent la région de Nice, Lea et sa famille fuient à nouveau, cette fois avec un groupe de réfugiés. Lea fait plusieurs fois marche arrière sur les chemins montagneux tortueux afin d’aider les personnes âgées et les femmes avec enfants. Lea et sa famille atteignent la ville de Borgo San Dalmazzo, où elle contacte le père Don Raimondo Viale. Le prêtre, qui fut plus tard reconnu comme Juste parmi les Nations, fait passer clandestinement la famille de Lea dans la forêt, où elle atteint un monastère dans la région de Florence.

En novembre 1943, les Allemands attaquent le monastère. Lea se rappelle alors que les Hongrois sont des alliés des Allemands, et les convainc qu’elle et sa mère sont des non-Juifs hongrois qui ont perdu leurs papiers. Lea réussit à sauver 15 autres femmes juives de la même manière.

Lea exhorte sa mère à fuir à Rome avec les enfants. Elle, reste au monastère, afin de maintenir le contact avec son père. Mais ce dernier sera déporté dans les camps et assassiné. Après la libération, Lea retrouve sa famille à Rome. En 1960, elle immigre en Israël et travaille comme infirmière en milieu hospitalier. Lea fait du bénévolat dans une maison de retraite et rend visite à des rescapés de la Shoah isolés.

Avraham Carmi

Avraham Carmi, survivant de la Shoah. (Crédit ; Yad Vashem)

Avraham Carmi est né à Krzeszowice, en Pologne, en 1928. Il est le seul enfant de Bezalel et Lea Stolbach. Après l’invasion allemande, sa famille fuit chez son oncle Moshe Posner, qui s’occupe du cimetière juif de Varsovie. La maison de Posner fut détruite par les bombardements, et il les autorisa, avec d’autres familles, à séjourner dans une structure du cimetière. Avraham s’habitue à vivre dans cet endroit, où ont lieu 30 à 40 enterrements par jour, et joue avec les enfants des ouvriers. Il célèbre sa bar mitzvah dans la synagogue du cimetière avec un plat de betteraves et de pommes de terre préparé par sa mère.

Avraham aide sa mère à construire les murs du ghetto afin de respecter le quota de la carte de rationnement alimentaire.

Au cours de l’été 1942, alors que les déportations de Varsovie vers les camps d’extermination étaient en cours, les Allemands vinrent fouiller le cimetière. Tous ceux qui y vivaient coururent se cacher dans un bunker, mais Avraham et sa mère n’y parvinrent pas. Ils furent emmenés, avec d’autres travailleurs du cimetière, à la Umschlagplatz, point de départ des déportations. Les Allemands découvrirent les parents d’Avraham qui se cachaient dans le cimetière et les ont fusillés.

Moshe Gelbkrin, le gardien du cimetière, reçut l’autorisation de quitter la Umschlagplatz afin de s’occuper des enterrements. Il emmena Léa, qui prétendait être sa femme, et fit sortir Avraham en cachette dans un sac à dos. Le père d’Avraham fut déporté à Treblinka et assassiné.

Lorsqu’ils arrivèrent au cimetière, ils enterrèrent les membres de la famille qui y avaient été assassinés pendant l’Aktion. Lors du soulèvement du ghetto de Varsovie au printemps 1943, les Allemands découvrirent leur bunker et emmenèrent les personnes qui s’y cachaient sur l’Umschlagplatz. Avraham, sa mère et son oncle Moshe Posner furent envoyés à Majdanek, où Lea fut assassinée.

Avraham et Moshe furent emmenés dans un camp de travail à Budzyn, où ils travaillèrent dans une usine d’avions. Moshe veillait sur Avraham, partageait sa nourriture avec lui, lui tenait la main la nuit et essayait de lui donner de l’espoir. Avraham et Moshé furent ensuite envoyés dans un camp de travail forcé à Radom, puis dans une marche de la mort vers Tomaszów Mazowiecki, d’où ils furent emmenés à Birkenau. Pendant la sélection, Moshé dit à Abraham de se tenir droit et de se pincer les joues afin qu’il ait l’air en bonne santé et apte au travail. De Birkenau, Avraham et Moshé furent envoyés dans différents camps de travail. Moshé, qui a couvert Avraham et l’a sauvé à chaque étape, est mort d’épuisement et de maladie seulement deux jours avant la libération.

En septembre 1945, Avraham immigre en Israël. Il s’est battu pour défendre le Gush Etzion pendant la guerre d’indépendance, et a été fait prisonnier par les Jordaniens. Après sa libération, Avraham travaille à l’école d’agriculture Mikveh Israël et devient inspecteur au ministère de l’Éducation. Avraham a beaucoup témoigné et s’est rendu à de nombreuses reprises dans les camps de Pologne.

Avraham et sa femme Rivka, survivante de Bergen-Belsen, ont trois enfants, neuf petits-enfants et 23 arrière-petits-enfants.

Yehuda Beilis

Yehuda Beilis, survivant de la Shoah. (Crédit ; Yad Vashem)

Yehuda Beilis est né à Kovno, en Lituanie, en 1927. Il est le plus jeune des trois fils d’Eliezer et de Chana. Les Allemands occupaient la Lituanie en 1941, tandis que Yehuda vivait dans la ville de Palanga. Il fut emprisonné dans une synagogue avec d’autres adolescents juifs, où ils subirent des sévices. En octobre 1941, la famille de Yehuda fut envoyée dans le ghetto de Kovno. Quelques jours plus tard, ils furent emmenés avec des milliers d’autres Juifs au Neuvième Fort, site du meurtre de masse des Juifs de Kovno.

Yehuda a été poussé au bord d’une fosse. Il a entendu des coups de feu, et les Juifs assassinés sont tombés dans la fosse, le faisant tomber avec eux. Lorsqu’il a repris connaissance, il s’est retrouvé dans l’obscurité totale au fond de la cavité. Il s’est frayé un chemin à travers les corps et s’est enfui. Il a atteint une maison dans la forêt et a supplié qu’on l’aide. Les habitants ont soigné ses blessures, l’ont nourri et lui ont donné des vêtements, mais craignant pour leur vie, ils lui ont demandé de garder leurs actes secrets. De retour dans le ghetto, Yehuda a raconté aux Juifs restés en vie ce qui lui était arrivé, mais ils ne l’ont pas cru.

Après l’audacieuse évasion d’un prisonnier du Neuvième Fort à la fin de l’année 1943, les Allemands ont intensifié la recherche des Juifs cachés. Sur les conseils de son frère, Yehuda est retourné dans le ghetto.

En mars 1944, des centaines d’enfants du ghetto furent enlevés et assassinés par les Allemands. Quelques parents réussirent à cacher leurs enfants, et le Judenrat chercha à les faire sortir clandestinement du ghetto. Ils ont demandé à Yehuda de demander l’aide de son ami, le père Stanislovas Jokubauskis. Yehuda quitta le ghetto et trouva le prêtre, qui accepta.

Le plan consistait à donner à Yehuda un sac avec un enfant dormant à l’intérieur, ainsi que de l’argent et des cigarettes. Il quitterait le ghetto avec le sac, soudoierait les gardes SS et se rendrait au point de rendez-vous avec les religieuses envoyées par le père Jokubauskis. Elles emmenaient alors l’enfant dans une cachette. Yehuda a réussi à faire sortir clandestinement 22 enfants du ghetto.

Le père Jokubauskis et Gene Jonusiene-Premeneckaite furent plus tard reconnus comme Justes parmi les Nations.

Au cours de l’été 1944, après la liquidation du ghetto de Kovno, Yehuda et son frère Yosef furent envoyés à Dachau et exploités dans le camp de travail de Kaufering. Yosef n’a pas survécu, et Yehuda est resté seul.

En 1946, Yehuda a immigré en Israël. Il a rejoint l’armée israélienne et a combattu dans la guerre d’Indépendance. Il a régulièrement témoigné de ses expériences pendant la Shoah. Avec sa femme Ahuva, ils ont deux filles, quatre petits-enfants et cinq arrière-petits-enfants.

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