Yuval Steinitz menacé après avoir appelé à la vaccination obligatoire
"Le procès de Nuremberg numéro 2 est en route" : Le député du Likud demande une enquête de la Garde de la Knesset après un déluge de messages violents
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
Le député Yuval Steinitz (Likud) a demandé à la Garde de la Knesset d’ouvrir une enquête sur les messages violents reçus de la part d’activistes antivax, mardi, quelques jours après avoir lancé un appel en faveur de la vaccination obligatoire dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus.
Steinitz a exprimé son soutien à l’obligation vaccinale, une obligation qui serait assortie d’une amende pour les contrevenants, dans des interviews accordées au début de la semaine aux médias.
Steinitz, ancien ministre de l’Énergie, siège actuellement dans l’opposition sous l’étiquette du parti du Likud de l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Le moment est venu d’adopter la vaccination obligatoire, au moins pour la population adulte, de manière à protéger le public et l’économie. C’est une question d’intérêt collectif, tout comme il est obligatoire de mettre sa ceinture de sécurité en voiture », a dit Steinitz dimanche au cours d’un entretien accordé à la Radio militaire.
Interrogé par Ynet, il a déclaré que le gouvernement avait eu recours à la vaccination obligatoire il y a seulement 30 ans.
« Cette pandémie nous menace tous. Je respecte les opinions différentes et elles sont autorisées mais il y a des cas – comme dans une guerre contre un ennemi – où les décisions collectives se prennent à travers les mécanismes offerts par la démocratie », a-t-il affirmé.
« A l’instant même où le gouvernement proposera une loi d’obligation vaccinale contre le coronavirus, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour convaincre l’opposition de la soutenir », a-t-il continué.
Depuis ces propos en faveur de la vaccination obligatoire, Steinitz a reçu des messages violents sur son téléphone et sur les réseaux sociaux, avec notamment des attaques verbales et des menaces.
L’un des messages a comparé son souhait de rendre obligatoire la vaccination et les rafles nazies pendant la Shoah.
« Mettez-nous donc un signe distinctif et mettez-nous dans un ghetto. Et ensuite, vous pourrez nous transporter dans des camps de travail, dans des chambres à gaz, dans des fours. Ne vous inquiétez pas. Le procès de Nuremberg numéro 2 est en route et vous y aurez votre place [sur le banc des accusés] », dit un message.
Un autre a déclaré que : « Je considère votre positionnement comme une menace pour ma vie et pour la vie des membres de ma famille. Prenez ça comme vous voulez. Faites attention ou des millions de citoyens pourraient soudainement s’en prendre à vous ».
Steinitz a relayé les messages à la Garde de la Knesset, qui est chargée de protéger le Parlement israélien et les députés, demandant l’ouverture d’une enquête. Les messages devraient être transmis à la police, qui décidera s’ils justifient de lancer des investigations et d’éventuellement renforcer la protection autour de Steinitz.
Cet incident est survenu alors que les responsables de l’État juif demandent à un plus grand nombre d’Israéliens d’aller se faire vacciner – et notamment d’immuniser les enfants – face à la menace du variant Omicron.
De hauts-responsables liés à la campagne de vaccination des enfants, qui a commencé la semaine dernière, ont reçu des menaces. C’est particulièrement le cas de la docteure Sharon Alroy-Preis, cheffe des services de santé publique au sein du ministère de la Santé, qui a été placée sous protection policière permanente.
Sur une population de 9,4 millions de personnes, 5,7 millions d’Israéliens ont d’ores et déjà reçu deux doses de vaccin et 4 millions ont en tout reçu une troisième dose, selon des données du ministère de la Santé.
Les responsables de la Santé, la semaine dernière, ont indiqué qu’environ 600 000 adultes éligibles à la vaccination n’avaient pas guéri du coronavirus ou n’avaient pas été du tout immunisés.
L’État juif a lancé la campagne de vaccination des petits enfants âgés de 5 à 11 ans la semaine dernière. Cette campagne semble se dérouler beaucoup plus rapidement que celle qui avait eu lieu en direction des adolescents de 5 à 11 ans. L’État juif est l’un des seuls pays à faire immuniser des mineurs appartenant à cette catégorie d’âge.