1 200 roquettes par jour lors de la prochaine guerre du Liban, prévient un officier
Pour l’ancien chef de la Défense passive, le pays aura besoin de “courage mental” plus que de défense militaire dans le futur combat contre le Hezbollah
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
L’ancien chef du Commandement de la Défense passive de l’armée israélienne a prévenu mardi que pendant la prochaine guerre contre le Hezbollah au Liban, Israël pourrait être pilonné par plus de 1 000 roquettes par jour, bien plus que ce que le pays a enduré pendant les autres conflits.
« Si pendant la Deuxième guerre du Liban, le record était de 160 roquettes [tirées] par jour dans la région nord, nous devons nous attendre à jusqu’à 1 200 roquettes par jour ; ce sera un scénario complètement différent de tout ce que nous avons connu », a déclaré pendant une interview avec la radio militaire diffusée mardi le général (de réserve) Yitzhak Gershon, qui dirigeait la Défense passive pendant le dernier conflit majeur contre le Hezbollah en 2006.
« Nous aurons besoin de courage mental plus que de protection physique », a ajouté Gershon, qui dirige à présent la division d’urgence des réservistes de la région nord de l’armée israélienne.
Ses remarques interviennent au moment où Israël marque les 10 ans de l’éclatement des combats contre le Hezbollah au Liban, le 12 juillet 2006, connus comme la Deuxième guerre du Liban.
Déclenchée par une attaque coordonnée du Hezbollah qui avait tué trois soldats israéliens et en avait fait prisonnier deux autres, la guerre, pendant laquelle l’organisation terroriste avait lancé des milliers de roquettes contre le nord d’Israël, a continué jusqu’à un cessez-le-feu négocié par les Nations unies le 14 août. Les pertes israéliennes ont été de 121 soldats et 44 civils israéliens tués, et 1 200 soldats et 1 300 civils israéliens blessés. En 2008, les corps des soldats capturés, Ehud Goldwasser et Eldad Regev, avaient été rendus à Israël en échange de cinq terroristes libanais et des corps de 200 autres tués au Liban et détenus par Israël.
La radio militaire a cité des officiels disant que l’establishment militaire ne s’attend pas à ce que le Hezbollah commence un nouvel affrontement ; cependant, pensent-ils, un incident individuel pourrait escalader jusqu’à la guerre ouverte.
En mars 2015, Eyal Eisenberg, chef du Commandement de la Défense passive de l’armée israélienne, avait prévenu que toute guerre future entre Israël et le Hezbollah impliquerait des centaines ou des milliers de roquettes lancées quotidiennement. Eisenberg s’exprimait pendant la cérémonie de passation de pouvoir entre lui et le général Yoel Strick.
Les citoyens d’Israël, avait-il déclaré, devraient être préparés à de futurs défis difficiles. Selon les estimations du Commandement de la Défense passive conduites pendant le mandat d’Eisenberg, a-t-il ajouté, Israël doit être préparé à un « blitz d’attaques » de 1 000 à 1 500 roquettes tombant chaque jour sur Israël.
Mais Eisenberg avait précisé que tout n’était pas sombre : « Est-ce que cela sera difficile [un conflit avec le Hezbollah] ? Pouvons-nous y résister ? Certainement, nous n’avons pas le choix. »
Les experts en sécurité cités dans les médias hébraïques ont suggéré qu’un aspect crucial de la campagne de sensibilisation de l’armée israélienne est de maintenir les attentes des civils sur les capacités anti-missiles d’Israël à un niveau réaliste. Pendant le conflit de l’été 2014 entre l’armée israélienne et le Hamas dans la bande de Gaza, les Palestiniens ont lancé plus de 4 000 roquettes contre les villes et villages israéliens. Le système anti-roquette du Dôme de Fer a abattu en vol beaucoup des projectiles qui se dirigeaient vers les centres de population, mais la capacité bien plus importante du Hezbollah à faire pleuvoir des tirs de barrage massifs de roquettes plus grosses et plus précises pourrait le dépasser.
Depuis la fin de la guerre en 2006, la frontière nord avec le Liban est restée plutôt calme, bien que quatre soldats israéliens aient été tués. Il n’y a pas eu de morts de civil.