Israël en guerre - Jour 351

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169 leaders juifs US expriment leur inquiétude vis-à-vis du gouvernement israélien

Les signataires, qui sont d'anciens responsables de séminaires rabbiniques et de groupes juifs, mettent en garde contre les accusations d'antisémitisme portées contre les critiques de la coalition

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Une photo des membres du 37e gouvernement d'Israël, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 29 décembre 2022. (Crédit : Avi Ohayon/Bureau de presse du gouvernement)
Une photo des membres du 37e gouvernement d'Israël, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 29 décembre 2022. (Crédit : Avi Ohayon/Bureau de presse du gouvernement)

169 dirigeants juifs libéraux américains ont exprimé dans une lettre publiée mercredi leur inquiétude à l’égard de nombreuses politiques proposées par le nouveau gouvernement israélien, le plus à droite de l’histoire d’Israël.

La déclaration appelle à un « débat critique et nécessaire » sur les politiques du gouvernement et met en garde contre les accusations fallacieuses d’antisémitisme dirigées contre les détracteurs d’Israël.

« Ceux qui utilisent les accusations d’antisémitisme comme une arme politique empoisonnent le débat. Ils affaiblissent notre capacité à lutter contre le véritable antisémitisme et à plaider efficacement en faveur d’une relation forte entre les Etats-Unis et Israël », peut-on lire.

La liste des signataires comprend d’anciens dirigeants de séminaires rabbiniques, de fédérations juives, de l’AIPAC et de la Conférence des présidents. Parmi les signataires figurent également d’anciens responsables politiques et fonctionnaires de l’administration américaine, ainsi que des dirigeants de synagogues, d’organisations et d’universités dans plus de 70 villes du pays.

« Nous ne prenons pas à la légère la responsabilité de faire cette déclaration dans un contexte d’escalade de la violence », a déclaré Alan Solow, ancien président de la Conférence des présidents, qui est l’un des organisateurs de la déclaration. « Nous sommes attachés à un Israël sûr, juif et démocratique, et nous sommes solidaires de nos frères et sœurs israéliens qui pleurent les victimes innocentes de la terreur. Parallèlement, nous partageons les préoccupations de dizaines de milliers d’Israéliens déterminés à protéger leur démocratie et les perspectives de paix israélo-palestinienne. »

Parmi les politiques mises en avant dans la lettre figure la refonte judiciaire annoncée le mois dernier par le ministre de la Justice Yariv Levin, qui vise à restreindre considérablement le pouvoir de la Haute Cour de justice. Les signataires se sont également alarmés des propositions visant à restreindre l’immigration en Israël de descendants de Juifs qui ne sont pas eux-mêmes juifs.

La déclaration évoque également une clause de l’un des accords de coalition visant à interdire la prière des non-orthodoxes au mur Occidental, ainsi que des « actions provocatrices » visant à bouleverser le fragile statu quo sur le mont du Temple de Jérusalem, où seuls les musulmans sont autorisés à prier. Les critiques se sont étendues aux engagements pris par les membres du gouvernement de légaliser les avant-postes et d’étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie, qualifiant le territoire d’occupé.

La déclaration précise que l’antisémitisme doit être dénoncé lorsqu’il est employé dans les débats sur le conflit israélo-palestinien, notamment par le biais de stéréotypes sur le prétendu pouvoir juif.

« Les accusations d’antisémitisme, cependant, ne doivent pas être utilisées de manière abusive ou détournée. En effet, il est profondément irresponsable de confondre les accusations d’antisémitisme avec la critique des politiques israéliennes, en particulier lorsque l’antisémitisme est en hausse dans notre pays et ailleurs dans le monde », indique la lettre.

Parmi les signataires figurent l’ancien directeur exécutif de l’AIPAC, Tom Dine, l’ancien président du Hebrew Union College, David Ellenson, le président émérite de l’Union for Reform Judaism, Eric Yoffie, le chancelier émérite du Jewish Theological Seminary, Ismar Schorsch, la doyenne de l’école rabbinique du JTS, Ayelet Cohen, l’ancien président du Reconstructionist Rabbinical College, David Teutsch, l’ancien doyen du Hebrew College de Boston, Arthur Green, l’ancien sénateur américain Russ Feingold, l’ancien membre du Congrès Mel Levine, l’ancien ambassadeur américain pour la liberté internationale David Saperstein, l’ancien ambassadeur américain au Maroc Sam Kaplan, l’ancien ambassadeur américain en Espagne Alan Solomont, l’ancien envoyé américain contre l’antisémitisme Hannah Rosenthal, l’ancien président de l’United Jewish Appeal Joel Tauber et l’ancien président des Fédérations juives d’Amérique du Nord Joe Kanfer.

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