Israël en guerre - Jour 589

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2 acquittements et jusqu’à 28 ans de prison pour la filière djihadiste de Cannes-Torcy

Les accusés ont été jugés pour un attentat à la grenade contre un magasin casher à Sarcelles en 2012, des projets d'attaque et des séjours en Syrie

Le Palais de Justice de Paris. Illustration. (Crédit : Benh Lieu Song/CC BY-SA 3.0/WikiCommons)
Le Palais de Justice de Paris. Illustration. (Crédit : Benh Lieu Song/CC BY-SA 3.0/WikiCommons)

La cour d’assises spéciale de Paris a prononcé jeudi deux acquittements et des peines allant de un à 28 ans de prison à l’encontre des accusés de la filière djihadiste dite de Cannes-Torcy, pour un attentat à la grenade contre un magasin casher à Sarcelles en 2012, des projets d’attaque et des séjours en Syrie.

Le verdict est tombé juste après la rupture du jeûne du ramadan, à l’issue de douze heures de délibéré, dans une salle surchauffée. A l’énoncé des peines, globalement inférieures aux réquisitions, les accusés semblaient soulagés.

Aucun de ceux ayant comparu libres n’ira en détention, soit qu’ils aient été acquittés, soit que leur détention provisoire couvre la peine prononcée. Les sacs bourrés d’affaires de rechange, préparés au cas où, sont vite rangés. Dans le public, les familles soupirent, sourient ou pleurent.

Aucune période de sûreté n’a été prononcée : signe, pour la défense, que « la preuve de la dangerosité des accusés n’a pas été établie par l’accusation » qui avait décrit des hommes toujours radicalisés, « prêts à recommencer ».

Trois ans avant les attentats parisiens de 2015, cette « cellule » était considérée comme une des plus dangereuses de France. A l’audience, elle a été décrite comme « le chaînon manquant » entre le djihadiste toulousain Mohamed Merah et le réseau qui allait frapper la salle de spectacles du Bataclan.

L’accusation avait demandé des « peines exemplaires », allant jusqu’à la perpétuité, contre une filière redoutable, fruit du rassemblement des « frères » de Cannes (Alpes-Maritimes), sous les ordres de Jérémie Louis-Sidney, un chef violent « bouillant » de sa haine des juifs, et de Torcy (Seine-et-Marne), autour de Jérémy Bailly, le fidèle lieutenant.

Les accusés, eux, avaient prié la cour de ne pas juger dans « la peur » et la « passion », alors que les attentats djihadistes se succèdent en Europe.

En l’absence du chef, tué lors de son interpellation, la peine la plus lourde a été infligée à Jérémy Bailly, jugé coupable d’avoir lancé une grenade dans l’épicerie casher de Sarcelles (Val-d’Oise) le 19 septembre 2012, miraculeusement sans faire de mort. Un attentat auquel il nie avoir participé.

Ostracisé par les autres accusés pour avoir dénoncé Bailly, Kevin Phan, le chauffeur de l’équipée de Sarcelles et benjamin du groupe, a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle – 25 ans avaient été requis.

‘Nuance’

Des peines de 14 à 20 ans de réclusion ont été prononcées à l’encontre des « Syriens » de la bande, la peine la plus lourde étant infligée à Ibrahim Boudina, qui a passé seize mois en Syrie et qui était selon l’accusation « revenu pour commettre un attentat » sur la Côte d’Azur.

Jamel Bouteraa, qui n’a passé qu’un mois en Syrie mais est accusé d’avoir « fait des repérages en vue d’une attaque contre des militaires », a été condamné à 18 ans.

Zyed Tliba, ancien militaire qui avait gardé des liens avec son frère Abdelkader, condamné à 14 ans pour un séjour en Syrie, et Nizar Jabri, qui avait fréquenté la bande des Cannois, ont été acquittés.

La plus petite peine de prison, d’un an, a été prononcée contre Sofien Hamrouni, qui avait conduit deux de ses copains qui partaient vers la Syrie à l’aéroport: « une peine symbolique » pour son avocate Alexia Gavini, « qui tient compte de son parcours et de sa stabilité ».

Plusieurs avocats estimaient jeudi soir que la cour avait tenu compte de la diversité des profils des vingt hommes, issus de familles aisées ou ouvrières, originaires d’Algérie, du Laos ou de France, dont la moitié sont des convertis à l’islam.

Un sens de la « nuance » salué à l’issue de ce premier procès fleuve pour tenter de comprendre le « point de basculement » d’une jeunesse française dans la radicalité jihadiste. Le premier d’une longue série, avant le procès du frère de Mohamed Merah à l’automne, puis ceux des acteurs et complices des tueries de 2015.

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