4 ados juifs arrêtés pour des attaques du « Prix à payer » dans le nord d’Israël
Les suspects, tous âgés d'une quinzaine d'années, auraient crevé des pneus et fait des graffitis sur 20 voitures du village de Yafia, près de Nazareth, au mois d'octobre
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

La police a arrêté mercredi quatre adolescents israéliens soupçonnés d’avoir crevé des pneus et écrit des graffitis de haine sur des habitations de Yafia, une ville arabe israélienne du nord d’Israël située à proximité de Nazareth, il y a un mois et demi.
Lors de ce crime de haine présumé survenu le 26 octobre, les pneus d’une vingtaine de voitures avaient été crevés et les véhicules avaient été tagués d’étoiles juives et des mots « vengeance » et « prix à payer », un slogan utilisé ces dernières années par les Israéliens d’extrême-droite pour justifier leurs attaques contre les Palestiniens. Les attaques du « Prix à payer » sont commises en représailles contre les attentats terroristes et les actions gouvernementales israélienne perçues comme hostiles envers le mouvement pro-implantations.
Des mosquées, des églises, des groupes pacifistes israéliens et même des bases militaires ont été prises pour cible par ce type de vandalisme nationaliste ces dernières années.
L’attaque avait pu être une réponse à une agression violente subie par un juif israélien à Yafia, le 28 septembre.
Un porte-parole de l’organisation d’aide juridique de droite Honenu, qui défend les extrémistes de droite devant les tribunaux et dans les médias, a annoncé que les suspects étaient tous âgés d’une quinzaine d’années.
La police a expliqué mercredi que les jeunes avaient été arrêtés dans une yeshiva – séminaire d’études religieuses juives – dans le nord du pays, sans préciser le nom de l’établissement.
Suite à l’incident survenu au mois d’octobre, le conseil local de Yafia avait diffusé un communiqué condamnant le crime et « appelant tous les esprits raisonnables au sein de la société israélienne à se faire entendre contre ces actes de haine. Le fascisme qui commence par des attaques contre les Arabes sera perpétré également contre les membres raisonnables de la société. Assez de racisme ! »
Les arrestations de mercredi sont parmi les premières faites par la police depuis des mois, malgré une série récente d’attaques de type « Prix à payer ». La vaste majorité de ces crimes ont eu lieu en Cisjordanie, et dans ces dossiers, la police n’a encore appréhendé aucun suspect.
Les forces de l’ordre ont précisé qu’elle demanderait le prolongement de la détention des adolescents.
L’attaque de type « Prix à payer » la plus récente a eu lieu mardi matin. Des douzaines de véhicules appartenant à des Palestiniens ont été vandalisés pendant la nuit dans la ville de Beitin, en Cisjordanie. Des étoiles de David ont été taguées sur les voitures ainsi que des messages disant : »Impossible de dormir alors que le sang coule ici » et « impossible de dormir quand le nom de Dieu est profané ».
Des attaques similaires ont été rapportées la semaine dernière dans la ville israélienne arabe de Kafr Kassem, dans le centre du pays, et dans le village palestinien de Jaba, au sud-ouest de Bethléem, en Cisjordanie.
Des pneus avaient également été crevés et des graffitis peints à la bombe dans le village palestinien d’al-Mughayir, dans le centre de la Cisjordanie, à la fin du mois de novembre ainsi qu’à Asira al-Qibliya, près de Naplouse, et à Hawara, un village voisin. A la mi-novembre, les résidents palestiniens d’Urif, dans le nord de la Cisjordanie, avaient ainsi découvert à leur réveil une voiture incendiée et des graffitis en hébreu peints sur les murs d’un bâtiment.
Au mois d’octobre, une Palestinienne mère de huit enfants, Aisha Rabi, avait été tuée lorsqu’une pierre de la taille d’une grande boîte à mouchoirs avait traversé le pare-brise de la voiture que conduisait son époux, la frappant à la tête. Les services de sécurité ont annoncé que les enquêteurs avaient la conviction croissante que des extrémistes juifs israéliens étaient responsables de cette attaque meurtrière.
Au mois d’octobre également, la police avait ouvert une enquête sur un crime de haine présumé survenu dans un cimetière chrétien appartenant au monastère Beit Jamal à Beit Shemesh, où environ 30 stèles et leurs croix avaient été vandalisées. Les moines, qui se rendent au cimetière tous les deux jours environ, avaient découvert les dégâts et ils avaient fait part de l’incident aux autorités israéliennes. C’est la plus récente d’une série d’attaques menées contre le monastère par des extrémistes juifs présumés depuis deux ans.