5 hommes comparaissent après la chasse aux Juifs à Amsterdam
Au moins six autres personnes doivent aussi répondre d'accusations en lien avec les violences survenues ce soir-là et lors des jours suivants
Cinq suspects comparaîtront mercredi devant un tribunal néerlandais, dont un pour tentative d’homicide involontaire, après les attaques en novembre à Amsterdam contre des supporters de football israéliens, des violences qui avaient choqué le monde et ont été qualifiées d’antisémites par les Pays-Bas et plusieurs pays occidentaux.
Les hommes, âgés de 19 à 32 ans, feront face l’un après l’autre à un panel de trois juges d’un tribunal d’Amsterdam, à partir de 09H00 (08H00 GMT). Deux autres suspects doivent comparaître jeudi.
Tous les sept ont été inculpés pour des actes de violence, a indiqué le parquet néerlandais, le caractère terroriste ayant été écarté…
« Les suspects semblent avoir agi sous l’effet de la colère, de la frustration et de la tristesse face à la situation en Israël et à Gaza, mais pas dans le but de susciter la peur », avait estimé dimanche le procureur général René de Beukelaer à la chaîne de télévision AT5.
« Si certains seront accusés d’antisémitisme, de Beukelaer précise que d’un point de vue juridique, il n’y a pas eu de terrorisme, car la caractérisation d’un acte en acte de terrorisme requiert l’intention d’inspirer la peur à un groupe spécifique, » avait-il ajouté alors que les suspects menaient une véritable chasse aux Juifs et aux Israéliens.
Dans la nuit du 7 au 8 novembre, après un match entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv, des supporteurs de cette équipe israélienne ont été pourchassés et battus dans les rues de la capitale néerlandaise.
Les autorités israéliennes ont déclaré que 10 supporters du Maccabi avaient été blessés lors de ces violences. Des centaines d’autres Israéliens se sont retranchés dans leurs hôtels pendant des heures, craignant justement d’être attaqués. Beaucoup ont déclaré que les forces de sécurité néerlandaises étaient introuvables, alors que les touristes israéliens étaient pris en embuscade par des bandes d’assaillants masqués criant des slogans anti-israéliens.
Selon la police, les tensions étaient vives avant le match de football. Des slogans anti-arabes ont été scandés par des supporteurs israéliens, qui ont également vandalisé un taxi et brûlé un drapeau palestinien.
La police a déclaré qu’elle enquêtait sur au moins 45 personnes en lien avec les violences.
« Des accusations ont également été portées contre des supporters du Maccabi, qui ont eu un comportement provocateur avant le match », a déclaré le ministère public néerlandais dans un communiqué.
Polarisation
Le premier à comparaître devant les juges mercredi est un homme de 19 ans originaire de la ville de Monnickendam, au nord-est d’Amsterdam.
Il est accusé de violences commises autour du stade de l’Ajax, la Johan Cruyff Arena. L’homme aurait notamment crié des slogans antisémites et jeté des pierres sur la police.
Il est également accusé d’avoir partagé des informations sur des violences et de possession illégale de feux d’artifice.
Plus tard mercredi, un homme de 22 ans originaire de la région d’Eindhoven, dans le sud du pays, comparaîtra pour répondre de l’accusation la plus grave dans ces affaires, celle de tentative d’homicide involontaire, a indiqué le ministère public.
L’accusation portée contre lui concerne des agressions commises près de la place du Dam, principale place de la capitale néerlandaise, en marge du match entre l’Ajax et le Maccabi.
Outre les sept suspects qui comparaissent cette semaine, au moins six autres personnes doivent également répondre d’accusations en lien avec les violences survenues ce soir-là et lors des jours après.
Trois de ces suspects sont mineurs et leurs affaires seront entendues à huis clos.
Les violences de novembre à Amsterdam se sont produites dans un contexte de polarisation en Europe, avec une montée des actes antisémites, anti-israéliens et islamophobes depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza en octobre 2023.
Les événements à Amsterdam ont choqué les Pays-Bas et suscité un débat sur la polarisation dans le pays.