Israël en guerre - Jour 643

Rechercher
Reportage

A Damas, ananas, kiwi et mangue sortent de la clandestinité après Assad

Pendant des décennies, les fruits tropicaux étaient considérés comme des produits de luxe réservés à une élite et leur importation était entravée par les autorités, et leur vente était passible d'amendes, voire de prison

Un homme saisit un ananas à l'étal d'un marchand de fruits et légumes vendant des produits qui n'étaient pas disponibles sous le règne du président déchu Bashar al-Assa, tels que le kiwi, la mangue et l'ananas, au marché Shalaan de Damas, le 26 mai 2025. (Crédit : LOUAI BESHARA / AFP)
Un homme saisit un ananas à l'étal d'un marchand de fruits et légumes vendant des produits qui n'étaient pas disponibles sous le règne du président déchu Bashar al-Assa, tels que le kiwi, la mangue et l'ananas, au marché Shalaan de Damas, le 26 mai 2025. (Crédit : LOUAI BESHARA / AFP)

Mangues, kiwis, ananas : les étals des souks de Damas regorgent désormais de fruits exotiques, autrefois interdits sous le pouvoir d’Assad, qui les considérait comme des produits de luxe et sanctionnait sévèrement ceux qui les vendaient.

« Nous ne cachons plus les ananas, aujourd’hui nous les exposons en pleine vitrine (..) le temps de la peur de l’ananas est terminé », déclare Marwan Abou Hayla, un vendeur de fruits et légumes de 46 ans.

« L’ananas, le kiwi et la mangue étaient tous des fruits introuvables, vendus à des prix exorbitants », raconte en souriant ce commerçant du souk animé d’Al-Chaalan dans le centre de la capitale syrienne.

Pendant des décennies, les fruits tropicaux étaient considérés comme des produits de luxe réservés à une élite.

Pour économiser les devises étrangères et soutenir la production locale, leur importation était entravée par les autorités, et leur vente était passible d’amendes, voire de prison. Les services de sécurité perquisitionnaient les magasins à la recherche des contrevenants.

Face aux restrictions, les commerçants avaient pris l’habitude de recourir à des circuits parallèles.

Un homme saisit de ananas à l’étal d’un marchand de fruits et légumes vendant des produits qui n’étaient pas disponibles sous le règne du président déchu Bashar al-Assa, tels que le kiwi, la mangue et l’ananas, au marché Shalaan de Damas, le 26 mai 2025. (Crédit : LOUAI BESHARA / AFP)

« On les acheminait en contrebande, notamment par le biais des chauffeurs de taxi, tout comme l’essence et le diesel », raconte Marwan Abou Hayla, en allusion à la contrebande de ces produits depuis le Liban voisin. « Parfois, ils les cachaient dans le compartiment moteur du véhicule, en petites quantités. »

Alors que le kilo d’ananas avoisinait les 300 000 livres syriennes (environ 23 dollars) l’an dernier, il est aujourd’hui vendu autour de 40 000 livres, soit 4 dollars.

« L’ananas est devenu comme la pomme de terre ou l’oignon », affirme-t-il.

« A la télévision »

Depuis l’arrivée au pouvoir des islamistes qui ont renversé Bachar al-Assad en décembre, l’économie s’est libéralisée et de nombreux produits jadis interdits ou introuvables ont fait leur apparition sur le marché syrien. Le dollar, dont l’usage – et même sa simple mention – était auparavant passible de sanctions, circule désormais librement. Des véhicules récents roulent dans les rues, et le carburant est de nouveau accessible.

Ahmed al-Harith, un commerçant de 45 ans, explique que les avocats, les ananas, les kiwis ou les bananes de Somalie sont aujourd’hui largement accessibles, alors que « le prix d’un seul fruit équivalait autrefois au salaire d’un fonctionnaire ».

Un homme saisit une mangue à l’étal d’un marchand de fruits et légumes vendant des produits qui n’étaient pas disponibles sous le règne du président déchu Bashar al-Assa, tels que le kiwi, la mangue et l’ananas, au marché Shalaan de Damas, le 26 mai 2025. (Crédit : LOUAI BESHARA / AFP)

« Je voyais les fruits exotiques plus souvent à la télévision que sur les marchés », raconte Nour Abed al-Jabbar, une étudiante en médecine de 24 ans, selon laquelle certains « ne savent pas comment éplucher » l’ananas.

Mais dans un pays ravagé par quatorze années de guerre, qui ont détruit l’économie et plongé plus de 90 % de la population sous le seuil de pauvreté, les fruits exotiques restent pour certains un luxe inabordable.

Elham Amin, une femme au foyer de 50 ans, a bien noté que « les devantures des épiceries sont devenues plus colorées ». Mais elle n’emmène pas ses enfants lorsqu’elle fait les courses, de peur qu’ils réclament ces nouveautés qui ne sont pas à sa portée.

« Les conditions de vie sont difficiles, et l’ananas reste un luxe pour une famille comme la nôtre », confie-t-elle.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.