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À Gaza et en Cisjordanie, les Palestiniens pleurent la mort de Nasrallah

Pour un habitant de Gaza City, la mort du chef du Hezbollah ne mettra pas fin à la lutte contre Israël, et "il y aura 1 000 Nasrallah pour le remplacer"

Une photo de Hassan Nasrallah, le chef du groupe chiite libanais Hezbollah qui a été tué dans une frappe aérienne israélienne à Beyrouth quelques jours plus tôt, est affichée lors d'un service commémoratif dans la banlieue est de Bagdad, Sadr City, le 29 septembre 2024, après que l'Irak ait officiellement déclaré un deuil national de trois jours en l'honneur de Nasrallah. (Crédit : AHMAD AL-RUBAYE / AFP)
Une photo de Hassan Nasrallah, le chef du groupe chiite libanais Hezbollah qui a été tué dans une frappe aérienne israélienne à Beyrouth quelques jours plus tôt, est affichée lors d'un service commémoratif dans la banlieue est de Bagdad, Sadr City, le 29 septembre 2024, après que l'Irak ait officiellement déclaré un deuil national de trois jours en l'honneur de Nasrallah. (Crédit : AHMAD AL-RUBAYE / AFP)

Des Palestiniens dans la bande Gaza ont pleuré samedi la mort du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, saluant dans le chef terroriste chiite, une figure « rare » fermement décidée à combattre Israël.

Le groupe terroriste islamiste libanais a confirmé samedi la mort de son secrétaire général, tué par une frappe israélienne la veille dans la banlieue sud de Beyrouth

La disparition du « martyr » Nasrallah est « une grande perte pour nous en tant que Palestiniens », déclare Khalil Youssef, 45 ans, habitant de Gaza-City.

La mort de Nasrallah, figure de la lutte acharnée contre Israël dont l’image s’étend dans le monde arabe bien au-delà de la communauté chiite libanaise dont il est issu, a provoqué une onde de choc régionale, notamment dans la bande de Gaza où Israël combat le Hamas après l’attaque sanglante lancée le 7 octobre contre Israël par ce groupe terroriste islamiste palestinien d’obédience sunnite frériste.

« C’était un homme rare qui s’opposait à l’occupation (Israël, NDLR) israélienne et nous soutenait », a dit M. Youssef, pour qui le « cheikh » libanais « n’a jamais faibli dans sa résistance à Israël ».

Le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes sur le nord d’Israël au lendemain du début de la guerre entre Israël et le Hamas, disant agir ainsi en soutien aux Palestiniens de Gaza.

Avec la mort de Nasrallah, « Gaza a perdu un rare chef de la résistance », a dit un autre habitant de Gaza-ville, Ali Tafech, 32 ans. « Nasrallah était avec nous depuis la création du Hezbollah (en 1982, NDLR), et surtout depuis le début de la guerre contre Gaza », ajoute-t-il.

« Il a été le premier à soutenir Gaza et à tirer des roquettes sur l’occupation en solidarité avec Gaza », note-t-il.

Pas d’accord sur la Syrie

« La résistance ne s’arrêtera pas tant que les Palestiniens n’auront pas remporté la victoire », assure Tafech.

ARCHIVES – Un manifestant palestinien porte des affiches avec les portraits du président syrien Bachar el-Assad et du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah lors d’une manifestation contre les frappes menées par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France contre le régime syrien, dans la ville de Gaza, le 14 avril 2018, lors d’une manifestation à l’appel du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et d’autres partis. (Crédit : MAHMUD HAMS / AFP)

Pour M. Youssef, la mort de Nasrallah ne mettra pas fin à la lutte contre Israël, et « il y aura 1 000 Nasrallah pour le remplacer », prédit-il.

Dans la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, Jamil al-Baz, artiste, a peint une fresque sur une dalle de béton fissurée, les restes d’un bâtiment détruit dans les combats, avec un message de « solidarité avec le Liban », a-t-il confié à l’AFP.

La fresque représente les drapeaux libanais et palestinien avec le message « Stop à la guerre ».

« La guerre se poursuit à Gaza depuis un an et a commencé à se propager, affectant les habitants d’autres régions du Moyen-Orient », dit M. Baz. « Je ne veux pas qu’ils souffrent comme nous avons souffert ».

« Je ne suis pas partisan de la ligne politique de Nasrallah, surtout après ce qui s’est passé en Syrie », déclare de son côté Ahmed Abou Saada en faisant référence au soutien militaire apporté par le Hezbollah au président syrien Bachar al-Assad dans la guerre civile qui déchire le pays depuis 2011. Un soutien auquel le Hamas s’opposait.

Mais « en tant que Palestiniens, nous voyons (favorablement) les gens qui soutiennent la cause palestinienne, quelle que soit leur religion ou leur origine », ajoute le trentenaire, pour qui la mort de Nasrallah est une « grande perte pour le peuple palestinien ».

En Cisjordanie, territoire palestinien par Israël depuis 1967 et séparé de Gaza, Hicham Abou Saleh, habitant de Ramallah, fustige l’élimination de Nasrallah, dénonçant « une agression sioniste » et « un acte de terrorisme contre le peuple libanais, contre la résistance libanaise héroïque, contre les dirigeants de cette résistance courageuse ».

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