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À Genève, un sculpteur syrien détruit une œuvre devant l’ONU en mémoire des disparus

Quelque 100 000 Syriens ont disparu depuis la répression en 2011 des manifestations pro-démocratie ou enlevées par des factions en lutte contre le régime

Le sculpteur syrien en exil Khaled Dawwa détruisant son œuvre d'art géante "Le roi des trous", représentant un potentat au corps massif, pour organiser une protestation à l'occasion de la Journée internationale des disparus, devant les bureaux des Nations unies, à Genève, le 30 août 2024.(Crédit : Fabrice Coffrini/AFP)
Le sculpteur syrien en exil Khaled Dawwa détruisant son œuvre d'art géante "Le roi des trous", représentant un potentat au corps massif, pour organiser une protestation à l'occasion de la Journée internationale des disparus, devant les bureaux des Nations unies, à Genève, le 30 août 2024.(Crédit : Fabrice Coffrini/AFP)

Le sculpteur en exil syrien Khaled Dawwa a détruit vendredi devant l’ONU son œuvre géante « le Roi des trous », représentant un potentat au corps massif, pour dénoncer les dizaines de milliers de personnes disparues dans son pays d’origine.

Quelques proches de personnes disparues en Syrie étaient aussi présentes sur l’emblématique place des Nations, à l’occasion de la journée internationale des personnes disparues.

« On est là pour protester contre le système, pour dire ça suffit. On a le droit de savoir la vérité », a déclaré à l’AFP Khaled Dawwa, qui vit en France.

Il a détruit son œuvre à coup de marteaux et avec des scies.

La sculpture géante faite de bois, mousse et plâtre, dont jambes, visage, mains sont criblés de trous, pèse 700 kg et 3,5 m de haut.

Khaled Dawwa l’a construite en 2021 à Paris, mais il y a un mois le mouvement Syria Campaign lui a proposée de la détruire devant l’ONU à Genève, à l’occasion de la journée internationale des personnes disparues.

Le sculpteur syrien en exil Khaled Dawwa détruisant son œuvre d’art géante « Le roi des trous », représentant un potentat au corps massif, pour organiser une protestation à l’occasion de la Journée internationale des disparus, devant les bureaux des Nations unies, à Genève, le 30 août 2024. (Crédit : Fabrice Coffrini/AFP)

« Cette statue ne représente pas seulement le régime d’Assad qui est le principal responsable de la détention de nos proches », a expliqué à l’AFP Wafa Mustafa, de Syria Campaign.

« Elle représente aussi la communauté internationale et l’ONU qui nous ont laissé tomber pendant les 13 dernières années » et « qui n’a pris aucune mesure réelle pour arrêter le massacre en Syrie et pour donner aux Syriens leurs droits fondamentaux : la liberté, la dignité et l’État de droit », a dénoncé la femme de 34 ans, qui ignore tout du sort réservé à son père en Syrie. Elle est sans nouvelles depuis son arrestation en 2013.

Douleur

Ahmad Helmi, 34 ans, a aussi fui la Syrie, après y avoir été détenu pendant trois ans. Venu à Genève pour aider Khaled Dawwa à détruire la statue, il explique que « la douleur ressentie pendant trois années de prison et de torture ne compte pas par rapport à la douleur ressentie chaque jour » par sa mère lorsqu’il était disparu.

« Des centaines de milliers de familles et de mères connaissent aujourd’hui la même douleur en Syrie et dans le monde entier », a-t-il ajouté.

La guerre en Syrie, déclenchée par la répression en 2011 de manifestations pro-démocratie, a fait plus d’un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays.

Selon des ONG, quelque 100 000 personnes ont disparu depuis dans ce pays du Proche-Orient, victimes de la répression ou enlevées par des factions en lutte contre le régime.

Dès le début de révolution en 2011, il a participé aux manifestations. Grièvement blessé en mai 2013 dans son atelier par des éclats de balles provenant d’un hélicoptère du régime, Khaled Dawwa a été emprisonné à sa sortie de l’hôpital avant d’être envoyé à l’armée qu’il déserte pour venir en France en 2014.

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