Israël en guerre - Jour 434

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À l’université Barnard de Columbia, Francesca Albanese justifie le 7 octobre

Selon l'étudiante qui a demandé à "l'experte" de l'ONU si tous les Israéliens étaient des cibles légitimes, "l'antisémitisme n'est pas un bug mais une caractéristique de notre institution"

Francesca Albanese (au centre), rapporteuse spéciale de l'ONU sur les droits de l'homme dans les Territoires palestiniens, s'adressant à un événement au Barnard College, à New York, le 30 octobre 2024. (Crédit : Eden Yadegar)
Francesca Albanese (au centre), rapporteuse spéciale de l'ONU sur les droits de l'homme dans les Territoires palestiniens, s'adressant à un événement au Barnard College, à New York, le 30 octobre 2024. (Crédit : Eden Yadegar)

NEW YORK – Francesca Albanese, l’analyste – très controversée – indépendante de l’ONU sur les droits de l’homme dans les Territoires palestiniens, a haussé les épaules lorsque Eden Yadegar, étudiante à l’université Columbia, lui a demandé si tous les Israéliens étaient des cibles légitimes.

Lorsqu’un autre étudiant a demandé à Albanese si elle condamnait les viols et les enlèvements qui ont eu lieu lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, la majorité de l’auditoire a ri, a raconté Yadegar au Times of Israel.

« L’événement de ce soir a encore renforcé le fait que le Barnard College est parfaitement satisfait de la plateforme et donc de la normalisation de l’antisémitisme », a déclaré Yadegar, décrivant l’événement du Barnard College de mercredi au cours duquel Albanese s’est adressée aux étudiants, et qui n’était pas ouvert à la presse.

« Le fait qu’Albanese ait été invitée par les présidents des départements des droits de l’homme, d’économie et d’anthropologie est la preuve qu’à Columbia et Barnard, l’antisémitisme n’est pas un bug mais une caractéristique de notre institution. »

En plus de s’adresser au Comité des droits de l’homme de l’ONU et au Congrès lors de sa visite aux États-Unis, Albanese prendra la parole dans plusieurs universités, dont Princeton, Georgetown et The New School. Mais c’est Barnard, qui est affiliée à l’université de Columbia, qui se distingue, car elle a été l’épicentre des activités anti-Israël et antisémites sur les campus universitaires américains depuis l’assaut barbare et sadique commis par le Hamas.

Elisha Baker, de Columbia, faisait partie de la dizaine d’étudiants juifs et israéliens qui ont assisté à l’événement.

Des gens protestant contre l’interdiction des groupes anti-Israël Students for Justice in Palestine et de Jewish Voice for Peace, à l’université de Columbia, à New York, le 20 novembre 2023. (Crédit : Michael M. Santiago/Getty Images via AFP)

« Je trouve incroyablement problématique que Barnard ait non seulement invité Francesca Albanese, mais qu’elle l’ait fait d’une manière qui glorifie son travail comme n’étant pas controversé. C’est comme si Barnard disait que l’antisémitisme devrait être présenté sans aucune question. Ce qui est encore plus triste, c’est que les étudiants et les professeurs qui ont assisté à l’événement ont ri à une question sur les viols et les meurtres d’Israéliens et ont fait une ovation à Mme Albanese à la fin de sa présentation », a déclaré Baker, qui étudie l’histoire du Moyen-Orient.

Selon le deuxième rapport du groupe de travail sur l’antisémitisme de l’université de Columbia, les étudiants juifs et israéliens ont été victimes de nombreux actes d’intimidation et de harcèlement au cours de l’année universitaire écoulée, notamment parce qu’ils ont été mis à l’écart des organisations du campus, traqués, ridiculisés et harcelés verbalement et physiquement.

Néanmoins, le Barnard College a justifié l’apparition d’Albanese.

« Barnard College est profondément attaché à la liberté académique et intellectuelle, et notre mission éducative dépend de l’exploration de toutes les idées, y compris celles qui sont controversées ou provocantes. Nous cherchons à créer un espace dans lequel des voix disparates s’expriment et sont entendues afin que les étudiants puissent s’engager dans le monde et ses nombreux défis. Notre adhésion à cet objectif ne constitue pas une approbation institutionnelle d’un orateur particulier ou des points de vue qu’il exprime. Tous les intervenants extérieurs, comme tous les membres de notre communauté, sont tenus de respecter notre politique de non-discrimination », a déclaré un porte-parole du Barnard College.

Au cours de l’événement, auquel ont assisté une centaine d’étudiants et de professeurs, Albanese a qualifié la guerre qu’Israël mène contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza de « génocide », a été jusqu’à justifier le pogrom du 7 octobre et a remis en question le droit à l’existence d’Israël.

« Israël a été créé sur la Terre qui était habitée en grande partie par des musulmans et des chrétiens, et quelques minorités juives, mais quand Israël a été créé après la Shoah, cela a impliqué la destruction de 500 villages palestiniens. Les Palestiniens ont été chassés de leurs maisons », a-t-elle déclaré à son audience.

Normaliser l’antisémitisme

Asaf Romirowsky, historien du Moyen-Orient et directeur exécutif de l’organisation à but non lucratif Scholars for Peace in the Middle East, qui lutte contre le mouvement anti-Israël Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), s’est dit particulièrement préoccupé par l’impact des discours d’Albanese devant les étudiants.

« À mon sens, elle normalise l’antisémitisme à travers les États-Unis et a tenté de minimiser le 7 octobre. Beaucoup de ces étudiants, qui ont participé aux campements et qui ne connaissent rien à la région, vont l’entendre présenter de soi-disant faits et militariser le conflit. Pour la jeune génération, dont beaucoup ont participé aux campements, elle représente ces points de vue », a souligné Romirowsky.

Albanese a un long passé de déclarations antisémites, anti-Israël et pro-Hamas.

Le 11 octobre 2023, quatre jours après les massacres de plus de 1 200 Israéliens, Albanese a indiqué qu’elle doutait des rapports faisant état de viols et de violences sexuelles. Au contraire, elle a allégué que les États-Unis et Israël diffuseraient ces accusations afin d’intensifier les tensions.

Elle a également déclaré récemment lors d’une réunion à Harvard que lorsque le Hamas parle de tuer des Juifs (« Yehudim »), il ne s’agit pas en réalité de Juifs.

L’analyste indépendante de l’ONU Francesca Albanese s’exprimant lors d’une conférence de presse à la suite d’une session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, à Genève, le 27 mars 2024. (Crédit : Fabrice Coffrini/AFP)

En mai, elle a qualifié « d’allégations fallacieuses » les accusations selon lesquelles des employés de l’Office (très) controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) auraient participé au pogrom du 7 octobre, selon un rapport de 60 pages intitulé « Wolf in Sheep’s Clothing : Why Democracies Should Sanction UN Rapporteur Francesca Albanese for Propagating Antisemitism and Supporting Terrorism » (Un loup déguisé en brebis : pourquoi les démocraties devraient sanctionner l’analyste de l’ONU Francesca Albanese pour avoir propagé l’antisémitisme et soutenu le terrorisme), publié par UN Watch, un groupe de veille basé à Genève. L’ONU a par la suite admis qu’au moins neuf employés de l’UNRWA avaient participé aux massacres.

La semaine dernière, l’UNRWA a reconnu que Muhammad Abu Attawi, récemment tué par une frappe aérienne israélienne, était un de ses employés. L’armée israélienne et l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet ont déclaré qu’Attawi avait été à l’origine, avec d’autres terroristes, du meurtre et de l’enlèvement d’Israéliens qui s’était réfugiés dans un abri anti-aérien, en bord de route, aux abords du kibboutz Reïm le 7 octobre 2023. Il était employé par l’UNRWA depuis le mois de juillet 2022 et il était le commandant de la Nukbha au sein du bataillon Bureij du Hamas.

Selon l’UNRWA, le nom d’Attawi figurait dans une lettre que l’agence a reçue d’Israël en juillet et qui comprenait une liste de 100 employés qui étaient également suspectés d’être affiliés à différents groupes terroristes, dont le Hamas. Mais l’agence onusienne a dit n’avoir pris aucune mesure à l’encontre d’Attawi – qui travaillait comme chauffeur – parce qu’Israël n’avait pas répondu à une demande d’informations complémentaires.

Albanese a également affirmé que « l’Amérique est soumise au lobby juif », selon le rapport de l’UN Watch. En raison de ces déclarations et d’autres, l’administration du président américain Joe Biden a réprimandé l’analyste à plusieurs reprises. L’ambassadrice auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a récemment déclaré qu’Albanese « n’est pas apte à occuper ce poste ni tout autre poste à l’ONU ».

De même, dans un message publié sur le réseau social X, Michèle Taylor, ambassadrice des États-Unis auprès du Conseil des droits de l’homme, a déclaré : « Les récentes remarques de Francesca Albanese, qui a notamment évoqué les nazis, montrent une fois de plus qu’elle n’est pas apte à occuper un quelconque poste à l’ONU. Les États-Unis n’ont jamais soutenu son mandat et sa conduite est inacceptable. »

Dan Smith, un des responsables à l’UN Watch, a déclaré qu’il était alarmé par le fait qu’elle s’adresse maintenant à des étudiants d’université.

« Chaque université qui accueille une conférence de l’antisémite Albanese est potentiellement responsable d’atteinte aux droits civils de ses étudiants juifs et israéliens », a déclaré Smith, rappelant que « l’antisémitisme s’est répandu comme une traînée de poudre sur les campus américains depuis les attaques du Hamas du 7 octobre. Albanese a programmé cette tournée universitaire dans le but d’attiser encore plus les flammes ».

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